5 1
; I
In
C O R N E L I I BRUNII
Iter
P c i - . / E g y p t i i m , Syriam, Paleilinam, Cyprum.'
R h o d u m , & . c ,
PTramiMm quifquis dnSias adfiderà moles,
El 'felußaci ruder a prifca foli,
Atqtie iirbes A/he varias, Cyprumque Rhodumque,
Et Adfpice qmd doUopopulis oßendit in are,
Luflravitque oculis Brunius ipfefuis.
Mirti viatores alii, fedfalfn, necimquam
¡Afa, fnalà refer ant exhibeantque fide :
CuriBa hie canfpexitprafens, dextraquefideli
Reddit, é- artifici, viditutante, mauu.
Et mores hominumfpeBavit, & oppida, Ulyffen
Quern merito [meli aixeris ejje fui.
Gum & nobilior, quin ipjo major Ulyffe efl.
Illeduo erravit luflra, bis iße duo. P. FRANCIUS,
In Hodceporica
Prxftanciffimi Viri
D. C o r n EL 11 de Bruyn.
T Rifles exuvia, calcati Orient is imago
Flebilis , immenßparvafauilla regis
Artificumflupor, & Tbariimiracula luxtis i
Cußodes cineriim marrnora, pads opes ;
Atthidos Ingenium, Latti decora alta triumphi,
Non nifi cum calo nata cadente mori :
^is futet hoc unquam fieri pot uiße? fiuißis.
Grande tot annorum procubiißis opus.
'Dinùt egregio! veterum Mars Turca labores,
Rtideribufique jacent ruder a teMa fuis.
N.1I adeo fiupereßprifici fplendoris y ¿r umbra
Nomims in capta mix bene reßat humo. '
Elac funt Fortuna tudibria nanpe potent is :
Tarn levis incerto vertitur orbe dea.
Me tarnen iiltenus in vos mala faviat at as
"Pro-vidit mult is Anna T erenna modis.
Artis opemdoSla, longifiolamma luBus,
Viäuro ßlers Brunius are tulit.
Brunius Attalicisnuper bene cognittis oris.,
Brunius <:^geamn brevis hofpes aqtue.
Vivite nunc ceteris monumentaperenniajacli,
Tittmchanispretiumflabit & ingeruis.
JANUS BROUKHUSTUS.
L E T T R E DE M O N S I E U R LE
C O N S U L VAN DAM
Charijfimo Signor de 'Bruyn
Pour faire rcponfe à la lettre que vous m'avez écrite de la Haye le 2 3
du prefcnt mois de Janvier, & dont voici les termes.
M O N S I E U R
^ Omme il y a ici des perfonnes afTez mal intentionnées pomM'e>ndre par tout qu'une ffrande
^ l>aitie des tailies-douces que j'ai mifes dans ma lelation du voyage que j'ai fait au Lwant
& fur tout les principales, ne font point originales, c'eft à dire dont j'aye fait moi même lesdeficins
d'après nature, mais que je les ai feulement copiées & empruntées des autres, ce que vous
Içavez raieux que perfonne être très faux; ]e fuis dans le defl'ein de mettre à la tète de l'Edition
1-rançoile que je tai taire de mon l ivre, des témoignages du contraire, ce qui m'oblige deles demander
aax perfonnes qui en peuvent attefter. Et comme vous etes un des principaux, je vous
prie Monlieur,_ de ne trouver pas mauvais que je vous demande un mot d'écrit fur cefujet , puis
qu il n'y a perionne qm en paille mieux témoigner que vous, Monfienr, chez qui j'ai eu l'honneur
de demeurer lors que j'etois k Smj rne, & á qui'j'ai montré dans ce temps là tous mes deffeins.
Mr. van Cleef qm me les a vù faire fur les l ieux, a été ici depuis peu , & il m'en a don-
IK un écrit del à main. Il femble, Monfienr le Confuí , que tout le mondefoi t fujetàavoi r un peu
de peine en ce monde, & puis que j e me trouve de ce nombre, j e fuis d'avi s de me confoler en
m appliquant ce qu'on dit ordinairement, qu'il vaut mieux caufer de l'envie que de faire pitiés
& c'ell lans doute cet t e envie quiei t l a caufe de la peine qu'on me tait. Je fuis avecrefpeiSA
ia Haye le 2j. Janvier 1700.
