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 l  .r.  
 •  que  des  pierres  qui  reiTèmbloient  
 à  des  pois  ,  &  depuis  ce  temps  
 là  j  dileiu-ils,  ce  champ  n'a  rien  
 apporté.  
 De  là  on  vient  à  la  Tour  du  Ta.  
 vlSiL^hs"^''""^^^^  mari  de  la  belle  Ra- 
 Jacob.  chel.  On  dit  qu'il  bâtit  cette  Tour  
 lors  qu'il  fut  revenu  de  Mefopotamie  
 ,  &  qu'il  y  demeura  vingttrois  
 ans  ,  afin  d'avoir  mfpeftion  
 fur  fes  troupeaux  qui  venoient  
 paître  aux  environs.  C'eft  ici  
 que  mourut  fa  femme  Rachel.  
 Cette  Tour  eft  dans  un  lieu  elevé  
 vis  à  vis  du  champ  des  pois  ,  du  
 côté  de  Bethlehem  ,  d'où  l'on  
 ne  compte  pas  plus  de  mille  pas.  
 Mais  il  en  refte  à  prefent  fi  peu  
 qu'à  peine  peut-on  reconnoitre  que  
 ç'a  été  une  Tourj  comme  on  peut  
 voir  dans  la  reprefcntation  qui  eft  à  
 la  planche  marquée N°.  139.  
 Aux  environs  de  cette  Tour  il  
 y  a  quantité  de  groiTes  pierres,  &  
 de  vieux  fondemcns  de  bâtimens  
 Ruines d=  y  autrefois.  Les  gens  
 llama.  du  pais  difent  que  ce  font  les  reftcs  
 de  l'ancienne  ville  de  Rama  dont  
 il  eft  parlé  dans  Jeremie  31;  if.  
 ^injî  a  dit  l'Eternel  voix  de  lamentation  
 &  de  pleur  très  amer  a  été  
 ouie  en  Rama  ,  Rachel  fleurant  fes  
 enfans  ,  elle  a  refufé  detre  confolte  
 lomhaM  Jes  enfans  de ce qu'il  71'y en a  
 fins.  Les  habitans  du  païs  confondent  
 mal  à  propos  ce  Rama  avec  
 Ramatha  ,  qui  eft  fur  le  chemin  
 de  Joppe  à  Jerufalem  ,  &  qu'ils  
 appellent  fans  raifon  Rama.  
 Apres  cela  on  vient  à  moitié  
 chemin  entre  Bethlehem  & Jerufa-:  
 lem  ,  les  Grecs  ont  ici  un  Cloitre  
 dédié  au  Prophète  Elie  ,  qu'on  
 prétend  être  né  dans  ce  même  endroit. 
   On  y  montre  auflî  une  pierre  
 où  l'on  dit  qu'il  fe repofoit,  &  
 qui  a  la  forme de  fon  corps.  Il  eft  
 vrai  qu'on  y  voit  la  reflemblance  
 du  corps  d'un  homme  imprimée,  
 comme  fi  elle  y  avoit  été  creufée  
 avec  le  cifcau :  Mais que ce foit celle  
 duProphete,  c'eft  ce  que  je ne puis  
 affeurer.  D'autres  difent  que  c'eft  
 ici  le  lieu  où  il  fe  tenoit  ,  &  la  
 pierre  qui  lui  fervoit  de  lit  lors  qu'- 
 il  fut  obligé  de  s'enfuir  de  devant  
 la  face  de  la  Reine  Jelàbel.  D'ici  
 on  a  une  tres  belle  vue  fur Jerufalem  
 &  fur  Bethlehem.  
 Aflêz  près  de  ce  Cloitre  cft  la  
 place  d'où  l'on  pretend  que  le  d-A^S  
 Prophete  Abacuk  fut  enlevé  par  
 l'Ange  &  tranfporté  en  Babylone  
 pour  porter  à  manger  à  Daniel  
 qui  étoit  dans  la  foilc  des  Lions.  
 Hiftoire  qu'ils  ont  tirée  des  Additions  
 qu'on  a  faites  aux  vrais  
 écrits  de  ce  Prophete  ,  &  qui  fo  
 trouvent  dans  les  livres  Apocryphes  
 comme  le  Chapitre  14:  23 ..  3p.  
 Il  y  a  encore  ici  deux  morceaux  
 de  muraille  qui  font  debout,  reftées  
 fans  doute  de  quelque'  bâtiment  
 confiderable  ,.  où  ,  fi  l'on  en  croit  
 ceux  de  la  Conmunion  de  Rome,  
 le  prophete  Abacuk  a  .demeuré  
 autrefois  ;  on  en  voit  la  reprefcntation  
 N°.  140.  
 On  rencontre  après  cela  fur  le  Puits dcj  
 chemm  un  Puits  avec  quelque  ouverture  
 ou  bouche  ,  où  les  trois  
 Sages  d'Orient  qui  venoient  de  Jerufalem  
 entrerent  pour  fe  repofejun  
 peu  ,  dans  lequel  endroit  auffi  
 l'étoile  qu'ils  avoient  vuë  en  
 Orient,  mais  qui  .depuis  étoit  difparuë  
 pendant  qu'ils  étoient  en  chemin, 
  recommença  à  fe montrer à eux  
 lors  qu'ils  fe repofoient  ici.  
 Lors  qu'on  cft  encore  loin  de  Jerufalem  
 environ  trois milles  d'Italie  ,  
 on  vient  a  l'endroit  où  étoit  autrefois  
 le  Terebinthe  qui  fe  courba  Terebinpour  
 donner  plus  d'ombre  à  la  S. tl«  la  
 Vierge  ,  lors  qu'allant  de Bethlehem  
 à  Jerufalem  pour  porter  fon  Fils  au  
 Temple,  elle  fc  voulut  repofer  fous  
 cet  arbre.  
 Un  quart  de  lieue  plus  loin  on  
 rencontre  la  maifon  de  Simeon  le ^t'.'"™  
 Jufte  ,  qui  tenant  entre  fes  bras  ig"-''™"''"- 
 Sauveur  qui  venoit de naître,  s'ecria  
 Seigneur  Tu  laiffes  maintejiant  aller  
 I  ton  ferviteur  en paix  felon  ta  parole, 
   car  mes yettx  ontvûton[alutà-c.  
 Cette  maifon  cft  encore  demeurée  
 en  partie  ,  &  elle  paroît  à  peu  près  
 telle  qu'on  la  voit  ici  N".  141.  
 De  là  on  vient  au  Bourg  du mau- Bourgdu  
 vais  Confeil  ,  ainfi appelle  à  caufe™"™  
 que  ce  fut  là  que  Caïphc  donna  ig'-""'^''- 
 confcil  de  faire mourirjefus Chrift.  
 Lors