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c n E G Y P T E , S Y R I E , &c. a^ t
ville. Nous avions clioifi cc gîte à
dciTcin , pour éviter la vermine qui
eft ordiniirement dans ees m.iifons,
mais nous en fûmes encore ailez
tourmentez: Nous attendîmes donc
Is jour avec impatience, & dès que
le Soleil fut levé nous quittâmes Tiberias,
Nous repaiHmes par le bourg de
Maon Se par la plaine de Ncphtalin
où l'on voir un petit courant , apfiuroe
di pellé Fimne tti 'Donne c'eft à dire la
Donne, riviere des Dames , je ne fçii pas
quelle en peut être la raifon. Enluire
on voit deux villages dont le der-
Sabbato. "if^f cft fi"' montagne Sahbuto.
de Sihon,&i de là on va àia montagne
Quand on l'a pailë on vient dans la
i â i n e Eynel tesjaar , ou place des
Eynct- Marchands. C'eft ici que la Cara-
Ksjaar. y^ne qui Vient de Conftantinople fe
fépare , ceux qui vont à Jerufakm
prenant un chemin , & ceux qui
vont au Caire en prenant un autre,
de même que ceux qui veulent aller
à Damas.
Auprès de ce village il y a un
•Rirfar Château appellé Fmefiar , ou chaque
Pelenn eft obligé de donner un
ccu pour le peage -, la moitié en appartient
au Commandant Turc , &
l'antre moitié aux Arabes. Pour fatisfaire
le premier il fallut que je defcendiflê
de cheval & que j'entraiTe
dans une petite Tente qn',1 avnirlà,
& que je priffè du CafFé avec lui.
Je le trouvai fort civil & obligeant ,
& auili eft-il eftimé de tout le
monde.
L'endroit C'eft ici qu'on dit que Jofeph fut
où Joleph vendu par fes freres aux Ifmaëhtes
fe vendu. ^^^^ vcnoicnt de Gaiaad avec leurs
marchandifes, & qui alloient en
Egypte. Gen. 57: î f . On voit encoaujourd'hui
a quelque diftance de la
la foiTe qui étoit au defert, dans
laquelle ils le jetterent, comme il eft
dit dans les verfets précédens. Mais
comme les Arabes rendent cc chemin
fort dangereux, je n'ofai pas y
aller , parce que cela cft un peu
écarté du chemin. Cette fofl'e ou
Puits eft encore appellee parles Ara
bes Stub Tiffefc'cii à dire le Puits
de iofeph.
Ênfuite on vient dans la vallee
d'Jfralon , où l'on paiTe le torrent
de Tliabor, qui cft environ à Montagne
douze milles de la Mer de Galilée.''^Thabur
Cette montagne eft tres haute &
fort cfearpée , de la forme à peu
près d'un pain de fucre. Je la difllnai à
quelque diftance de là , me tenant
dans la Campagne , elle eft reprefentée
dans la taille-douce feparée
de toutes les autres montagnes N°.
176.
Comme on ne peut pas y aller à
cheval, nous laiiTâmes les nôtres au
bas de la montagne afin d'y monter
à pied & pour ainfi dire y grimper :
Apres y avoir mis environ une demi
heure , nous nous trouvâmes au
haut, & fort fatiguez parce que la
montée eft tres difficile. Nous nous
y repoiâmes donc un peu, & nous
entrâmes enfuite dans une grotte qui
cft au haut de la montagne, & qui
femble feire partie d'un vieux bâument
ruiné qui eft tout revêtu de
grofles pierres; & où l'on voit encore
plufieiirs arcades. Au fond de
cette grotte on a élevé un monceau
de pierres, qui fcrt d'Autel aux Religieux
qui y vont. Celui qui étoit
venu avee moi y alla dire la MeiTe
pendant que je m'arrêtai devant la
porte à deftlncr cet endroit que l'on
voit ici N". 177.
C ' e f t ici qu'on croit que Jefus
Chriit fut transfiguré , que Moïfc
& Elie parloient avec lui, & que
S. Pierre voulut dreftèr des Tabernacles,
Matt. 17: î. S. Pierredansfa
feconde Epitre Catholique appelle
cette montagne U Sainte montagne.
Je trouvai encore ici plufieurs reftes
de bâtimens , dont les pierres qui
font extraordinairement grofles &
pefantes , ne fçauroient y avoir été
apportées qu'avee un travail incroyable
; car on ne peut pas dire
qu'elles ayent été prifes de la montagne
même, qui n'eft point un rocher
ni un terroir pierreux, au contraire
elle eft par tout depuis le haut
jufqu'au bas , & même aufommer,
toute couverte d'arbres & de boiscaillis.
Pendant que j'étois là je
deffinai une vuë qui renferme pluiîcurs
de ces anciennes ruines que
nous avons dit qui font toutes de
S s fort
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