VOYAGE au L EVANT
C H A P I T R E LXVÎII.
"Defeription de layilk de Tadmor, ou Talmyre.
COmme j'ai fait mention au
Ciiapicrc precedent de la ville
de Tadnior, je ferai ici une digrefiion
afin de donner la defcription
de cette ville., quoique ce que j'ai à
en dire ne foir pas de moi , mais
d'im autre de qui je l'ai emprunté.
^ Apres que j'eus quitté la ville
d'Alep , l'inimitié qui avoit régné
longtemps entre les Arabes fut appaiiée
, & par cc moien les Francs
eurent occalion d'aller voir les fuperbes
monumens & les anciennes
ainfi rcprefentéc dans un Tableau
^ffiné fur le lieu même, que le S'.
Henri Lub qui cil: revenu depuis
peu ^ d'Alep à Amfterdam en a aparté.
Voici donc la Lettre du S'.
Halifax à M'. Edouard Bernard, elle
contient une entiere defcription de
cette plice. Sur quoi je dois avertir
le Iciteur que ce voiageur Anglois
en citant un paifagc de la Bible,
a mis fuivant la verfion Angloife
Tadmor. i Rois 5): 18. au lieu que
dans notre verfion Flamande nous
avons Tamor , difference qui ne
vient que d'une diverfe leçon qui fe
trouve dans le texte Ebreu, & qui
a auili été marquée dans la marge.
MONSIEUR.
APrès vous a voir promis une Relation
ruines de cette ville. Entre ceux
que la curiofité attira dans ces lieux
il y eut un Seigneur anglois nommé
Guillaume Halifax qui fe donna la
peine de faire une exacte defcription
de l'état prefent de cette fameufe
ville , & cette defcription m'etant
tombée entre les mains deméme
qu'elle fe trouve dans les Diiîèrta
rions Plniofophiques imprimées en
Angleterre au mois d'Oftobre ^ .nvcrs vous qu'en vous tenant
, a . cru que nos Hollandois ne me, ma parole. Quoique je mentaffi
fçauroient pas mauvais gré de laleur ' peut-être d'etre blimé pour avoir
communiquer en notre Langue, en, /mploié mon temps & mon argenta
1 inférant dans cette relation de ! rechercher des curiofuez dont il
mes voiages. Je la donne telle revient f. peu de profit , ou, ce
que le a ete mife au jour par cet ' que je crains davamage, de ce que
Ang ois que je viens de dire, outre J e vous donne ici une defcriptioii fi
que le fçavant qm nous l'a communi- fimple d'une chofe fi curieufe , au
de mon voiagc de Tad.
mor-, je ne faurois mieux me dégager
envers iieu qu'une perfonne plus eloquente
que le fçavant qui nous l'a communiquée
, dans une Diflèrtation plus
particulière qu'il en a donnée depuis,
l'a accompagnée d'un deflèin fort
cxaft des _ruines qu'on y trouve,
qui lui a 'été fourni par d'autres
: do
& plus habile auroit pû vous en inftruire
beaucoup mieux.
Nous partîmes d'Alep le jour de
la St. Michel i — - r— " - " " w IW- .ivaiLuti i6a(i/ji1.. &« nnoouuss aarrrriivvaa--
rde ^les oedeffi"n er. J e le donne iLc^i 'N^i ". Tadmor après fix pentes
187. mais je l'ai un peu rendu meilleur
par une petite addition que j'y ai
faite d'un morceau de Colonne de
Porphyre qui eft à terre , avec fix
autres colonnes qu'on voit au milieu
de la Taille-douce fur le bas de la
planche , marquées à la lettre G.
Ce qui m'a donné lieu d'y faire ce
changement, c'eft que j'ai vu la chofe
journées de chemin par un païs
aifez defert. Nous tenions toujours
.notre route au midi , en
tournant pourtant un peu vers
l'Orient. En entrant dans la ville
nous aperceûmes un Château marqué
A .dans la t3ille-douce;il eft éloigné de
Tadmor d'environ une demie-lieuë,
& tellement bien placé qu'il
c.ommande en même temps & le
chemin