Les Grues ordinaires ont le bec autant et plus long que la
tête. . . . '
La Grue commune. (Ardea grus. L. ) Grus cinerea. Bechst.
Enl. 769. Frisch. 194. Naurn. i rc éd. 2. f. 2.
Haute de quatre pieds et p lu s , cendrée, à gorge noire, à
sommet de la tète nu et rouge, à croupion orné de longues
plumes redressées et crépues, en partie noires, est célèbre
de tous les temps par les migrations q u ’elle fait chaque au-
tomne du nord au midi, et chaque printemps en sens contra
ire , en troupes aussi nombreuses que bien ordonnées.
Elle mange du grain dans les champs, mais elle préfère les
insectes et les vers que lui fournissent les contrées marécageuses.
Les anciens ont beaucoup parlé de ces oiseaux ,
parce que leur chemin principal paraît être par la Grèce et
l’Asie mineure (1).
On ne peut placer qu’entre les grues et les hérons,
Le Courlan ou Courliri. [Ard.Scolopacea.Gm.) Enl. 848 ^2)..
Dont le bec, plus grêle et un peu plus fendu que celui des
grues, se renfle vers le dernier tiers de sa longueur, et dont
les doigts, tous assez longs, n’ont aucune palmure. Il a les
moeurs et la taille des hérons et le plumage brun avec des
pkrceauxblancs sur le cou.
Et le Caurale. ( Eubypyga. Ilig. ) (3) Yulg. petit Paon des
roses ou Oiseau du Soleil. [Ard. Helias. L .)E n l. 702.
Dont le bec, plus grêle que celui des grues, mais muni
d une fosse nasale semblable, est fendu jusque sous les
yeux comme aux hérons, mais sans avoir de peau nue à sa
(1) A ce genre appartiennent encore la Gr. du Canada (A r d . cana-
densis, Edw. , 133) - la Grue à'collier, enl. 8 6 5 , et la Grue des Indes ,
Edw., 45 [Ard. antigone), Yieill., gai. 256 5 — la Grue blanche, enl.
889 [Ard. americana), et la Grue géant, P all., It. I I , n° 3o, t. I [Ard.
gigantea), qui ne nous paraît différer en rien de la blanche ; enfin la Grue
caronculée [Ard. carunculata) , qui n’est point un héron , comme l’a cru
Gmelin.
(2) C’est de cet oiseau que M. Vieillot a fait son genre Aramus, gai. ,
p. 1S2 ; Spix, pi. 91, le nomme Rallus ardeoïdes.
(3) M. Vieillot a changé ce nom en celui d’Hélias.
ÉCHASSIERS. 5 c>9
base. C’est un oiseau de la taille d’une perdrix, à qui son
cou long et mince, sa queue large et étalée et ses jambes
peu élevées,donnent un air tout différent de celui des autres
oiseaux de rivage. Son plumage, nuancé, par bandes
et par lignes,de bru n , defaqye, de roux$ de gris et de noir,
rappelle les plus beaux papillons de nu it. On le trouve le
long des rivières de la Guiane.
La seconde tribu est plus'carnassière, et se reconnaît
à son bec plus fort, à ses doigts plus grands :
on peut mettre en tête,
L es Savacous. (C ancroma. L in .)
Qui se rap p ro ch e raien t en tiè rem e n t des hérons p a r la
force de le u r b e c , e t le genre de n o u rritu re q u i en ré su
lte , sans la forme extraordinaire*de ce même bec ; on
tro u v e ra c e p e n d a n t, en d e rn ière an a ly se , qu e ce n ’est
q u ’u n bec de h é ro n ou de b u to r très écrasé : il est en
«effet très large de d ro ite à gauche, e t comme formé de
deux cuillers appliquées 4 ’un e co n tre l’a u tre p a r le u r
côté concave. Ses m an dibules sont fortes e t tran ch an te s,
e t la sup érieu re a u n e d e n t aiguë à chaque côté de sa
p o in te ; les n a rin e s, percées vers sa base, se prolo n g en t en
deux sillons parallèles q u i rég n en t jusques vers sa p o in te .
Les pieds o n t q u a tre doigts^ tous longs, e t presque p o in t
de membranes; aussi ces oiseaux se tie n n e n t-ils su r les
arbres aux bords des riv iè re s , d ’où ils se p ré c ip ite n t su r
les poissons, q u i fo n t le u r n o u rritu re o rd in a ire . L e u r
démarche est d ’a illeurs triste e t le u r a ttitu d e enfoncée
comme celle des hérons.
L’Espèce connue [Cancroma cochlearia. L.) Enl. 38
et 36g , Vieill., galer. , pl. 249, est grande comme une
poule, blanchâtre, à dos gris ou brun, à ventre roux, à
front blanc , suivi d’une calotte noire qui se change en une
longue huppe dans le mâle adulte ; elle habite les parties
chaudes et humides de l’Amérique méridionale.