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& de l'autre, il prend fon cours vers
Fazolo, que Telles nomme FafcaloA
vers un Roiaume que Pais nomme
Ombarea, mais donc Telles ne dk
point' le nom. Duquel endroit
cette admirable riviere fe courbant
de l'Orient au Nord prend fon
cours , & felon que le remarque
Pais , aiant traverfé une infinité
de Provinces & de Roiaumes (defquels
aulii Telles ne nomme aucuns
, excepté le païs de Funch
ou de Nubie) fe va enfin rendre
felon le témoignage de ces deux
Auteurs, dans l'Egypte.
Qui eft-ce qui peut douter , apres
avoir ainfi conféré ces deux
Auteurs l'un avec l'autre, qu'ils
n'ayent décrit la même fourcc; &
qui oferoit après une fi exafte obfcrvation
de tout le cours du Nil,
s'imaginer qu'ils n'en ont pas trouvé
la fource ? Y a-t-il de l'apparence
qu'une perfonne qui a fuivi
le cours d'une eau qui fort d'une
fontaine ou d'une fource , & qui
commence à paroitre au pied d'une
montagne , qui l'a dis-je, fuivie
dans tout fon cours , & qui
l'a conduite jufqu'en Egypte , fe
foie trompée? Seroit-il de l'honnêteté
Se de l'equité que quand on
voit deux peribnnes qui ont fait
cela avec toute la diligence poffible,
& qui en donnent puis après
une relation chacun à part, aflez
differente pour n'y pouvoir pas
foupçonner la moindre collufion,
quoique d'ailleurs ils s'accordent
pour le fond de lachofe, l'on refufàt
de leur ajouter foi, ou qu'on
les foupçonnât d'avoir eu deiFein
de nous tromper, en vérité ce feroit
les recompenfer mal de la peine
qu'ils fe font donnée. Et de toute
l'exaftitude qu'ils ont apportée à
leuïs recherches.
Mais , pour plus grande conv
i f t i o n , ajoutons ici le témoignage
d'une troifieme perfonne, qui eft
l'Ambaffadeur d'Ethiopie qui fe
trouva au Caire lors que le S. Thevenot
y étoit. Ce Miniftre , au
rapport de cet Auteur afleura qu'il
étoit allé plus de douze fois fe divertir
avec le Prince fon Maitre
, à la fource du Nil, & qu'a
chaque fois il y avoit demeuré plufieurs
jours de fuite. Ce témoignage
fournit un violent préjugé
contre ceux qui nient qu'il faille
chercher les fources du Nil au de
là de la ligne , ou qui doutent
qu'on les ait trouvées jiifqu'à prelent
, & qui prétendent qu'il ne
les faut point chercher autre parc
que dans l'amas des eaux qui viennen t
des grandes pluyes qui tombent
dans l'Ethiopie au deçà de la Ligne.
Car il n'y a aucune apparence
qu'un Prince du pais, Se même
plufieurs (car Teter 'Pais en ia relation
dit qu'il y en avoit plufieurs
avec l'Empereur) fe foicnt laiifcz
abufer en une chofe qu'ils ont vue
eux mêmes , & qu'ils aient cru
que tel ou tel endroit etoit la fource
d'une riviere qui commence
dans leur pais, fi ce ne l'etoit pas
cfteftivement.
Voici donc la defcription que
cet Ambailàdeur en fit à Thevenot.
La fourcc du Nil eft une fontaine
qui fort de terre dans une
grande plaine qui eft plantée de
quantité d'arbres: on appelle cette
fource Onemhromma & elle eft fituce
dans la Province appellée
d'Ago ou Ago ; elle rend ce lieu
fort agréable à caufe que l'eau rejallit
en haut par plufieurs endroits.
Elle eft éloignée de Gonthar ville
Capitale d'Ethiopie de douze journées
de chemin. Cette fontaine
ameine fes eaux vers le Nord par
un long chemin , & après avoir
paifé fept Cataraftes ou Cafcades
qui font des lieux fort hauts d'où
elle tombe à plomp, en faifant un
grand bruit à chacune de ces chutes
, & après avoir traverfé toute l'Egypte,
elle vient enfin mêler fes eaux
avec celle de la Mer Mediterranée où
elle entre par deux embouchures.
Il eft vrai que dans cette courte
defcription il y a d'autres lieux
nommez que dans nos deux Auteurs
; mais (à moins que ce ne fui^
fent les fources de Ptolomée qui
fuflent décrites ici , lefquelles il
place à l'Orient) il y a très grande
raifon de croire que celles que
l'Ame
n E G Y P T E . S Y R Î E , &:c:
l'AmbalTadcui- décrit font au moins
à douze degrcz au delà de la Ligne.
