Les aliments, divisés par les mâchoires et par les
dents, ou pompés quand l ’animal n’en prend que
de liquides, sont avalés par des mouvements musculaires
de l ’arrière-bouche et du gosier , et déposés
dans les premières parties du canal alimentaire, ordinairement
renflées en un ou plusieurs estomacs ;
ils y sont pénétrés par des sucs propres à les dissoudre.
Conduits ensuite dans le reste du canal, ils y reçoivent
encore d’autres sucs destinés à achever leur
préparation. Les parois du canal ont des pores qui
tirent de cette masse alimentaire la portion convenable
pour la nutrition , et le résidu inutile est rejeté
comme excrément.
Le canal dans lequel s’opère ce premier acte de
la nutrition est une continuation de la peau, et se
compose de lames semblables aux siennes ; les fibres
mêmes qui l ’entourent sont analogues à celles qui
adhèrent à la face interne de la peau, et qu’on
nomme le pannicule charnu; il se fait dans tout l’im-
térieur du canal une transsudalion qui a des rapports
avec la transpiration cutanée, et qui devient
plus abondante quand celle-ci est supprimée; la
peau exerce même une absorption fort analogue à
celle des intestins.
Il n’y a que les derniers des animaux où les excréments
ressortent pat la bouche, et dont l’intestin
ait la forme d’un sac sans issue.
Parmi ceux mêmes où le canal intestinal a deux
orifices, il en est beaucoup où le suc nourricier ,
absorbé par les parois de l’intestin, se répand immédiatement
dans toute la spongiosité du corps :
toute la classe des insectes paraît y appartenir.
Mais à compter des arachnides et des vers , le suc
nourricier circule dans un système de vaisseaux clos
dont les derniers rameaux seuls en dispensent les
molécules aux parties qui doivent en être entretenues;
les vaisseaux qui portent ainsi le fluide nourricier
aux parties se nomirent artères ; Ceux qui le
rapportent au centre de la circulation se nomment
veines ; le tourbillon circulatoire est tantôt simple ,
tantôt double et même triple ( en comptant celui de
la veine porte ) ; la rapidité dù son mouvement est
souvent aidée par les contractions de certains appa^
reils charnus que l’on nomme coeurs, et qui sont placés
à l’un ou à l’autre des centres de circulation,
quelquefois à tous les deux:
Dans les animaux vertébrés et à sang rouge, le
fluide nourricier sort blanc ou transparent des intestins,
et porte alors le nom de chyle ; il aboutit par des
vaisseaux particuliers, nommés lactés , dans le système
Veineux, où il se mêle àvecle Sang. Des vaisseaux
semblables aux lactés, et formant avec eux un ensemble
appelé système lymphatique , rapportent aussi
dans le sang veineux le résidù de la nutrition des
parties et les produits de l ’absorption cutanée.
Pour que le sang soit propre à nourrir les parties,
il faut qu’il éprouve de la part de l ’élément ambiant,
par la respiration, la modification dont nous avons
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