V o t r e tres hnmble & tres obligé Serviteur
C O R N E I L L E de B R U Y N .
p O i i r fcire di-je, reponfe a cette Lettre, je vous dirai que je fuis très content de vous accorc
e r le témoignage que vous me demandez , & de meme ici par écrit avec toute la iîncerité
p o l l i b l c . c e que je fçai de cette affaire. Je rens donc témoignage que lors que vous arrivâtes à
i m y r n e en 1680. vous logeâtes quelque temps chez moi., lors que j'etois Confi l au dit lieu .de la
part de leurs Hautes Puilfances Meilleurs les Etat s Généraux des Provinces Unies. Pendant ce temps là
j e vous ai oui avec an ext rême plaifir, parler diverfes fois du Voyage que vous aviez entrepris de faire à
Jerulalem, dans.les autres endroits de la T e r r e Sainte, & dans les pai s des environs. Je vous ai oui dire
aulll , que votre deflein étoit de delliner fur les l ieux mêmes, avec toute l 'exaftitude poflible toutce
que vous rencontreriez de plus remarquable des Païs, Villes, Châteaux, Ruines, & autres vues
agreables; & que pour cet eflet vous vous étiez pourvu de tout ce qui étoit neceffaire. Ou'enl
u i t e au retour de votre voyage , repallant par Smyrne , & étant encore venu loger chez moi,
vous me montrâtes une grande quantité de deffeins fort bien faits, & que vous me racontâtes en
jneme temps avec quelle peine, & même avec quel danger de votre vie , vous aviez pris quelques
uns de ces deflems parce que les Turcs font fi jaloux de leurs places qu'ils ne veulent pas
louftrir qu on en prenne le plan, ni qu'on en fafl'e aucun crayon. Que fur votre réci t , & fur tout
c e que je viens de dire, je n'ai point douté que tous les deflèins que vous m'aviez montré ne fuflent
de vous & de vrais originaux; Je n'ai pas cru cela moi feul ; mais il a audi pafle pour coniuiriC
clans ('•^'•""•if r»->nc nr>c> t-Tr.11»...^/*;?. r s <• r-y. fi ' ,
'efprit de tous nos Hol landoi s ,&aat res perfonnes à Smyrne. C'ell:une pcnfée dans la-
J . ..ns tout de nouveau corfirmé par le témoignage que vous a rendu par écrit Mr. Roeer
van Cleet, Intendant des Fontaines & jets d'eau des maifons Royales de Loo & de Dieren . qui
dans ce temps là demeuroit auflî chez moi à Smyrne. Il m'a affeuré qu'il a fait avec vous le
voyrige de Smyrne dans la Terr^Sainte, & qu'il vous a vû deffinner fnr les lieux la plus part de
v o s 1 ailles-douces. Je l'ai encore été par une autre Lettre que vous à écrite Mr. Giacomo de
L u c q u o y , qui a auffi demeuré quelque temps à Smyrne comme Marchand , & qui avoit fart cyclevant
le voyage de la Terre-Sainte. Comme vous m'avez envoyé ces deux écrits, je ne doute
pas <]u ils ne lervent beaucoup à foutenir votre reputation & votre fmceritéencequiconcernevos
planches; contre tous ceux qui voudroient faire croire qu'elles ne font pas de vous. Je joins de
tout mon coeur mon fuftrage à celui de ces d eux Meilleurs, Scj^efpereque vot r e bonne reputation fer¡i
encore affermie par ce que Meilleurs H. Sikius & P. Rabus ont écrit dans le doflre JoSrnal des •^cayans
qu lis donnent an public en Latin & en Flamand. J'yaivùavec plaifir cequ' i lsdifentdevocre
L i v r e , ÍX je ne doute pas que cela n'eflace aifément les llnillres imprellions qu'on a voulu donner
contre votre iincerite & votre bonne foi, & que cela ne mette la vérité dans une pleine evidence.
L elt l aM. le témoignage que je vous rends, tant pour repondre aux Lettres que vous m'avez
ecrites lur ce Injet, qu'en conlideration de notre ancienne connoillince ; Et afin que le témoignag
e que je rends ICI loit plus authentique, j'y ai appofé mon cachet ordinaire, & je confens que
vous le talhez valoir autant que vous le jugerez à propos, étant aurelle
Charillimo Signor de B R U Y N
Ui V," S. Afl'ermo. per fervir la J. van
Dam cy-devant Confuí à Smyrne.
Üe ma inaifon de Saint Serv.is à Utrecht,
le 29. Janvier 1700.