ap p u i au tact sans rie n lu i ôter de sa délicatesse. Les bl'as
q u i p o rte n t ces mains o n t un e atta ch e solide p a r le u r
large omoplate e t le u r fo rte clavicule , etc.
L homme, si favorisé d u côté de l ’adresse , ne l ’est
p o in t d u côté de la force. Sa vitesse à la course est beaucoup
m o in d re que celle des animaux de sa ta ille ; n ’ayant
n i mâchoires avancées, n i canines sa illan te s, n i ongles
cro ch u s, il est sans armes offensives ; e t, son corps n ’ay an t
pas meme de poils à sa p a rtie su p érieu re n i su r les côté
s , il est ab solument sans armes défensives; en fin ,
c est de tous les animaux celui q u i est le plu s long-temps
à p ren d re les forces nécessaires p o u r se su b v en ir à lu i-
même.
TMais cette faiblesse a été p o u r lu i u n avantage de p lu s,
en le Contraignant de re co u rir à ses moyens in té r ie u r s ,
e t s u rto u t a cette intelligence q u i lu i a été accordée à u n
si h a u t degré.
Aucu n q u ad ru p èd e n ’approche de lu i p o u r la grand
e u r e t les rep lis des hémisphères d u cerv eau , c’est-à-
d ire de la p a rtie de cet organe q u i se rt d ’in s trum e n t
p rin c ip a l aux opérations in te lle c tu e lle s; la p a rtie posté
rieu re d u même organe s’é ten d en a rriè re de façon à
re co u v rir le c erv elet; la forme même de son crâne a n nonce
cette g ran d eu r d u ce rv e au , comme la petitesse de
sa face m o n tre combien la p a rtie d u système nerveux
affectée aux sens externes est peu p réd om in an te .
Cependant ces sensations ex té rieu res, toutes d ’une
force médiocre dans l ’h om m e , y son t aussi toutes délicates
e t b ien balancées.
Ses deux yeux sont dirigés en a v a n t; il ne v o it p o in t
de deux côtés à la fois comme beaucoup de quadrupèdes,
ce q u i met p lu s d ’u n ité dans les ré su lta ts de sa vue e t
fixe davantage son a tte n tio n su r les sensations de ce
genre. Le globe e t l ’iris de son oeil sont l ’u n e t l ’a u tre
p e u v a ria b le s, ce q u i re stre in t l ’a c tivité de sa vue à une
d istance et à u n degré de lum iè re déterminés. La conque
de son oreille p eu mobile e t peu é tendue n ’augmente
pas l ’in te n sité des sons", e t cep en d an t c’est de
tous les animaux celui q u i d istin g u e le mieux les in to n
a tio n s. Ses n a rin e s , p lu s compliquées que celles des
singes , le sont moins que celles de tous les au tre s genres,
e t cependant il p a ra ît le seul d o n t l ’odoi’a t soit assez d é lic
a t p o u r être affecté p a r les mauvaises odeurs. La délicatesse
de l ’od o rat d o it in flu er su r celle d u g o û t, e t
l ’homme d o it d ’ailleu rs avoir de l ’a v an tag e , à cet é g a rd ,
au moins su r les animaux d o n t la langue est revêtue
d ’écailles ; enfin , la finesse de son to u ch e r r é s u lte , e t de
celle de ses té g um e n ts , e t de l’absence de toutes parties
in sen sib le s, aussi-bien qu e de la forme de sa m a in mieux
fa ite q u ’aucune a u tre p o u r s’a d ap te r à toutes les petites
inégalités des surfaces.
L ’homme a un e prééminence p a rticu liè re dans les o rganes
de sa voix; seul des mammifères, il p e u t a rtic u le r
des sons ; la forme de sa bouche e t la grande m o bilité de
ses lèvres en sont p ro b ab lem en t les causes; il en ré -
su ite p o u r lu i u n moyen de communication b ien p récieux,
c a rd e s sons variés sont, de tous les signes que l ’on
p o ù rra it employer commodément p o u r la transmission
des id é e s , ceux q u e l ’on p e u t faire percevoir le plu s
lo in e t dans plu s de directions à la fois.
I l semble que ju sq u ’à la position d u coeur e t des
gros vaisseaux soit re la tiv e à la sta tio n verticale ; le
coeur est posé o b liq u em en t su r le diaphragme , e t sa
po in te rép o n d à g a u c h e , ce q u i occasione une d is tr ib
u tio n de l ’aorte différente de celle de la p lu p a r t des
quadrupèdes.
L ’homme p a ra ît fa it p o u r se n o u rrir p rin c ip a lem en t
de f ru its , de racines e t d ’au tres parties succulentes des
végétaux. Ses mains lu i d o n n e n t la facilité de les cu e illir;
ses mâchoires courtes e t de force médiocre d ’u n c ô té , ses
canines égales aux au tres d e n ts , e t ses molaires tu b e rc u leuses
de l ’a u tr e , ne lu i p e rm e ttra ie n t guèrg n i de p a ître