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328 VOYAGE au L E V A N T
don.
gcman an Bafla, mais le Drogcman
revint lans avoir fait notre affaire,
parce qu'il n'avoir pû parler au Bafia
; Et comme j'étois obligé de me
rembarquer pour continuer notre
route, le Confuí me fit dire que je
pouvois être aflèuré qu'il prendroit
cette affaire à coeur 6c qu'il n'y épargneroit
rien de ce qui dependroit
de lui. Je lui fis repondre que je
l'en priois , & qu'en effet s'il negligeoit
cette affaire, ilpouvoits'aflèurer
que pcrfonne à l'avenir nepaiTeroit
fans payer.
F.tatpre- Pour ce qui regarde l'état prefent
fencdeSi-jc ville, la fituation en eft
agreable &: fur le bord de la Mer.
C'eft une des plus belles villes de
route cette côte. Il y a une grande
quantité de Jardins & beaucoup
d'Orangers. On y montre un Tombeau
hors de la ville qu'on dit être
celui de Zabulón , l'un des douze
Patriarches. La ville eil raifonnablement
peuplée, & peut avoir environ
une demi-lieuë de tour : Du
côté du Couchant elle eft fur la medi
terranée , & elle eft accompagnée
d'un petit Fort qui la deffend.
Plufieurs anciennes Mofquées,
dont quelques unes fans doute ont
été des Eglifes des Chrétiens font
une partie de fa hennr^, ^ îui fervent
d'ornement.
Le Bafar , qui eft la place publique
ou les Marchands étalent, eft
aflez régulier, & l'on y void quantité
de msrchandifes qui le parent
beaucoup. On y a auifi plufieurs
Chans, ou demeures pour les Marchands
, dont le principal eft celui
qu'occupe le Confuí François avec
les Marchans de cette Nation. C'eft
un bâtiment tout revetu de groffes
pierres de taille, & qui a deux étages:
celui d'en bas fert de Magafin pour les
marchandifes , & celui d'en haut
qui eft une galerie foutenuè par
quelques arcades, fert de logement.
Cette ville a été autrefois une des
principales de toutes celles de cette
contrée , & elle avoir même la reputation
d'une ville puiilànte &
grande , à eaufe de quoi aufli elle
eft appellée dans l'Ecriture Stdon ta.
grande Jof 11:8.
L'Apres midi environ deux heures
nous quittâmes Sidon ou Saïdc,
&: cela par un grand calme qui nous
dura tout le jour & toutelanuit, &
nous n'avançâmes gueres, parce que
nous ne faifions que flotter. Le
lendemain au matin premier jour de
Mai, nous nous trouvâmes à ¿a/rí/aí
aux environs duquel font les montagnes
de Caftrewjan, où un Prince
Maronite a le fouverain commande-
, menr. On a cette vue N". 182. La
I petite Place que l'on voit dans la
¡ Taille douce fur le bord de la Mer
s'appelle Tubeletto.
Aflèz près de Bayrout il a un
tioiirg nnmmf^ Oip nn l'nn dit que
la Baleine rejetta Jonas. Ici nous
eûmes le vent fi favorable qu'en peu
de temps nous palfâmes Efbeyt, &
environ midi Vatrone , nous rendant
enfin fur les quatre heures à
Tripoli.
CHAPI