étui de substance élastique, composée comme de
poils agglutinés, qui croît par couches, et pendant
toute la vie ; on donne en particulier le non! de
corne à la substance de cet étui, et lui-même porte
celui de corne creuse. La proéminence qu’il enveloppe
croît comme lui pendant toute la vie et ne
tombe jamais. Telles sont les cornes des boeufs, des
moutons, des chèvres et des "antilopes.
Dans d’autres, les proéminences ne sont enveloppées
que d’une peau velue, qui se continue avec
celle de la tête, et qui ne se détruit point, ces proéminences
ne tombent pas non plus; la seule girafe
en a de telles.
Enfin, dans le genre des cerfs , les proéminences,
couvertes pendant un temps d’une peau velue comme
celle du reste de la tête , ont à leur base lin anneau
de tubercules osseux, qui, en grossissant, compriment
et oblitèrent les vaisseaux nourriciers de cette
peau. Elle se dessèche et est enlevée ; la proéminence
osseuse mise à nu, se sépare au bout de quelque
temps du crâne, auquel elle tenait ; elle tombe L
et l ’animal demeure sans armes. Mais il lui en repousse
bientôt de nouvelles, d’ordinaire plus grandes
que les précédentes, et destinées à subir les mêmes
révolutions. Çes cornes, purement osseuses, et sujettes
à des changements périodiques, portent le
nom de bois.
L es Cerfs. ( Cervus. L. )
Sont donc tous les rum in a n ts d o n t la tête est armée
de bois ; m a is , si l’on excepte l ’espèce d u rh e n n e , les
femelles en son t toujours dépourvues. La substance de
ce bo is, q u a n d il a acquis to u t son développement , est
u n os très dense sans pores n i sin u s; sa figure varie beaucoup
selon les espèces , e t m êm e , dans chaque espèce,
selon l ’âge. Les cerfs so n t des animaux très rapides à la
course, v iv an t généralement dans lès fo rê ts, d ’h e rb e s,
de feu ille s, de bourgeons d ’a rb re s , etc.
On distingue d’abord les espèces à bois aplati en to u t
ou en partie ; savoir :
L Élan. (C. atces. L.) Elk ou Elend dans le nord de l’E u rope;
Moose-Deer des Anglo-Américains; Orignal des
Canadiens. Buff. Supp.'.Vil, lxxx.
Grand comme un cbeval et quelquefois davantage, à
jambes” élevées, à museau cartilagineux et renflé; une
espèce de goitre ou de pendeloque diversement configurée
sous la gorge; le poil toujours très roide, et d’un cendré
plus ou moins foncé. Le bois du mâle, d’abord en dague,
ensuite divisé en lanières, prend , à l’âge de cinq a n s , la
forme d’une lame triangulaire, dentelée au bord externe
et portée sur un pédicule. 11 croît avec l’âge ju sq u ’à peser
cinquante ou soixante livres, et à avoir quatorze an-
douillers ou dentelures à chaque corne. L’élan habite en
petites troupes les forêts marécageuses du nord des deux
continents; sa peau est précieuse pour les ouvrages de
chamoiserie.
Le Rhenne. ( C. Tarandus. L. ) Buff. Supp. lit, xvm bis.
Grand comme un c erf, mais à jambes plus courtes et
plus grosses; les deux sexes ont des bois divisés en p lu sieurs
branches, d’abord grêles et pointues, et qui finissent
avec l’âge par se terminer en palmes élargies et dentelées;
son p o il, brun en été, devient presque blanc en
hiver (1). Le rhenne n’habite que les contrées glaciales des
deux continents. C’est l’animal si célèbre par le service.
(1) C’est probablement ce changement qui ayait fait dire aux ancien»'
que le tarandus prenait les couleurs qu’il voulait.