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Boulac , & fur une grande partie
du defcrc. C'cft ce qui fit
que j'eus du chagrin de n'ofer
prendre la liberté de defliner quelques
unes de ces vues qui font
fort agréables en plufieurs endroits,
mais il euft été trop dangereux
de l'entreprendre.
Il y en a plulîeurs qui trompez comme
je croi par la confufion des mai-
Ibns qui font autour de ce château
, tant dedans la ville que
hors de fes murailles , l'ont placé
au milieu de la ville. Mais à
parler proprement , il en eft dehors
, & prefqu a un des couis
de la demi-lune que la ville
fait , & quafi vis à vis du vieux
Caire. Il a dans fon circuit environ
deux milles d'Italie. C'cft
dans cette enceinte que le BaiTa
a fa demeure , dans un logis
feparé, où il a de très belles faites
& de très beaux appartcmens,
au devant defquels il y a une grande
place , où Ion voit tous les
jours quantité de monde, & quelque
fois auflî on y voit jufqu'a
mille chevaux enfemble. Ce logis
du Baifa ne laiiTe pas d'etre
feparé du Chateau par une muraille
, & c'eft pour cela qu'on lui
donne en particulier le nom de
Serrali du Bafla.
CHA PI.
e n E G Y P T E : S Y R I E ; &c: 119
G H A P I T R E XL»
Quantité daveugles au Caire. Saints (CEgyj^te. Femmes
aui ont me bague pape dans le nez. Habits des Arabes & des Juifs.
Grand nombre de Singes. Tlaifantea-vanture d'un Smge & dm h aucàn
Voiage qui fe fait tous les ans des Caravanes du Caire a la Mecque
Libéralité dun Marchand Turc en-vers les pmivres. Avarice d un
Riche Turc. Maniere défaire eclorre les poulets far le noiendes fours
^antilé d:autruches en Egfpte. Revenus que le grand Seigneur tire de
ce fais là &c.
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Quantité "|7Nrre les choies qui me furprid'.
ireiigles J^j-çnt: lors que j'etois au Caire,
MCaire. ^^ p^^ ^^^^ jg^ moindres que
la quantité d'aveugles que j'y vis.
C'cft une chofe prefqu'incroiable,
& le nombre en eft fi grand qu'à
ptine peut on être un quart d'heure
devant fa porte fans en voit paiTer
de toutes es façons. Mais on voit
encore une plus grande quantité de
ceux qui ont mal aux yeux , ce qui
y eft fi commun que j'y ai' vu même
des enfans au deiTous d'un an qui
en étoicnt déjà attaquez, & même
de telle forte qu'il n'y avoit pas
lieu d'efperer qu'ils en gucriifent,
parce que c'eft un mal dont la caufe
eft dans le fang , & qui fait que
tant les enfans que les perfonnes
âgées font fujettes à l'ophthalmie.
Deforte que j'oferois bien gager que
le quart du monde qu'il y a dans
cette ville eft ou aveugle, ou tourmenté
du mal d'yeux. La raifon
naturelle qu'on m'en rendit eft que
les parties fubtiles de la chaux dont
les maifons font bâties, étant empor-
® tées par le vent comme une pouiïïere
fort menue, s'attachent tellement
aux yeux que non feulement elles y
caufent ce mal, mais qu'infenfiblement
fe mêlant avec le fang elles
font caufe que ce mal devient hereditaire
comme il paroift par les enfans
qui l'apportent avec eux en
naiifant. Quelques experiences que
j'en fis me firent ajouter foi à cette
raifon qu'on m'en avoit donnée.
Car il m'eft arrivé plus d'une fois
qu'après avoir été aiTez long temps
par le tués dans le temps qu'ils faifoit
du ventj les yeux me faifoient
fl grand mal qu'à peine les pouvoisje
ouvrir. Je n'ai pu en imaginer
d'autre raifon, & peut être aufli en
eft ce la veritable. Pour me fouvcnîr
de cette fingularité, je deffinai
ici un aveugle Juif qui me parut etre
un des plus remarquables de cette
forte de gens.
J'ai auflî vu aller par les rues beaucoup
de ces dévots qui chez les Egyptiens
paiTentpour de faints hommes.
Ils font quelque fois tout
nuds, ou bien ils ont feulement autour
du corps une efpece de couverture
ou habit négligé. Mais entre
autre un jour que je paifois par la
grande rué du Caire je fus rencontré
pat un de ces dévots qui étoit
un homme d'environ foixante ans,
qui me voiant vêtu comme un Européen
paifa aufii tôt de l'autre côté
de la rue en me regardant avec
un extreme mépris, même avec
indignation, enécumant, pour ainfi
dire, de colere. Je demandai au
Truchement que j'avois avec moi
quelle pouvoir être la caufe de ce
maltalent du Saint homme , & je
trouvai qu'il n'y en avoit point d'autre
finon que j'etois étranger , &
Chrétien , & par confequent regardé
du S. homme comme un Infidele,
indigne que fon haleine pafllt fur
moi.
Les Egyptiens ont ces dévots en
fl grande vénération qu'ils s'empreffcnt
à aller baifer la robe qu'ils ont Feiranrs
autour du corps. . . ^
Une choie que je trouvai auffi
fort erränge ce fut da voir de certai-fcnez.
R e 5. nés