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 2 3 2  VV  Ou  Yï  AA  Gu  E t  aauu   L E V A N  
 &  de  l'autre,  il  prend  fon cours  vers  
 Fazolo,  que Telles nomme  FafcaloA  
 vers  un  Roiaume  que  Pais  nomme  
 Ombarea,  mais  donc  Telles  ne  dk  
 point'  le  nom.  Duquel  endroit  
 cette  admirable  riviere  fe  courbant  
 de  l'Orient  au  Nord  prend  fon  
 cours  ,  &  felon  que  le  remarque  
 Pais  ,  aiant  traverfé  une  infinité  
 de  Provinces  &  de  Roiaumes  (defquels  
 aulii  Telles  ne  nomme  aucuns  
 ,  excepté  le  païs  de  Funch  
 ou  de  Nubie)  fe  va  enfin  rendre  
 felon  le  témoignage  de  ces  deux  
 Auteurs,  dans  l'Egypte.  
 Qui  eft-ce  qui  peut  douter  ,  apres  
 avoir  ainfi  conféré  ces  deux  
 Auteurs  l'un  avec  l'autre,  qu'ils  
 n'ayent  décrit  la  même  fourcc;  &  
 qui  oferoit  après  une  fi  exafte  obfcrvation  
 de  tout  le  cours  du  Nil,  
 s'imaginer  qu'ils  n'en  ont  pas  trouvé  
 la  fource  ?  Y  a-t-il  de  l'apparence  
 qu'une  perfonne  qui  a  fuivi  
 le  cours  d'une  eau  qui  fort  d'une  
 fontaine  ou  d'une  fource  ,  &  qui  
 commence  à  paroitre  au  pied  d'une  
 montagne  ,  qui  l'a  dis-je,  fuivie  
 dans  tout  fon  cours  ,  &  qui  
 l'a  conduite  jufqu'en  Egypte  ,  fe  
 foie  trompée?  Seroit-il  de  l'honnêteté  
 Se  de  l'equité  que  quand  on  
 voit  deux  peribnnes  qui  ont  fait  
 cela  avec  toute  la  diligence  poffible, 
   &  qui  en  donnent  puis  après  
 une  relation  chacun  à  part,  aflez  
 differente  pour  n'y  pouvoir  pas  
 foupçonner  la  moindre  collufion,  
 quoique  d'ailleurs  ils  s'accordent  
 pour  le  fond  de  lachofe,  l'on  refufàt  
 de  leur  ajouter  foi,  ou  qu'on  
 les  foupçonnât  d'avoir  eu  deiFein  
 de  nous  tromper,  en  vérité  ce  feroit  
 les  recompenfer  mal  de  la  peine  
 qu'ils  fe  font donnée.  Et  de  toute  
 l'exaftitude  qu'ils  ont  apportée  à  
 leuïs  recherches.  
 Mais  ,  pour  plus  grande  conv 
 i f t i o n ,  ajoutons  ici  le  témoignage  
 d'une  troifieme  perfonne,  qui  eft  
 l'Ambaffadeur  d'Ethiopie  qui  fe  
 trouva  au  Caire  lors  que  le  S.  Thevenot  
 y  étoit.  Ce  Miniftre  ,  au  
 rapport  de  cet  Auteur  afleura  qu'il  
 étoit  allé  plus  de  douze  fois  fe  divertir  
 avec  le  Prince  fon  Maitre  
 ,  à  la  fource  du  Nil,  &  qu'a  
 chaque  fois  il  y  avoit  demeuré  plufieurs  
 jours  de  fuite.  Ce  témoignage  
 fournit  un  violent  préjugé  
 contre  ceux  qui  nient  qu'il  faille  
 chercher  les  fources  du  Nil  au  de  
 là  de  la  ligne  ,  ou  qui  doutent  
 qu'on  les  ait  trouvées  jiifqu'à  prelent  
 ,  &  qui  prétendent  qu'il  ne  
 les  faut  point  chercher  autre  parc  
 que dans l'amas des eaux qui viennen  t  
 des  grandes  pluyes  qui  tombent  
 dans  l'Ethiopie  au  deçà  de  la  Ligne. 
