est donc probable que ce sont ces nerfs qui les font,
contracter.
Toute contraction, et en général tout changement
de dimension dans la nature, s’opère par un
changement de composition chimique, ne fut-ce
que par l ’afflux ou la retraite d’un fluide impondérable,
tel que le calorique ; c’est même ainsi
que se font les plus violents mouvements connus
sur la terre, les inflammations, les détonnations, etc.
Il y a donc grande apparence que c’est par un
fluide impondérable que le nerf agit sur la fibre,
d’autant qu’il est bien démontré qu’il n’y agit pas
mécaniquement.
La matière médullaire de tout le système nerveux
est homogène, et doit pouvoir exercer partout
où elle se trouve les fonctions qui appartiennent à
sa nature ; toutes ses ramifications reçoivent une
grande abondance de vaisseaux sanguins.
Tous les fluides animaux étant tirés du sang par
sécrétion , il n’y a pas à douter que le fluide nerveux
ne soit dans le même cas, ni que la matière
médullaire ne le sécrète.
D’un autre côté, il est certain que la matière médullaire
est le seul conducteur du fluide nerveux; tous les
autres éléments organiques luiservent de eohibants,
et l ’arrêtent, comme le verre arrête l’électricité.
Les causes extérieures qui sont capables de produire
des sensations ou d’occasioner des contractions
dans la fibre, sont toutes des agents chimiques,
capables d’opérer des décompositions, tels
que la lumière, le calorique, les sels, les vapeurs
odorantes, la percussion, la compression, e tc ., etc.
Il y a donc grande apparence que ces causes agissent
sur le fluide nerveux d’une manière chimique,
et en altérant sa composition ; cela est d’autant plus
vraisemblable, que leur action s’émousse en se continuant,
comme si le fluide nerveux avait besoin de
reprendre sa composition primitive pour pouvoir
être altéré de nouveau;
Le§ organes extérieurs des sens sont des sortes de
cribles qui ne laissent parvenir sur le nerf que
l ’espèce d’agent qui doit l ’affecter à chaque endroit,
mais qui souvent l’y accumulent de manière à en augmenter
l’efîet : la langue a des papilles spongieuses
qui s’imbibent des dissolutions salines ; l ’oreille, une
pulpe gélatineuse qui est fortement ébranlée par les
vibrations sonores ; l ’oeil, des lentilles transparentes
qui concentrent les rayons de la lumière, etc.
Ce que l’on appelle les irritants ou les agents qui
occasionent les contractions de la fibre, exercent
probablement cette action en faisant produire sur
la fibre, par le nerf, le même effet qu’y produit la
volonté; c’est-à-dire en altérant le fluide nerveux
de la manière nécessaire pour changer les dimensions
de la fibre sur laquelle il influe ; mais la volonté
n’est pour rien dans leur aétion ; souvent
même le moi n’en a aucune connaissance. Les
muscles séparés du corps sont encore susceptibles