est-elle prise en grande partie du règne végéta! ;
leurs intestins sont longs et leur cæcum ample ; et
les kanguroos, qui n’ont pas de canines du tout,
ne vivent abs<^ument que d’herbes.
On pourrait commencer par les phascolomes, la
série des animaux dont nous allons parler, et qui
ont une mastication encore moins parfaite.
Deux grandes incisives' à chaque mâchoire, séparées
des molaires par un espace vide , ne peuvent
guère saisir une proie vivante, ni déchirer de la
chair; elles ne peuvent pas même couper les aliments,
mais elles servent à les limer, à les réduire,
par un travail continu, en molécules déliées, en
un mot, à les ronger j de là le nom de rongeurs que
l ’on donne aux animaux de cet ordre ; c’eft ainsi
qu’ils attaquent avec succès les matières les plus
dures, et se nourrissent souvent de bois et d’écorce.
Pour mieux remplir cet objet, ces incisives n’ont d’émail
épais qu’en avant, en sorte que leur bord postérieur
s’usant plus que l ’antérieur , elles sont
toujours naturellement taillées en biseau ; leur forme
prismatique fait qu’elles croissent de la racine à
mesure qu’elles s’usent du tranchant, et cette disposition
à croître est si forte, que si l ’une d’elles se
perd ou se casse, celle qui ldi était opposée n’ayant
plus rien qui la comminue , se développe au point
de devenir monstrueuse. La mâchoire inférieure
s’articule par un condyle longitudinal, de manière
à n’avoir de mouvement horizontal que d’arrière
en avant et vice versa, comme il convenait pour
l ’action de ronger ;, aussi les molaires ont-elles des
couronnes plates dont les éminences d’émail sont
toujours transversales pour être en opposition au
mouvement horizontal de la mâchoire, et mieux
servir à la trituration.
Les genres où ces éminences sont de simples lignes,
et où la couronne est bien plane, sont plus
exclusivement frugivores ; ceux dont les dents ont
leurs éminences divisées en tubercules mousses sont
omnivores; enfin , le petit nombre de ceux qui ont
des pointes attaquent plus volontiers les autres animaux
et se rapprochent un peu des carnassiers.
La formé du corps des rongeurs est en géuéral
telle que leur train de derrière surpasse celui de
devant, en sorte qu’ils sautent plutôt qu’ils ne marchent
; cette disposition est même dans quelques-
uns aussi excessive que dans les kanguroos.
Les intestins des rongeurs sont fort longs; leur
estomac simple , ou peu divisé, et leur cæcum souvent
très volumineux, plus même que l ’estomac.
Cependant le sous-genre des loirs manque de cet
intestin.
Dans toute cette classe, le cerveau est presque
lisse et sans circonvolutions; les orbites ne sont point
séparées des fosses temporales, qui ont peu de profondeur;
les yeux se dirigent tout-à-fait de côté;
les arcades zygomatiques, minces et courbées en
bas, annoncent la faiblesse des mâchoires: les