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 98  V o Y A G E  au  L E V  A N  T  
 Les  premiers  Officiers  ou  Mini-  lequel  font  tous  les  Hymnes  &  auftres  
 de  cette  Eglife  après  le  Patri-  très  aûes  à  l'honneur  de  la  Vierge  
 arche,  font  les  Archevêques  qui ont  Marie  ,  ces  Cantiques  font  en  très  
 fous  eux  plufieurs  Evéques  Suffra-  grand  nombre;  Le  quatrième  eft  le  
 sans  •  mais  ils  doivent  tous  ,  auffi  'Penticeftarwn  ,  qui  ne  contient  que  
 bien  que  le  Patriarche,  ét^Cdoyers  le  fervice  depui s  Palques  ^  
 ou  Mornes  Réguliers  ,  &  obferver  Pentecôte  :  le  cinquième  cil  le  Mt^  
 pendant  toute  leur  vie  la  Regie  qu'-1 neon  ,  qui  elt  le  fervice  de  chaque  
 ils  ont  profeffée dans  le  Cloître.  Ils  mois  ;  &  le  fixieme  eil:  f  Horologion,  
 font  voeu  de  renoncer  à  leur  Pere,  :  qu'il  faut  lire  tous  les  jours,  parce  
 à  leur  Mere,  &  au  Monde.  que  c'eft  dans  ce  livre  que font  com- 
 Ils  vivent  donc  tous  d'une  même  [ prifcs  les  Heures  Canoniales.  Ils  
 maniéré,  c'eft  à  dire  qu'ils  ne  man-  ont  outre  cela  fAntoloioTt  où  eft  
 ¡rent  jamais  de  viande  ,  mais  bien  I compris  tout  ce  qu'on  a  accouturne  
 du  poiffbn,  favoir  aux  jours  que  le:de  lire  pour  le  fervice  ordinaire  de  
 refte  de  l'Eglife  peut  manger  de  la ^ tous  les  mois  ,  &  de  toute  l'année,  
 viande  ,  car  aux  jours  que  ceux  ci. Au  refte,  quoi  que  tous  les  Prêtres  
 n'en  mangent  point,  les  Ecclefiafti-;doivent  avoir  tous  ces  livres  ,  ils  
 ques  s'ablhenncnt  non  feulement  de  croyent  pourtant  que  ce  dernier  elt  
 -  -,  n  j-  pi^ij,  „eccft~aire  de  tous,  &  qu'il  
 le  faut  avoir  dans  l'Eglife.  
 La longueur  de ce fervice, Se le prix  
 ,  mais  encore  d'huile  &  de  
 vin.  Ils  font  aufli  le  fervice  de  l'Eglife  
 de  la  même  maniere  ,  &  ont  
 mêmes  miniftres  fous  eux  
 les  memes  nm.ju.c.  des  livres  font  caufe  que  prelque  
 favoir  des  Prêtres  Réguliers  &  des  tous  les  Eveques,  les  Pretres  &  mé- 
 Seculiers  les  Caloyers,  ne  s'en mettent  ja- 
 Ces  Réguliers  qu'ils  appellent  mais  en  peine.  Il  n'y  a  prefque  
 ordinairement  Tafas  Jereus  font  point  d'autres lieux où  on les life regiN  
 des  Ecclefiaftiques  qui  ne  font  lierement  qu'à  Monte  Santa  qui  eft  
 point  mariez,  &  qui  ne  le  peu-  le  mont  ,  ou  JgwnOros^,  ou  
 vent  être  Les  Prêtres  Seculiers ^  bien  à  Meamogm  dans  l'Ifte  de  
 qu'ils  appellent  Cojmkos  Jereus,  Chio  ,  &  en  quelques  autres  Ooifont  
 mariez  ,  mais  ils  ne  peuvent  tj-es  bien  reglez;  Car  tout  le  refte d u  
 avoir  qu'une  femme,  laquelle  étant  
 morte  ,  il  ne  leur  eft  pas  permis  
 d'en  prendre  une  autre,  de  même  
 que  leurs  femmes,  quand  leurs  maris  
 viennent  à  mourir  ,  ne  peuvent  
 pas  fe  remarier  ;  Mais  le  fervice  qu'- 
 ils  font  les  uns  &  les  autres  eft  le  
 même  ,  &  fi  pénible  qu'il  leur  faut  
 bien  cinq  heures  par  jour  pour  le  
 pouvoir  feulement  lire  ,  ce  qui  eft  
 caufe  aufti que  plufieurs  s'en  dilpenpoiflTon  
 Clergé  Grec  s'en  difpenfe  fort  librement, 
   fans  même  que  le  Patriarche  
 en  prenne  connoiftancc,  parceque  
 comme  il  n'a  pas  le  temps  lui  même  
 de  lire  un  fervice  fi long  ,  il  montre  
 l'exemple  aux  autres  d'en  retrancher  
 une  bonne  partie,  oumémede  
 le  négliger  tout  à  fait.  
