y rt
tail
e n E G Y P T E , S Y R I E , &c.
din un gros morceau d'un arbre qui
dit-on éroit là du temps de la venue
de Joicph & de Marie. On en raconte
& l'on en écrit bien des fables:
Car il y en a qui difent qu'un jour
la Vierge Marie voulant fe repoler
contre l'arbre, il s'ouvrit , comme
pour lui procurer un repos commode
i d'autres racontent que l'arbre fe
courba pour faire honneur à Jefus
Chrift, de la même manière que les
ancie;is Paiejis ont crû que les arbres
d'Hmnopolis en Egypte firent
à leurs Divinitez. Tous ceux qui
voiagent prennent ordinairement un
petit morceau du bois de cet arbre,
ce qui aporte un grand profit au
Maître du Jardin. Je fuivis l'exemple
des autres , & je voulus auilien
avoir un morceau plus parcuriofité,
que par aucune vertu que je lui attribuaflè.
Ce bois eft fort dur, &
néanmoins très leger &: fort fpongieux.
D'autres m'ont rapporté que
a 'Vierge Marie étant pourfuivie
par quelques hommes , & paflant
avec fon Fils Jefus auprès de cet arbre,
qu'ils difent être un figuier fauvage,
ou figuier de Pharan, il s'ouvrit
pour les recevoir, & que fe refermant
auflî tôt, il fervit de cachette
à Jefus Chrift & à fa Mere, jufques
à ce que ces mechans fuflênt paiïez,
& qu'alors il fe r'ouvrit & demeura
toujours en cet état , ayant même
1 8 9
i ^ L ^ u L , Maifon
donna la bataille i. Sultan Kajed-bey
dernier Roi des Mamelucs.
A mon retour j'allai voir une bel- 1 - .1 . _.. r
le maifon du Grand Seigneur, d^ns""
laquelle demeurent deux Agas,
dont l'un eft un Noir , & l'autre
n'eft que jaune ou à demi Maure.
Ils avoient fervi tous deux pendant
plufieurs années dans le Serrail, où
ilsiétoient emploiez à la garde des
femmes du Grand Seigneur. Ces
Agas aiant apris de mon JanifTaire ,
qu'il y avoit un étranger qui venoit
de Conftantinople , & qu'il étoit
dans leur maifon , me firent prier
de vouloir bien aller parler à eux
avant que de partir. Je leur fis dire
que j'irois incontinent les trouver ,
j'étois alors occupé à deiliner dedeffus
une petite Tour qui étoïc au
haut de la maifon , un très beau bâti-^^
ment qui étoit tout auprès, il eft goiì.
marqué au N°. 78. On dit quec'eft
Sultan Gori qui l'a fait bâtir.
Dès que j'eus achevé mon deiTein,
je me rendis au lieu oii étoient ces
Agas, qui me receurent d;une m a - _
niere fort civile, & me pnerent detio„ ^^^
m'aflbir auprès d'eux fur le Sopha. deux
Auffi tôt on me prefenta du t a b a c Agas.
& du caffé qui furent fuivis de diverfes
fortes de Confitures & autres
chofes delicates, qui font en ufage
chez les Turcs s & afin de me faire
plus d'honneur & lOUJUUJÙ V-ll «-LilL , de me faire ,p aiTer
porté du fruit jufqu'à l'an lôfô. qu - : e temps plus agréablement , ils hun
morceau en fut rompu & Itparé, rent venir dans la chambre quelques
du tronc. Peut-être eft-ce ce'joueurs, qui en touchant avec les
morceau qu'on montre aux voia-; doigts une efpece de tambours de
ggurs. 1 balque faifoient un fon aflez agrea-
Hors de ce Bourg il y a enco-; ble, qu'ils mterrompoient de temps
re dans un champ un bel obelifqueien temps pour y entre-mêler quelou
aiguille de pierre qui eft debout. : ques airs qu'ils chantoient.
Te ne l'ai point vue , mais comme' Le plus noir des Agas , qui me
l e m'en iiiis fait inftruire, elle doit paroiflbit être un homme tort Ipiriètre
de la même façon que celle que , tuel, me fit dire par le Truchement
j'ai marqui i iél fet Xà A4 l1 eovx» a1 nti dri r«-ir e»••».
Plufieurs morceaux de pierres qu'-
on voit encore ici en divers endroits
(entre autres une groffe pierre quarrée
qui peut être a fervi de pié-d'eftal
à quelque colonite) ont donné
lieu à quelques uns de croire qu'il
y a eu ici une ville. On dit que
c'eft dans ce champ que Sultan Selim
fc tint avec fon armée quand- il
qui étoit debout fur le Sopha, que
ce que ces joueurs chantoient étoit
très beau. Je repondis que j'en
étois très perfuadé , puifque cela
plaifoit â des Seigneurs d'efprit
comme eux, mais qu'à mon grand
regret je n'avois pas le bonheur de
le pouvoir entendre. Ils fe prirent
à rire , & ils me dirent qu'ils
croioient en effet que la plus grande
A a j peine