giLsiiéilitttÎlÊâ
en E G Y P T E , SYRIE, &c.
. Devant la ville on voit les Cimetières
au deiïïis defquels il y a quantité
de morceaux de colonnes , où
lont gravez des Turbans tels que
les portoient ceux qui font enterrez
la autour; c'eft ce qui eft marqué
dans la planche à la lettre C. on
y voit aufli la porte de la ville marquée
D.
Cette ville eft une des trois qu'-
Artaxerxes donna à Thémiftocle
pour fou entretien. Ces trois villes
etoient Magndia, Myus& Lampfaque
, dont la prémiere devoit le
Îourriir de pain , la féconde de
viande, & k troiiiéme de vin Ce
fot la que nous paffîmes la nuit, apres
avoir fait ce jour là environ fix
Jieues.
Le lendemain matin qui étoit le u,
trodieme jour de notre voyage, nous ' f t NonVfi^r"" '""r " """
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. po.™« p „ „ „ f s ziîxvrif"'"
Pa!emo»t. pellé ^Palemotit où nous nou. renn t^mps, & avoir imflmes.
' prudemment perdu de vue l'Aga &
l.e jour fuivant nous pailSmes à
Chante-itérante.^réorj> qui eft un Bourg
Arbon, aifez grand , fitué dans une plaini
B7
des Turcs , où l'on eft receu avec
route forte de civilité, & inéme on
y eft fervi de matelas , d'oreillers,
de couvertures &c. & on en eft quitte
au matin pour un petit prelènC
ou^e la depenfe qu'on a faite
Cette maniere de nous loger fut
caufe que 'Aga, de qui nous avions
demande la protef t ion, nous fit dire
quil etoit fâché de ce que nous
le niettions hors d'état de nous rendre
fervice, & qu'allant loger comme
nous faifions dans des maifons
particulières il ne pourroit pas nous
lecourir fi l'on nous y faifoit quelqiie
infulte, qu'ainfi il nous prioit
daller loger avec lui dans les Caravanferas,
nous aflcurant que nous y
lerions en toute feurcté, & que nous
pourrions y repofer tout à notre ai-
4 a rV7 /-A
3rés de la montagne, & apres'ftpt
leues de chemin nous vinmes cou-
S t r
Le cinquième jour nous rencontrâmes
u;i Bourg fans habitans, autres
duquel s'etend une plaine dans
aquelle il y a huit Bourgs alfez
près les uns des autres. C'eft un
tort beau pais, mais qui n'eft point
cultivé. Nous avançâmes encore
iept heues, & nous allâmes coucher
a une pente bourgade.
j"""" mena jufqu
a Mandcrheïa qui en eft à dix
lieiKS. Les Turcs que nous avions
avec nous alloient toujours la nuit
dans un Caravanfera-, C'A ^nii
qu'on appelle dans le Levant des
Hollellencs publiques bâties pour
a commodité des voyageurs , où
on a le logement pour rien , & où
'on trouve pour de l'argent toutes
les chofcs dont on a affaire. Pour
nous nous alhons toujours loger chez
íes gens qui étoient paffez devant
nous, nous arrivâmes à un bois où
notre Moucker ou Catterfi, (c'eft
amfí qu'on appelle là les guides) qui
etoit un Grec de Smyrne, demeura
derrière, & nous laiifa paifer Au
bout de quelque temps, comme nous
ne 1 appereevionspomt, & que nous
craignions de nous égarer du droit
chemin , nous réfolûmes de l'attendre
, dans la penfée qu'il pourroit
avoir été retardé par quelque accident.
Mais quand nous vîmes qu'il
ne paroifl'oit point nous commençâmes
à entrer dans quelque foupçÔn
& nous jugeâmes à propos que
deux d'entre nous retournaient par
où nous étions venus & j'en fus un.
Au bout d'environ une demie heure
nous le rencontrâmes, mais defcendu
de fon cheval fur lequel étoient
nos hardes, & marchant doucement
devant. Cela nous fit entrer,
& non fins raifon, en quelque défiance
que nous ne.nous rencontralfions
bientôt en quelque méchant
endroit. C'eft pourquoi nous lui
commandâmes de remonter fur fon
cheval & de marcher devant nous,
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