Le Rhinocéros d'Afrique. ( Rh. Africanus. Cuv.) Buff. Sup.
VI, VI.
Porte deux cornes comme le précédent, et n’a point de
plis à la peau ni aucune dent incisive , ses molaires occupant
presque toute la longueur de sa mâchoire. Cette absence
de dents incisives pourrait le faire séparer de ses
congénères. L
On a trouvé sous te rre , en Sibérie et en différents endroits
de l’Allemagne, les o§ d’un rhinocéros à deux cornes,
dont le crâne, beaucoup plus alongéque ceux des rh inocéros
vivants, se distinguait encore par une cloison verticale
osseuse qui soutenait les os du nez. C’est une espèce
perdue; et un cadavre presque entier q u e l’on a retiré de la
glace sur les bords du Yilhoui en Sibérie, a montré q u ’elle
était couverte d’un poil assez épais. Elle pouvait donc vivre
au nord comme l’éléphant fossile.
On a d éterré, plus nouvellement, en Toscane et en
Lombardie , d’autres os de rhinocéros qui paraissent
s’être beaucoup plus rapprochés de celui d’Afrique.
Il s’en est trouvé en Allemagne qui ont des incisives
comme les espèces d’Asie ; enfin , on en a découvert en
France dés os qui annoncent une taille, à peine supérieure
à celle du cochon.'\Voy. mes Rech. sur lesoss. foss.,
tom. II; )
L es Damans, ( llyitAx. H erm an n . )
O n t été placés long-temps-parmi les ro n g e u rs , à cause
de le u r trè s p e tite ta ille ; m a is , èn les ex am in an t b ien ,
On tro u v e q ti’à la corne près | cë; sont en q u elque sorte
des rhinocéros en ttiin iâ tù rë ‘ d û moins ils o n t exactènient
les mêmes mol aires; mais le u fr mâchoire supérieure a deux
fortes incisives recourbées vers le bas, e t dans la jeunesse,
deux trè s petites' canines p l ’in fé rieu re a q u a tre incisives
sans canines. On compte q u a tre doigts à leu rs pieds de
d e v a n t e t trois à ceux de d e rriè re , tous avec des espèces
de très p e tits sabots minces e t a rro n d is , excepté le doigt
in te rn e de d e rrière , q u i est armé d ’u n ongle crochu
e t oblique. Ces animaux o n t le museau e t les oreilles
c o u r te s , so n t couverts de p o ils , e t ne p o rte n t q u ’u n
tu b e rcu le a u lie u de q ueue. L e u r estomac est divisé en
deux poches ; o u tre u n gros cæcum , e t p lu sieu rs d ila ta tions
au co lo n , il y a vers le m ilieu de celui-ci deux a p pendices
analogues aux deux cæcums des oiseaux.
On en connaît une espèce, grande comme un lapin ,"de
couleur grisâtre, assez commune dans les rochers de toute
l’Afrique, où elle devient souvent la proie des oiseaux de
rap in e, et qui paraît aussi habiter quelques parties de
l’Asie; du moins ne trouvons-nous pas de différence certaine
entre Vhyrax capensis et le syriacus (Buff., Supp.
VI, xlii et xliii , et VII, lxxix. ). (i)
L es Palæotherium. ( Cuv. )
Sont encore u n genre p e rd u . Avec les mêmes mâche-
lières que les deux précédents , s is incisives e t deux
canines à chaque mâchoire comme les tap irs e t trois
doigts visibles à chaque p ie d , ils p o rta ie n t aussi, comme
les ta p irs , u n e courte trompe c h a rn u e , p o u r les muscles
de laquelle les os d u nez é ta ie n t ra c co u rcis, e t laissaient
en dessous d ’eux u n e forte échancrure. Nous avons décou
v ert les ossements de ce genre pêle-mêle avec ceux
de l ’an o p lo th e rium dans les carrières à p lâ tre des environs
de Paris 1 e t il en existe dans p lu sieu rs au tres lieux
de France.
On en connaît déjà onze ou douze espèces. A Paris seulement
, nous en trouvons de la taille du cheval, de celle
du tapir , de celle d’un petit mouton; près d’Orléans,
il s’en trouve des os d!une espèce qui égalait à peu près le
rhinocéros. Ces animaux paraissent avoir fréquenté les
bords des lacs et des marais ; car les pierres qui recèlent
leurs os contiennent aussi des coquilles d’eau douce.
( ^°y. Cuv., Rech. sur les oss, foss., tom. III. )
(i) Je doute beaucoup de l’authenticité de Vhyrax hudsonius, Bewick,
407, et Schreb., CGXL, c.Tl n’a été vu que dans un cabinet.