
 
        
         
		.M  
 ÍHÍl  
 i  i-I  
 f.- 
 37Z  -  V  O  y  A  G  E  au  L  E  V  A  N  T  
 t p o f c r  avec  le  More  que  j'avois  
 pris  à  AIcp  ,  nous  y  mangeâmes  
 nn  morceau  ,  laiiïïint  paiTcr  devant  
 nous  la  Caravane.  
 Environ  quatre  heures  nous  arrivâmes  
 à  un  village  oîi  nous  fîmes  
 un  peu  repaitre  nos  chevaux  ,  enfuite  
 de  quoi  nous  montâmes  iiir  
 line  aflez  haute  montagne  ,  &  
 vers  le  foir  nous  nous  trouvâmes  
 hEeylan  Bourg  iltué:cntrc  des  montagnes  
 aflez  hautes  ,  dans  un  endroit  
 fort  agreable.  Des  deux  cotez  
 de  la  montagne  il  y  a  des  
 maifons  ,  &  une  très  belle  vue  
 fur  la  mer.  L'eau  des  montagnes  
 voifines  paiiè  au  travers  du  Bourg,  
 d^ou  puis  après  elle  coule  en  bas  
 où  elle  fe  perd.  On  a  la  vue  de  
 c e  bourg  ,  qui  n'eft  qu'a  trois  
 lieues  d'Alexandrete,  N°.  tt)o.  Cfutre  
 les  autres  agreements  de  ce  
 lieu  ,  le  bon  air  qu'on  y  refpireen  
 ell:  un  des  principaux.  
 L e  lo.  nous  partimes  au  jour, 'que  la  caufe  
 &  vers  neuf  heures  nous  arrivâmes  vient  de  ce  
 à  Alexandrettc  ou  Scandrone.  Je;  des  
 n ' y  paifai  que  le  reftc  du  jour  ,  à  i fort  
 AI rivée  
 Alexandrette. 
   
 fièvre.  La  mortalité  y  cil:  quelque  
 fois  fi  grande  ,  qu'à  peine  s'y  
 trouve-t-il  du  monde  pour  travailler  
 aux  vaiflcaux.  Qiiand  ce  
 mal  fe  met  parmi  les  Matelots,  
 il  en  meurt  aulfi  un  nombre  confiderable  
 ,  &  même  il  arrive  fouvent  
 qu'outre  ceux  qui  meurent  ,  
 il  y  en  a  tant  qui  en  rcftent  incommodez  
 ,  que  quand  il  faut  
 qu'ils  fe  remettent  en  mer  ,  ils  
 ont  beaucoup  de  peine  à  faire  
 leur  manoeuvre.  Cela  elt  caufc  
 que  ceux  qui  y  arrivent  ne  couchent  
 jamais  à  terre  ,  mais  s'en  
 retournent  tous  les  foirs  à  bord  ,  
 parce  que  s'ils  s'y  arrêtoient  longtemps  
 ,  ils  courroient  rifque  d'être  
 attaquez  de  cette  malatiic.  
 C ' e f t  pour  cela  audi  que  les  
 Marchands  qui  viennent  là  d'Alep  
 ne  manquent  jamais  d'aller  coucher  
 fur  le  Bord  de  quclqu'iui  
 de  leur  connoilfance.  On  croit  
 de  ce  mauvais  air  
 que  tout  le  terroir  
 environs  d'Alexandrettc  eft  
 marccageux  ,  &  que  les  vacaufe  
 du  mauvais  air  de  ce  lieu  : peurs  que  le  Soleil  en  eleve  cauqui  
 m'obligea  d'aller  dès  le  foir  ; fent  cette  incommodité  à  ceux  
 ffi'embarqucr  dans  ce  vaifleau  que,'qui  s'y  arrêtent  trop  longtemps,  
 j'ai  dit  qui  étoit  prêt  de  partir;  Toutes  les  marchandifes  que  
 pour  Chypre.  Il  s'appelloïc  le  l'on  décharge  &  que  l'on  charge  
 T'ont  a  or.  \  ici  doivent  être  tranfportées  en  
 Alcxandrette  eft  le  Port  d'A-,  grande  partie  par  les  matelots  dans  
 lep  ,  &  à  cela  près  ,  c'eft  très  j des  .chalauppes  jtifqu'a  terre  ,  &  
 peu  de  chofe.  Elle  ne  confifte,  cela  peut-être  ne  contribue  pas  
 qu'en  un  rang  de  maiions  fur  le  \  peu  à  leur  faire  prendre  cette  mabord  
 de  la  mer  ,  au  pied  d'un  
 coteau  comme  on  le  voit  reprefenté  
 ]SI°.  191.  L'air  qui  eft  iî  bon  à  
 peu  de  diftance  de  là,  comme  je  
 viens  de  le  .remarquer  ,  eft  là  
 il  mauvais  ,  que  non  feulement  
 les  étrangers  ,  mais  même  les  
 gens  du  païs  ,  y  meurent  quelque  
 fois  tous  d'un  ma!  que  cet  
 air  caufe.  On  appelle  cetre  maladie  
 Sajfran-beffta  qui  eft  une  
 cfpece  de  Jauniffc.  On  y  trouve  
 rend  comme  paralytiques  de  leurs  
 membres  ,  outre  cela  ils  font  fort  
 jaunes  ,  &  d'un  teint  fort  laid  ;  
 &  ils  ont  prefquc  toujours  la  
 louvoiant  avec  peu  de  vent.  
 L e  17.  nous  paflilmes  le  Oolfe  
 d'Antioche  >  &  le  foir  nous  
 aperceumes  /a  montagne  de  Carmina. 
   
 4  :.  
 ladie.  
 Entre  les  naifTeaux  qui  étoient  
 devant  Alexandrette  lors  que  j'y  
 arrivai  ,  j'y  en  trouvai  auffi  un  
 Hollandois  qui  y  étoir  depuis  peu,  
 il  s'appelloit  le  Moine  àor.  
 L e  I f .  de  ce  mois  noIi£  mimes  Dépare  
 à  la  voile  à.  la  pointe  du  jour  cj'Alexanpar  
 un  grand  calme  ,  mais  le""^''«- 
 foir  le  vent  fraîchit  un  peu,  
 &  nous  paflamcs  Lajazzo  qui  i,aja2zo.  
 eft  uunnee   ppllaaccee   ifuurr   llee   bboorrdd   de  
 entre  les  fafteurs  des  Européens  la  mer.  Le  \6.  nous  nous  trouiine  
 certaine  incommodité  qui  les  vâtiies  auprès  du  Cap  Canjir  cnCapCanfir  
 "S»  
 Il  ü»  
 P t f c i è ' i v »