Cet AmbaiTadeur dit que ces
fources font éloignées de Gonthar
de douze journées de chemin. Or
Thevenot nous a appris dans ce
même chapitre que Gonthar capitale
d'Ethiopie cft dans la Province
de Dambie. Si les Cartes de
ce païs là nous'inftruifoient un peu
du lieu où eft Gonthar, nous marquerions
mieux cet endroit , mais
La Province particulière ou on la
trouve s'appelle félon Pais & Telles
elles n'en difent rien du tout, non
plus que de la Province Dambie.
Il eft vrai que dans les Cartes de
Sanfon on trouve Dambea , mais
fans doute qu'il y eft placé trop
loin a 7. ou 8. degrcz au de ça de
Sahala ou Sakahala. 11 fcmble
d'abord que ce foit autre chofc
qu'Ago dont parle Thevenot : mais
quand on confidere que les habitans
de Sahala ou Sakahala portent
le nom d'Agous , comme Pais le
remarque, on ne trouve plus étrange
que l'Ambaifadeur dont parle
Thevenot lui ait dit qu'Oiiembromma,
où la fource du Ni l , cft
fituée dans la Province de ceux
qu'on appelle Agous , d'où Thevenot
a pû fort bien foire une
Province nommée Ago.
Ainfi il nous paroît fort vrai-femblable
que cette fource dont a parlé
l'Ambaifadeur d'Ethiopie eft la même
la Li^ne ; Car nous avons apris; dont parlent Pais & Telles. _
de Telles que le Lac Occidental ( Il n'y a qu'une feule diflicuke
du Nil s'appelle Bar Dembea, c'eftjqui reftc dans le récit de I hevcà
dire Mer ou Lac de Dembea, ce not , c'cft touchant ce qu'il dit
qui vient fans douce de ce que la'qu'auprès de ces iources il n'y a
Province de Dembea ou Dambia '
s'etend jufques là. Mais puis que
Fais nous dit que ce Lac eft fitué
dans la Province appellée Bed, qui
appartient en partie au Roiaume
de Gojam , au Sud & Sud-Oueft
duquel elle eft fituée, & en partie
aufli à celui de Bambie (il y a
point de montagnes, & que celles
qui font les plus proches de là font
les montagnes des Juifs , qui en
font pourtant éloignées de plus de
vingt journées de chemin. Si l'Ambafladcur
a dit cela à Thevenot,
il faut que les fources dont il paravm.
a V.V, , J - le foient diffcrentcs de celles que
Mambie, mais c'eft une faute) nous ! décrivent Pais & Telles, & nous
en inferons comme une chofe trescertaine
que Dambie eft auprès de
ce Lac Occidental , vers le Sud,
ou Sud-Eft. Or nous avons remarqué
ci dcflTus en conférant Pais avec
Telles que chez les Ethiopiens une
journée de chemin revient à quin
aurions affëz de penchant à croire
qu'en ce cas là ces fources font
entre Cent cinquante <&: Cent quatrevingt
lieuës au Sud-Eft", ou tout
à fait à l'Eft éloignées de l'endroit
d'où le Nil fort du Lac de Dembea,
ou du Lac Occidental de Ptolomée.
z e lieuës , & nous trouvons que'Quoi qu'il refte encore quelque
dans toutes les Cartes mannes ^ fcrupulc & quelque fujct de doiiquinze
lieuës d'Allemagne font un ; ter comment on peut fuppofer qu'-
degré, ou, vingt lieuës de France, Iune riviere fe précipite fept fois
d'où nous concluons que quand de quelques lieux fort elcvez denous
devrions chercher Gonthar i vant que de venir en Egypte , &
cinq degrez du Nord du Lac de
Dembea, au lieu qu'il eft fous la
Ligne ou tout auprès, & qu'ainfi
il faudroit que Dembea om Dambia
fût une fort grande Province,
on peut aftêurcr que cet Oùemqu'ellc
n'ait pas fa fourcc dans une
montagne- fort haute. Coulet
elle donc quelque part de bas en
haut pour monter fur quelque
montagne, d'où puis après elle fe
precipite en bas ? Il eft fort vraibromma
ou fource du Nil dont a femb able que Thevenot aura mal
parlé l'Ambafladeur doit fe cher-1 appliqué ici ce qu'il a vù quelque
cher environ le 12. degré du Nord part, de l'eloignement des Montaau
deca de la Ligne. ' gnes dc.s Juifs.
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