fort; le corps entier d’un noir brillant ; la tête entière
nue. Commun dans toutes les parties chaudes et tempérées
de.l’Amérique, où il rend les mêmes services que le
percnoptère dans l’ancien continent; se jetant en troupes
sur les cadavres , et consumant toutes les immondices (i).
L es Griffons. ( Gypaetos. Storr. Phène. Savig. )
Rangés par Gmelin dans le genre f a l c o , se rapprochent
davantage des vautours par leurs moeurs et leur
conformation ; ils en ont les yeux à fleur de tête, les
serres proportionnellement faibles , les ailes à demi-
écartées dans le temps du repos, le jabot saillant au
bas du cou quand il est plein; mais leur tête est entièrement
couverte de plumes : leui's caractères distinctifs
consistent en un bec très fort, droit, crochu au bout,
renflé sur le crochet ; en des narines recouvertes par des
soies roides, dirigées en avant, et en un pinceau de
pareilles soies sous le bec ; leuyrs tarses sont courts et
emplumés jusqu’aux doigts, leurs ailes longues; la troisième
penne est la plus longue de toutes.
Le Loemmer geyer, ou en fiançais Vautour des agneaux.
( F u it , barbarus elÿalco barbatus. Gmel.) pl. col. 4 3 i.
Edw. 106. Vieillot. Galer. pl. 8. Nauman» pj. 4 et 5 .
Nisser de Bruce. Abyss. pl. 3 i.
Le plus grand desioiseaux de proie de l’ancien monde ,
dont il habite, mais en petit nombre, toutes les hautes
chaînes de montagnes ; il niche dans les rochers éscarpés :
attaque les agneaux, les chèvres , les chamois, et même ,
à ce qu’on dit, les hommes endormis; on prétend qu’il
lui est arrivé d’enlever des enfants. Sa méthode .est de
forcer les animaux à se précipiter des roches escarpées, et
de les dévorer quand ils sont brisés par leur chute. Il ne
rebute cependant point la chair morte. Long de près de
(i) On a long-temps confondu cet oiseau avec Y aura ,• mais son bec est
bien plus grêle. ,
Ajoutez le Caiharihe moine, pl. col. 222.
quatre pieds, il a jusqu’à neuf et dix pieds d’envergure.
Son manteau est noirâtre , avec une ligne blanche sur le
milieu de chaque plume; son cou et tout le dessous de
son corps d’un fauve clair et brillant ; une bande noire
entoui'e sa tête. Les jeunes, jusques et compris la quatrième
année , ont le cou et la poitrine d’un brun plus ou
moins foncé. Cet oiseau estlep7iène des Grecs, etl ’ossifraga
des Latins (1)..
L es Faucons. ( Falco. Lin. )
Forment la deuxième, et, de beaucoup, la plus nombreuse
division des oiseaux de proie diurnes. Ils ont la
tête et le cou revêtus de plumes ; leurs sourcils foiunent
une saillie qui fait paraître l’oeil enfoncé, et donne à
leur physionomie un caractère tout différent de celle des
vautours : la plupart se nourrissent de proie vivante ;
mais ils diffèrent beaucoup entre eux par le courage
qu’ils mettent à la poursuivre. Leur premier plumage
est souvent autrement coloré que celui des adultes , et
ils ne prennent ce dernier que dans leur troisième ou
quatrième année, ce qui en a fait beaucoup multiplier les
espèces parles naturalistes, La femelle est généralement
d’un tiers plus grande que le mâle, que l ’on désigne,
à cause de cela, sous le nom de tiercelet.
On doit subdiviser d’abord ce genre en deux grandes
sections.
L es F aucons proprement dits (F a l c o , Beclistein),
vulgairement Oiseaux de proie nobles,
Forment la première. Ils sont les plus courageux, proportion
gardée avec leur taille , qualité qui tient à la force de
leurs armes et de leurs ailes ; en effet , leur bec , courbe dès
sa base, a une dent aiguë à chaque côté de sa pointe, et c’est
la seconde penne de leurs ailes qui est la plus longue, la
(1) Savigny, Ois. d’Eg. et de Syrie , p. j 8 , dans le grand ouvrage sur
l’Egypte, a le premier bien e'tabli cette synonymie.