les y laisserons en effet sous le nom de mono-
trèmes.
On dirait, en un mot, que les marsupiaux forment
une classe distincte, parallèle à celle des quadrupèdes
ordinaires et divisible en ordres semblables ;
en sorte que si on plaçait ces deux classes sur deux
colonnes, les sarigues, les dasyures et lespéramèles
seraient , vis-à-vis des carnassiers insectivores à lon gues
canines , tels que les tenrecs et les taupes; les
phalangers et les potoroos, vis-à-vis des hérissons
et dés musaraignes ; les kanguroos proprement dits
ne se laisseraient guère comparer à rien , mais les
phascçdomes devraient aller vis-à-vis des rongeurs.
Enfin si Ton n’avait égard qu’aux os propres de la
bourse, et si l ’on regardait comme marsupiaux tous
les animaux qui les possèdent, les ornithorincjues
et les échidnés} y formeraient un groupe parallèle
à celui des édentés.
Linnæus rangeait toutes les espèces qu’il connaissait
sous son genre didelphis, mot qui signifie
double matrice. La poche en est à^ quelques égards
une seconde,
La première subdivision des marsupiaux a de
longues canines et de petites incisivés aux deux mâchoires,
des arrière-molaires hérissées de pointés ,
et en général tous les caractères dés dents des carnassiers
insectivores; aussi s’en rapproche-t-elle entièrement
par ie régime.
L es Sa r ig u e s (1 ) . (D id e l p h is . L. )
Qui son t les plus an c ien n em en t connus des m a rsu p
ia u x , fo rm en t u n genre p ro p re à l ’Amérique. Ils o n t
dix incisives en h a u t , d o n t les mitoyennes son t u n peu
p lu s longues , e t h u i t en bas ; trois mâchelières a n té rieu
res comprimées, e t q u a tre arriè re -m â ch e liè re s hérissées,
d o n t les supérieures tria n g u la ire s, les in fé rieu re s
oblongues ; ce q u i , avec les q u a tre canines le u r fa it en
to u t c in q u a n te d e n ts , n ombre le p lu s g ran d qu e l’on a it
encore observé p a rm i les q u ad ru p èd e s. L e u r langue est
hérissée, e t le u r queue p re n a n te e t en p artie n u e ; le u r
pouce de d e rriè re est long e t bien opposable aux q u a tr e
au tre s do ig ts, ce q u i a fa it d o n n e r à ces an imau x l’ép ith
è te de pédimanes ; il manqué d ’ongle. L e u r bouche
très fendue , e t leurs grandes oreilles n ues le u r d o n n e n t
u n e physionomie p a rtic u liè re . Le g lan d de le u r verge est
b ifu rq u é . Ce son t des an imau x fétid es e t n o c tu rn e s, d o n t
la marche est peu rap id e : ils n ic h e n t su r les a rb r e s , e t y
p o u rsu iv e n t les o ise au x , les in se c te s, etc; ç sans déd a igner
les fru its ; le u r estomac est simple e t p e t i t , le u r
cæcum médiocre e t sans boursouflures.
Dans certaines espèces, les femelles ont une poche profonde
où sont leurs mamelles, et où elles peuvent renfermer
leurs petits.
Le Sarigue a oreilles bicolores, Opossum des Anglo-Ame'ri-
■ ricains. ( Did. virgùuanà.) Penn. Hist. qùadr. 3oa I B
Presque grand comme un chat, à pelage mêlé de blanc
et de noirâtre, des soies blanches, lés oreilles mi-parties
de noir et b lan c , la tête presque toute blanche ; habite * VI,
(1) Çarigueia est leur nom bre'silien selon Margrave , d’où l’on a fait
sariguoi, cerigon, sarigue. On les nomme uucoure au Paraguay, manieou
dans les îles, opossum aux Etats-Unis, thlaqualzin au Mexique.
(a) C’est le sarigue des Illinois et le sarigue à longs poils, Buff. , Suppl.
VII, pl. x x x i h et xxxiv ; did. marsupialis, Scbreb., pl. cxuv*