   Car  il  n'y  a  aucune  apparence  
 qu'un  Prince  du  pais,  Se  même  
 plufieurs  (car  Teter  'Pais  en  ia  relation  
 dit  qu'il  y  en  avoit  plufieurs  
 avec  l'Empereur)  fe  foicnt  laiifcz  
 abufer  en  une  chofe  qu'ils  ont  vue  
 eux  mêmes  ,  &  qu'ils  aient  cru  
 que  tel  ou  tel  endroit  etoit  la  fource  
 d'une  riviere  qui  commence  
 dans  leur  pais,  fi  ce  ne  l'etoit  pas  
 cfteftivement.  
 Voici  donc  la  defcription  que  
 cet  Ambailàdeur  en  fit  à  Thevenot. 
   La  fourcc  du  Nil  eft  une  fontaine  
 qui  fort  de  terre  dans  une  
 grande  plaine  qui  eft  plantée  de  
 quantité  d'arbres:  on  appelle  cette  
 fource  Onemhromma  &  elle  eft  fituce  
 dans  la  Province  appellée  
 d'Ago  ou  Ago  ;  elle  rend  ce  lieu  
 fort  agréable  à  caufe  que  l'eau  rejallit  
 en  haut  par  plufieurs  endroits.  
 Elle  eft  éloignée  de  Gonthar  ville  
 Capitale  d'Ethiopie  de  douze  journées  
 de  chemin.  Cette  fontaine  
 ameine  fes  eaux  vers  le  Nord  par  
 un  long  chemin  ,  &  après  avoir  
 paifé  fept  Cataraftes  ou  Cafcades  
 qui  font  des  lieux  fort  hauts  d'où  
 elle  tombe  à  plomp,  en  faifant  un  
 grand  bruit  à  chacune  de  ces  chutes  
 ,  &  après avoir traverfé toute  l'Egypte, 
   elle  vient enfin mêler fes eaux  
 avec  celle  de la Mer Mediterranée  où  
 elle  entre par deux  embouchures.  
 Il  eft  vrai  que  dans  cette  courte  
 defcription  il  y  a  d'autres  lieux  
 nommez  que  dans  nos  deux  Auteurs  
 ;  mais  (à  moins  que  ce  ne  fui^  
 fent  les  fources  de  Ptolomée  qui  
 fuflent  décrites  ici  ,  lefquelles  il  
 place  à  l'Orient)  il  y  a  très  grande  
 raifon  de  croire  que  celles  que  
 l'Ame 
 n  E G Y P T E .  S Y R Î E ,  &:c:  
 l'AmbalTadcui-  décrit  font  au  moins  
 à  douze  degrcz  au  delà  de  la  Ligne. 
   
 Cet  AmbaiTadeur  dit  que  ces  
 fources  font  éloignées  de  Gonthar  
 de  douze  journées  de  chemin.  Or  
 Thevenot  nous  a  appris  dans  ce  
 même  chapitre  que  Gonthar  capitale  
 d'Ethiopie  cft  dans  la  Province  
 de  Dambie.  Si  les  Cartes  de  
 ce  païs  là  nous'inftruifoient  un  peu  
 du  lieu  où  eft  Gonthar,  nous  marquerions  
 mieux  cet  endroit  ,  mais  
 La  Province  particulière  ou  on  la  
 trouve  s'appelle  félon  Pais  &  Telles  
 elles  n'en  difent  rien  du  tout,  non  
 plus  que  de  la  Province  Dambie.  
 Il  eft  vrai  que  dans  les  Cartes  de  
 Sanfon  on  trouve  Dambea  ,  mais  
 fans  doute  qu'il  y  eft  placé  trop  
 loin  a  7.  ou  8.  degrcz  au  de  ça  de  
 Sahala  ou  Sakahala.  11  fcmble  
 d'abord  que  ce  foit  autre  chofc  
 qu'Ago  dont  parle  Thevenot  :  mais  
 quand  on  confidere  que  les  habitans  
 de  Sahala  ou  Sakahala  portent  
 le  nom  d'Agous  ,  comme  Pais  le  
 remarque,  on  ne  trouve  plus  étrange  
 que  l'Ambaifadeur  dont  parle  
 Thevenot  lui  ait  dit  qu'Oiiembromma, 
   où  la  fource  du  Ni l ,  cft  
 fituée  dans  la  Province  de  ceux  
 qu'on  appelle  Agous  ,  d'où  Thevenot  
 a  pû  fort  bien  foire  une  
 Province nommée  Ago.  
