l 3 t ) MAMMIFÈRES.
Elle habite en Afrique , et non pas en Sibérie, comme on
l’a dit faussement.
L e s T a u p e s . ( T a l p a L i n . )
Sontconnues d e to u tlem o n d e p a r le u r vie souterrain e ,
e t p ar le u r forme éminemment appropriée à ce genre de
vie. Un bras très c o u rt, attach é p a r un e longue omoplate,
so u ten u p a r un e clavicule vig o u reu se , m u n i de muscles
én o rm e s, p o rte u n e main extrêmement la rg e , d o n t
la paume est to u jo u rs to u rn é e en dehors ou en a rriè re :
cette m a in est tra n c h a n te à son b o rd in fé rie u r; on y distin
g u e à peine les doigts ; mais les ongles q u i les te rm in
e n t so n t longs, fo rts , plats e t tra n c h a n ts . Tel est l ’in s
trum e n t que la tau p e emploie p o u r d é ch ire r la te rre et
p o u r la pousser en a rriè re . Son s te rn um a , comme celui
des oiseaux e t des chauve-souris, un e arête q u i do n n e
aux muscles pectoraux la g ran d eu r nécessaire à leurs
fonctions. P o u r percer la te rre e t la so ulever, la tau p e
se sert de sa tê te aîongée, p o in tu e , d o n t le museau est
armé au b o u t d ’u n osselet p a rtic u lie r, e t d o n t les muscles
cervicaux sont extrêmement vigoureux. I l se forme
même u n os p a rtic u lie r dans le ligament cervical. Le
tr a in de d e rriè re est fa ib le , e t l ’a n im a l, su r la te r r e , se
m e u t aussi pén ib lem en t q u ’il le fa it avec vitesse dessous.
I l a l’ouïe très fine e t le tym p an très la rg e , q u oique l ’ore
ille externe lu i m an q u e ; mais son oeil est si p e tit, e t
te llem en t caché p ar le p o il, q u ’on en a nié long-temps
l ’existence. Ses organes génitaux o n t cela de p a rtic u lie r,
que ses p u b is ne se jo ig n en t p o in t, ce q u i lu i p e rm e t,
malgré l ’étroitesse de son b assin , de p ro d u ire des p e tits
assez gros. L ’u rè th re de la femelle passe au trav ers de son
tucan de Fernamtes, a^.XXIV, que l’on regarde comme un de ses synonymes
, paraît plutôt, à cause de ses deux longues dents à chaque mâchoire
et de son régime végétal , un rat-taupe ou tel autre rongeur souterrain ,
tel que le diplostomà.
clito ris. Elle a six mamelles. Ses mâchoires sont faibles,
e t sa n o u rritu re consiste en in sectes, en vers e t en q uelques
racines ten d re s. O n lu i compte six incisives en h a u t,
h u i t en bas. Ses canines o n t deux racines, ce q u i les fa it
p a rtic ip e r de la n a tu re des fausses molaires; d e rriè re elles
so n t en h a u t q u a tre fausses molaires, en bas tro is, e t e n su
ite tro is molaires hérissées.
N o trqTaupe commune. ( Talpa europoea, L in .) Buff
VIII, xn.
A museau pointu , à poil fin e t noir : on en trouve
quelques individus blancs, fauves et pies. C’est unxanimal
très incommode par les dégâts q u ’il fait dans les terrains
cultivés.
Selon M. Harlan , l ’espèce existe aussi dans l’Amérique
septentrionale.
M. Savi a trouvé dans les Appennins une taupe tout-à-
Fait aveugle , quoique d’ailleurs semblable à la commune *
il l’a nommée talpa cæca.
L es Condylures. (C ondylura. Iliger. )
S em b len t r é u n ir les deux sortes de d e n titio n s des in sectivores;
à le u r mâchoire su p é rie u re , so n t deux larges
incisives tria n g u la ire s , deux extrêmement p e tite s e t
grêles, e t de chaque côté un e forte canine ; à l ’infé rieu re ,
q u a tre incisives couchées en a v a n t, e t un e canine p o in tu
e , mais p e tite . Leurs fausses molaires supérieures so n t
tria n g u la ire s , écartées; les inférieures tran ch an te s e t
dentelées.
P a r leurs pieds e t p a r to u t le u r e x té rie u r, ils ressemblent
à la ta u p e , mais le u r queue est p lu s longue, e t
ce q u i s u rto u t les en d istin g u e b e a u co u p , c’est qu e leu rs
n a rin e s sont entourées de petites pointes cartilagineuses
e t mobiles q u i rep ré sën ten t un e sorte d ’étoile q u a n d
elles s’é c a rten t en ray o n n an t.
On en connaît surtout une espèce de l’Amérique sep .