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ptesque en entier d oiseaux réunis par Linnæus sous
son genre a r d e a . Un grand nombre de ses espèces
a la trachée diversement repliée dans le sexe mâle ;
leuis cæcums sont courts , et même les hérons proprement
dits n’en ont qu’un.
Nous la subdivisons en trois tribus, celles des
grues, des hérons propres et des cigognes.
La première tribu ne forme qu’un grand genre.
L es G r u e s . ( G r u s . C u v . )
O n t le bec d r o i t , peu fe n d u ; la fosse membraneuse
des n a rin e s , qu i est large e t concave, occupe "près de
moitié de sa longueur. Leurs jambes sont éeussonnées;
leu rs doigts médiocres, les externes, p eu palmés e t le
pouce to u c h a n t à peine à te rre . Elles o n t presque to u te s
une p a rtie plu s ou moins considérable de la tê te e t d u
cou dénuée de plumes. Leurs h ab itu d e s sont p lu s te rre stres
e t le u r n o u rritu re p lus végétale que celles des genres
su iv an ts : aussi o n t-e lle s u n gésier musculeux e t des
cæcums assez longs. L e u r larynx in fé rie u r n ’a q u ’u n
muscle de chaque côté.
On p e u t la isse r, selon n o u s , en tête de ce g e n r e ,
comme la fa it Pallas ( i ) ,
Les A GAMIS. ( PsOPHIA. L. )
Qui ont le bec plus court que les autres espèces, la tête et
le cou revêtus seulement d’un d u v et, et le tour de l’oeil nu.
Us vivent dans les bois, de grains et de fruits.
L espece la plus connue, de l’Amérique méridionale,
est 1 Oiseau-lrompette {Psophia crepitans, L. )en l. 169,
ainsi nommée de la faculté de faire entendre un son
sourd et profond, qui semble d’abord venir de l’anus. IJ
(1) Spicil. zool., IV, 3 .
est grand comme un chapon; à plumage no irâtre, avec
dés reflets d’un violet brillant sur la poitrine, et le manteau
cendré nué de fauve vers le haut. Cet oiseau est re connaissant
; il s’attache comme un chien, et se laisse,
dit-on , apprivoiser au point de conduire les autres oiseaux
de basse-cour. Il vole mal , mais court très vite. 11 niche à
terre au pied des arbres. Sa chair est agréable (1).
Quelques autres grues étrangères , qui ont le bec plus
court que les nôtres , doivent être mises en suite.
UOiseau royal ou Grue couronnée. ( Ardea pavonia. L. )
Enl. 265. et le jeune. Vieill. 7.
D’une taille très svelte, de quatre pieds de haut, cendré,
à ventre noir, à croupion fauve, à ailes blanches; ses
joues nues sont colorées de blanc et de rose v if, et son occiput
est couronné d’une gerbe de plumes effilées, jaunes,
qu’il étale à volonté. Ce bel oiseau, dont la voix ressemble
au son éclatant d’une trompette, nous vient de la côte
occidentale d’Afrique, où il est souvent élevé dans les
cases et s’y nourrit de grains. Dans l’état sauvage , il fréquente
les lieux inondés et y prend de petits poissons.
La Demoiselle de Numidie. ( Ardea virgo.) Enl. 246.
Semblable au précédent pour la forme et presque pour
la ta ille , cendrée, à cou n o ir, avec deux belles aigrettes
blanchâtres formées par le prolongement des plumes effilées
qui couvrent l’oreille. Celles qu’on a vues en esclavage
se fesaient remarquer par des gestes et des mouvements
affectés et bizarres (2).
( ï ) On le nomme agami à Cayenne , selon Barrère ; caracara aux Antilles
, selon Dutertre. Comme le nom à'oiseau-trompette se donne aussi
en Afrique à un calao, Fermin ( Descript. de Surin'.) transporte rid iculement
a Y agami le caractère de deux becs l’un sur l’autre. On a confondu
long-temps l’agami avec le macucagua de Margrave, qui est un
timanou. Psophia, nom forgé par JBarrère, de Ÿ<xp£o, faire du bruit.
Ajoutez Psophia viridis , Spix, 83, et Ps. leucoptera, id. , 84.
(2) Les anatomistes de l’Académie avaient appliqué à cet oiseau, à
cause de ses gestes, les noms de scops, d’otus et d’us/o, par lesquels
les anciens désignaient nos ducs. Buffon, qui avait bien réfuté cette
erreur à l’article des ducs, l’adopte, par oubli, dans celui de la demoiselle.