 Ainfi  il  nous  paroît  fort  vrai-femblable  
 que  cette  fource  dont  a  parlé  
 l'Ambaifadeur d'Ethiopie eft la  même  
 la  Li^ne  ;  Car  nous  avons  apris;  dont  parlent  Pais  &  Telles.  _  
 de  Telles  que  le  Lac  Occidental  (  Il  n'y  a  qu'une  feule  diflicuke  
 du  Nil  s'appelle  Bar  Dembea,  c'eftjqui  reftc  dans  le  récit  de  I  hevcà  
 dire  Mer  ou  Lac  de  Dembea,  ce  not  ,  c'cft  touchant  ce  qu'il  dit  
 qui  vient  fans  douce  de  ce  que  la'qu'auprès  de  ces  iources  il  n'y  a  
 Province  de  Dembea  ou  Dambia  '  
 s'etend  jufques  là.  Mais  puis  que  
 Fais  nous  dit  que  ce  Lac  eft  fitué  
 dans  la  Province  appellée  Bed,  qui  
 appartient  en  partie  au  Roiaume  
 de  Gojam  ,  au  Sud  &  Sud-Oueft  
 duquel  elle  eft  fituée,  &  en  partie  
 aufli  à  celui  de  Bambie  (il  y  a  
 point  de  montagnes,  &  que  celles  
 qui  font  les  plus  proches  de  là  font  
 les  montagnes  des  Juifs  ,  qui  en  
 font  pourtant  éloignées  de  plus  de  
 vingt  journées  de  chemin.  Si  l'Ambafladcur  
 a  dit  cela  à  Thevenot,  
 il  faut  que  les  fources  dont  il  paravm. 
   a  V.V,  ,  J  -  le  foient  diffcrentcs  de  celles  que  
 Mambie,  mais  c'eft  une  faute)  nous  !  décrivent  Pais  &  Telles,  &  nous  
 en  inferons  comme  une  chofe  trescertaine  
 que  Dambie  eft  auprès  de  
 ce  Lac  Occidental  ,  vers  le  Sud,  
 ou  Sud-Eft.  Or  nous  avons  remarqué  
 ci  dcflTus en  conférant  Pais  avec  
 Telles  que  chez  les  Ethiopiens  une  
 journée  de  chemin  revient  à  quin  
 aurions  affëz  de  penchant  à  croire  
 qu'en  ce  cas  là  ces  fources  font  
 entre  Cent  cinquante  <&: Cent  quatrevingt  
 lieuës  au  Sud-Eft",  ou  tout  
 à  fait  à  l'Eft  éloignées  de  l'endroit  
 d'où  le  Nil  fort  du  Lac  de  Dembea,  
 ou  du  Lac  Occidental  de  Ptolomée.  
 z e  lieuës  ,  &  nous  trouvons  que'Quoi  qu'il  refte  encore  quelque  
 dans  toutes  les  Cartes  mannes  ^ fcrupulc  &  quelque  fujct  de  doiiquinze  
 lieuës  d'Allemagne  font  un  ; ter  comment  on  peut  fuppofer  qu'- 
 degré,  ou,  vingt  lieuës  de  France,  Iune  riviere  fe  précipite  fept  fois  
 d'où  nous  concluons  que  quand  de  quelques  lieux  fort  elcvez  denous  
 devrions  chercher  Gonthar  i  vant  que  de  venir  en  Egypte  ,  &  
 cinq  degrez  du  Nord  du  Lac  de  
 Dembea,  au  lieu  qu'il  eft  fous  la  
 Ligne  ou  tout  auprès,  &  qu'ainfi  
 il  faudroit  que  Dembea  om  Dambia  
 fût  une  fort  grande  Province,  
 on  peut  aftêurcr  que  cet  Oùemqu'ellc  
 n'ait  pas  fa  fourcc  dans  une  
 montagne-  fort  haute.  Coulet 
 elle  donc  quelque  part  de  bas  en  
 haut  pour  monter  fur  quelque  
 montagne,  d'où  puis  après  elle  fe  
 precipite  en  bas  ?  Il  eft  fort  vraibromma  
 ou  fource  du  Nil  dont  a  femb  able  que  Thevenot  aura  mal  
 parlé  l'Ambafladeur  doit  fe  cher-1 appliqué  ici  ce  qu'il  a  vù  quelque  
 cher  environ  le  12.  degré  du  Nord  part,  de  l'eloignement  des  Montaau  
 deca  de  la  Ligne.  ' gnes  dc.s  Juifs.  
 G  g  Ma i s ,  
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