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et dé brun ; le nez, la croupe, la queue et les membres
noirâtres (i).
L es Mouffettes. (M ephitis. Cuv. )
• Ont, comme les putois, deux fausses molaires en haut et
trois en bas ; mais leur tuberculeuse supérieure est très
grande et aussi longue que large, et leur carnassière inférieure
a deux tubercules à son côté interne, ce qui les rapproche
des blaireaux comme les putois se rapprochent des grisons et
des gloutons. Les mouffettes ont d’ailleurs, comme les
blaireaux , les ongles de devant longs et propres à fouir , et
même elles sont à demi plantigrades; la ressemblance va
jusqu’à la distribution des couleurs. Dans cette famille remarquable
parla puanteur, les mouffettes se font remarquer
par une pùanteur plus excessive que celle des autres
espèces.
Les mouffettes sont généralement rayées de blanc sur
un fond noir, mais elles paraissent varier dans les mêmes
espèces par le nombre des raies. L’espèce la plus commune
dans l’Amérique septentrionale ( Viverra putorius, Gmel.;
Catesb.^ Carol., H, 62; Schreb. 122 ) est noire, avec des
raies blanches plus ou moins larges, plus ou moins nombreuses,
et a la queue noire avec le bout blanc. Son odeur
est celle du putois, mêlée à une odeur très forte d’ail. El
n’y a rien de plus odieux.
Il paraît que dans l’Amérique mérid ionale on rencontre
plus souvent une espèce dont la qu'eue est blanche. Les
raies de son dos occupent quelquefois toute la largeur
du dos : le Chinche( Viverra mephitis, Gmel.), Buff., XlII,
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(1) C’est le pékan de Daubenton ; mais :'il n’a pas toujours du blanc
sous la gorge. Il y a encore plusieurs espèe :es de putois ou de martes indiquées
par MM. Molina, de Humboldt et Harlan ; mais elles exigent un
nouvel examen.
(2) Elle est mieux représentée dans lT iist. des Mammif. de M. Fre'd.
Cuv. La mouffette du Chili, Buff., SP ppl. V II, pl. lvii , n’en paraît
qu’une variété mal conservée. Voyez n? res Recherches sur les ossem. foss.
I V , 469.
On peut faire un sous-genre distinct, des. Midaus ( Fréd.
Cuv.), qui ont les dents, les pieds, et jusqu’aux couleurs
des mouffettes, mais dont le museau tronqué prend la forme
d’un groin, et dont la queue est induite à un petit pinceau.
On n’en connaît qu’un :
Le Teiagon de Java. (Midaus meliceps. Fréd. Cuv. et
Ilorsfield. Jav. )
Noir; la nuque, une raie le long du dos et la queue blanches
, la -raie dorsale est quelquefois interrompue au
milieu. Son odeur est aussi mauvaise que celle d’aucune
mouffette.
Les L outres. (L utra. Storr.)
Ont trois fausses molaires, en haut et en bas, un fort talon
à la carnassière supérieure, un tubercule au côté interne de
l’inférieure et une grande tuberculeuse presque aussi longue
que large en haut; leur tête est comprimée et leur langue
demi rude. Elles se distinguent d’ailleurs de tous les sous-
genres précédents par leurs pieds palmés et par leur queue
aplatie horizontalementdeux caractères qui en font des
animaux aquatiques : elles se nourrissent de poisson.
La Loutre commune. ( Mustela lutra. L. ) Buff. VIII, xi.
Brune dessus, blanchâtre autour des lèvres , aux joues
et sous tout le corps. On en voit quelquefois de mouchetées,
de blanchâtres. Des rivières d’Europe.
Plusieurs loutres étrangères diffèrent à peine de la
nôtre, ^elle de la Caroline ( Lutra lataxina, Fr. Cuv. )
devient un peu plus grande, et a quelquefois une teinte
plus foncée, et le dessous du corps teint de brunâtre
mais souvent aussi elle n’en diffère pointpar les nuances.
Il y en a au Brésil de toutes semblables à celles de la Caroline.
Celle des Indes ( Lutra nair, Id.) paraît seulement
un peu plus lisse, et a quelque chose de pâle aux sourcils
mais à peine sensible. Les Indiens savent l’employer pour
la pêche, comme nous nous servons des chiens pour la
chasse. Celle de Java, nommée Simung (Lutra lepto-
nyx. Horsf.? ), a la gorge plus blanche, et ce blanc remonte
sur les côtés de la tête de manière à entourer l’oeil. Dans