 A  Vambition  &  à  l'orgueil  prés,  
 qui  font  les  défauts  ordinaires  des toudimt  
 caule  aulli  que  piuiieurs  s eu  uupcn-  Moines,  les  Caloyers  mènent  úneles  c»  
 f c n t t o u t à f a i t ,  foit  qu'ils  n'en  ayent  vie  fort  exemplaire  &  fort  auftere.'°y"®'  
 pas  le  temps  ,  ou  que  la  volonté,  Ils  font  les  trois  voeux  que  nous  
 leur  manque,  ou  qu'enfin ilsn'ayent  avons  dit  qui  font  de  renoncer  au  
 pas  l'art-ent  qu'il  faudroit  pour  monde  ,  de  ne  manger  jamais  de  
 acheter  les  Livres  dont  ils ont  befoini  viande  ,  &  de  ne  fe  point  marier,  
 pour  rendre  leur  Breviaire  complet. ¡ &  ils  les  obfervent  auftl  tres  etroite- 
 Ces  livres  font  au  nombre  dclix,  la] mént ,  fur  tout  dans  les grands  Cloiplus  
 part  in  Folio  ,  &  imprimez  autres,  qui  d'ordinaire  (ont  les  niieux  
 Venife  Le  premier  eft  le  Iriodion,  réglez,  comme  celui  d Agion  Uros,  
 fon  ufage  eft  pour  les  jours  de  de  Neamogni  ,  de  Monte  Sina,  J.  
 leûne-  le  fécond  eft  l'Euchologton,  Saba,  S.  Michel  de  Jerufalem,  ^  
 qui  comprend  toutes  les  prieres:  le  quelques  autres  femblables.  Afia  
 troifiéme  eft  le  Taraclitiski  ,  danslde  mieux  garder  leurs  vceux,  ils  ne  
 man- 
 •.il  
 en EGY P T E ,  S Y R I É,  &c.  
 mangent  jamais  de  viande,  &  ils ne  
 vivent  que  delegumes,  d'herbes,  &  
 de  ce  que  la  Terre  &  les  arbres  
 produifent,  ce  qu'ils  cultivent  auffi  
 avec  fom  dans  les  terres  qu'ils  ont  
 auprès  de leurs Cloîtres.  Mais  comme  
 nous  avons  dit  ils  peuvent  man- 
 ;er  du  poiiîbn  hors  des  jours  de  
 ,  eûne,  car  pour  lors  ils  n'ofent  pas  
 même  fentir  ni  viande  m  poifTon,  
 &  particulièrement  ce  qui  a  du  fang.  
 Ils  portent  même  leur  abftinence  fi  
 om  que  dans  les  temps  de  Jeûne,  
 lors  qu'ils  font  obligez  de  prononcer  
 les  mots  de  laiet,  de beurre,  ou  
 de  .fromage,  ils  ne  le  font  qu'en  ajoutant  
 cette  pwcnth<ikTim!  fis  agias  
 Saracojiis  ,  c'eft  à  dire  fauf  ¿e  
 rejpeû  du  Saint  Jeme.  Le  peuple  
 fait  a  leur  exemple  à  peu  près la même  
 ehofe  dans  de  areilles  occalions. 
   
 Il  y  en  a  quelques  uns  qui  ne  vivent  
 que  de  ce  qui  croît  à  la  Campagne  
 ,  &  on  les  appelle  Asiitis;  
 Jls  quittent  le  Cloître  pour  vivre  
 dans  les  Montagnes;  mais aux  grandes  
 fêtes  ils  retournent  à  leur  Couvent  
 ,  ai5n  d'aflîfter  au  fervice  public. 
   
 Tous  ces  Moines  qui  font  compris  
 en  trois ordres,  favoir de J.  .S«- 
 yî/e  ,  de  J.  Elie,  &  de  J.  Marcel,  
 portent  un  même  habit  ,  &  obfervent  
 prelque  tous  la même règle.  Ils  
 ont  dans  leurs  Cloîtres  trois  fortes  
 d e  Religieux  ,  favoir  les  Supérieurs  
 &  Anciens,  les Profès  &  autres  Pères  
 &  les  Novices  avec  les  Frereslaïcs. 
