pas si renflée en a v a n t; mais elles n ’o n t aucunes d ents.
L e u r mâchoire su p é rie u re , en forme de carène ou de
to it renversé, a ses deux côtés garnis de lames transverses
minces e t serrées, appelées fa n o n s , formées d ’une espèce
de corne fibreuse, effilées à leurs b o rd s, q u i servent à
r e te n ir les p e tits animaux d o n t ces énormes cétacés se
n o u rrissen t. L e u r mâchoire in fé rieu re , soutenue p a r
deux branches osseuses arquées en dehors e t vers le
h a u t, sans aucune a rm u re , loge une langue ch a rn u e fo rt
épaisse, e t enveloppe, q u a n d la bouche se ferme^ to u te
la p a rtie in te rn e de la mâchoire supérieure e t les lames
cornées d o n t elle est rev êtu e. Ces organes ne p e rm e tte n t
pas aux baleines de se n o u rrir d ’animaux aussi grands
que le u r ta ille le ferait croire. Elles v iv en t de poissons et
p lu s e u c o re de v e rs, de mollusques e t de zoophytes, et
l ’on d it q u ’elles en p re n n e n t p rin c ip a lem en t de trè sp e -
tits q u i s’embarrassent dans Tes filaments de leurs fanons.
Mieux organisées q u a n t à l ’od o rat que celles des d a u p
h in s , leu rs n a rin e s o n t quelques lames etlimoïdales
e t paraissent recevoir de p e tits filets-olfactifs. Elles onî,
u n cæcum co u rt.
La Baleine franche. {Bal. mysticetus (1) L. ) Lacep. Cét.
pl. 2 et 3, sous le nom de Nord-Capef, etScoresby. arct.
reg. II, pl. 12. (2).
A long-temps passé pour le plus grand des animaux
(1) Le ÇctXiitt«d’Aristote et d’Ælien, qui était l’ennemi des dauphins,
paraît avoir été un grand cétacé armé de dents; Aristote n’a connu
de vraie baleine que son mysticetus, qui avait ( dit-il ) des soies dans la
bouche au lieu de dents; c’est probablement la baleine à gorge ridée de
la Méditerrannée. On doit croire cependant que Juvénal entend la baleiné
franche dans ce vers :
Quanta clelphinis baloena britannica major.
Mais les Latins en général ont appliqué le nom de baleine d’une manière
vague a tous les grands cétacés, comme les peuples du Nord font encore
du nom de whale ou w a il et de ses dérivés ; remarque essentielle pour
ceux qui lisent leurs écrits.
(a) L ’ancienne figure de Martens, recopiée, Lacep., I , pl. 1, et dans
tous les autres auteurs , représente la tête beaucoup trop grosse.
connus, niais il paraît par les dernières observations du
capitaine Scoresby , qu’elle n’excède guère soixante-dix
pieds, mesure que les baleines à ventre plissé dépassent
souvent. Elle ne porte point de nageoire sur le dos. C’est
elle que son lard, épais souvent de plusieurs pieds, et donnant
une immense quantité d’huile, fait poursuivre chaque
année par des flottes entières. Assez hardie autrefois
pour se faire prendre dans nos mers, elle s est îetiiée
petit tf petit jusque dans le fond du nord , où le nombre
en diminue chaque jour. Outre sou huile, elle fournit
encore au commerce ces fanons noirâtres et flexibles, longs
de huit ou dix pieds, connus sous le nom de côtes de baleines,
ou simplement de baleines ; chaque individu en
a huit ou neuf cents de chaque coté du palais. Un seul
individu donne cent vingt tonneaux d’huile; des coquillages
s’attachent sur sa peau et s’y multiplient comme sur
un rocher; il y en a même, de la famille des balanus, qui
pénètrent dans son épaisseur. On dit que ce monstrueux
cétacé ne se nourrit que 'de très petits mollusques, qui
fourmillent, il est vrai, dans les mers qu’il habite. Ses
excréments sont d’un beau rouge qui teint assez bien la
toile (1).
D’autres espèces (les B a l é n o p t è r e s , Lacép. ) ont une nageoire
sur le dos; elles se subdivisent encore selon quelles
ont le ventre lisse ou ridé.
Les B a l é n o p t è r e s h ventre lisse.
Sont très voisins des baleines proprement dites. On n'en
cite qu’un , nommé, dit-on,
(t) C’est pour avoir mal compris certains passages de Martens et de
Zorgdrager , que l’on fait une espèce particulière du Word-Caper, qui
serait une baleine du nord phW mince que la commune, mais les mers
antarctiques possèdent une espèce très semblable à Ja baleine franche que
les Hollandais du cap nomment aussi nord cap er.Voy ez mes Recherches
sur les Ossements fossiles, p. 361 - 363.