   Le  Supérieur  porte  le nom  de  
 Jgoumenos  c'eft  à  dire  Condutieur  ,  
 c'eft  ce  qu'on  appelloit  Archimandritu  
 ou  Ahhé  ,  mais  ces  mots  ne  
 iont  plus  en  uiàge  parmi  eux.  
 Cet  Igotmenos  ou  Supérieur  eft  
 en  grande  eftime  &  en  grande  vénération  
 entre  les  Moines  ,  principalement  
 dans  les  grands  Cloîtres  
 qui  font  les  mieux  réglez,  car  pour  
 les  plus  petits  ,  où  il  y  a  quelques  
 autres  vieux  Momes,  les  Supérieurs  
 n y  ont  pas  tant  d'autorité  ,  &  ils  
 ont  fouvent  bien  de  la  peine  à  fe  
 faire  obéir  ,  fur  tout  quand  ils  veulent  
 impofer  quelques  Penitences,  
 iT-m..»  -  .. . . .  
 99  
 quelques  genuflexions  extérieures,  
 &  a  obierver  quelques  jeûnes.  Car  
 pour  d  autres  peines,  les  Supérieurs  
 n  oieroient  pas  en  dire  un  mot ,  &  
 Ils  auroient  lujet  de  craindre  ,  s'ils  
 en  vouloient  menacer  quelque  Moine, 
   que  cela  ne  lui  donn.ît  occafion  
 de  s'en  délivrer  tout  à  fait  en  proférant  
 quelque  parole  ou  en  levant  
 leulement  la  main  au  Ciel,  pour  dire  
 qu'il  ie  veut  faire Turc.  On  n'en  
 a  que  trop  d'exemples  ,  &  i]  n'y  a  
 prefque  pas  un  endroit  dans  tout  
 Empire  Ottoman  ou  l'on  ne  trouve  
 quelqu'un  de  ces  Cnchis-Muhamed, 
   Tapas-Muftapha,  Murât  Carabache  
 éc.  c'eft  à  dire  où  il  n'y  
 ait  pluiieurs  Mouies  Grecs,  Syriens  
 Arméniens  Sc.autres  Prêtres  &  Moines  
 qui  ont  quitté  le  Capuchon  
 pour  prendre  le  Turban.  
 .  Ce  qu'il  y  a  ici  de  plus  ficheux,  
 e  elt  que  quand  ces  gens  là  font mariez, 
   &  qu'ils  ont des  enfans  Chrétiens, 
   les  enfans  au  deftbus de  quinze  
 ans  lont  obligez  de  fuivre la  Religion  
 que  leur  Pere  embraiTe,  mais  
 s ils  font  plus  âgez  il  leur  eft  permis  
 de  demeurer  s'ils  veulent  dans  leur  
 Religion  &  de  vivre  avec  leurs  Mères  
 &  eurs  Soeurs  dans  la  profeflion  
 du  Chriftianifme.  Ainfi  la  
 ¡"'p'l  r  Supérieurs  de  
 1 Eglife  d'Orient,  de  fe  voir  abandonner  
 de  leurs  gens  pour  avoir  
 voulu  leur  etre  trop  feveres,  a  tellement  
 fait  déchoir  la  Difciplme.  
 que  toutes  les  Penitences  qu'on  or'  
 donne  tant  dans  les  Cloîtres  que  
 dans  les  Eglifes  ,  font  ou  fort  légères, 
   ou  libres,  à  moins  que  l'on  
 ne  trouve  quelqu'un  qui  foit  tout  
 a  fait  docile,  &  qui  vueille  s'aiTujettir  
 de  bon  coeur  à  ce  que  la  Difciplme  
 a  de  (plus  rude.  Il  faut  
 que  j;ajoute  ici  ,  dit  M'.  Grelot  
 ce  qui  arriva  dans  la  Syrie  environ  
 lan  1670.  
 Il  y  a  auprès  de  Damas  un  fort  
 beau  Couvent  de  Religieufes  &  de  
 Moines  ;  ¡e  nommé  les Filles les premieres, 
   parce  que  le  lieu  leurappartient. 
   Il  eft  fondé  à  l'honneui  de  
 la  S  Vierge,  fous  le  mom  de  EfTes  
 de  Smd  naia  ,  c'eft  à  dire  Nôtre  
 N  2  Mon.  
 f i  f,-?!:?!..  
 ir  '  i.  "^ii'  
 m.  ;  1-.:  
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