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de la Douane , & fans feirc voir
qu'il a fatisfaic le Fermier.
Ainfi tous les Vâiilèaux font obligez
de paiîèr auprès de ce Fort,
parce qu'aflèz près de là l'eau ert baffe,&
ne permet pas aux Vaiflèaux d'en
paiFer plùs loin, ce qui par la même
raifon empêche aux Ennemis l'Entrée
du Golfe.
Lors' qu'on eft hors de la mer,
& qu'on a paifé le Fort, on entre
dans le Golphe , & l'on fait voile
tout droit à Smyrne. A mefure
qu'on avance on voit des deux cotez
du Golphe des montagnes extrêmement
hautes, & des bois fort
agréables. On eftime que ce Havre
a bien huit lieues de tour.
Le fort dont nous avons parlé
en éloignement de deifus notre vaiffeau,
d'où l'on voyoit auflî Smyrne
en perfpeftive, comme on la voir
au nombre 2. & un Château qui
cft fur une hauteur, comme on le
voit au nombre 3.
Autour du Fort dont nous avons
parlé il y a quantité de maiibns
qui font toutes habitées par
des Turcs, & qui font une eipece
de Bourg. Le fort même eft juftement
à l'entrée du Golphe.
il n'y a pas long temps que ce
fort à été bati, & l'on dit qu'un
evenement aifez iingulier, a obligé
de le placer dans cet endroit. Ce
fut à l'occafion d'un certain Douanier
Arménien qui fe tenoit à
Smyrne. Il s -, ^ . 'apr rp elloit Antoine,'1 "«-/XIL xiuuo avujia uarj(
bilbi , & etoit extrêmement riche.! n'eft qu'un quarré de murailles en-
On lui fit quelque avanie, c'eft à vironné d'un petit fofle. Toute fa
dire qu'on le chargea de quelque fauf- force ne coniifte que dans fon Cafe
accufation , qui lui fit donner non. Hors des murailles du Fort, on
ordre de la part du Grand Sei- voit une piece de Canon extraordigneur
de fe rendre à Conftantino- nairementgroflc.oii un homme pourpie,
fans doute dans le deifem de roit entrer en fe baiiTant. Un jour
Jui faire perdre avec la tête tous " - ' ' '
les gD rands b—i ens q- Ju. .' il a. .v. Vo^iXtL,, comme
cela fe pratique aflèz ordinairement
chez les Turcs à l'égard de
cette forte de gens. Antoine Silbi en
flitaverti fort à propos par quelqu'un
de fes amis qui lui cnvoia unexpres
qui lit plus grande diligence que le
Courier da Grand Seigneur.Le Douanier
aiant donc receu cet avis
s'embarqua auffi tôt , & partit fans
que perfonne l'en pût empêcher ,
empoi-tant avec foi tout ce qu'il
p u t , & s'en alla droit à Ligourne
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que je me trouvai par hafardfurle
bord de nôtre Commandant, on tira
plufieurs coups de cette pièce
avec des boulets de pierre d'une
groflèur extraordinaire, Is en avoient
auparavant feit avertir notre
Commandant, afin qu'il fit retirer
fon vaiiTeau à l'un des cotez pour
prevenir les inconvénients qui en
pourroient arriver. Mais notre
Canonier aiant vu la difpofition,
de cette piece, jugea que cela n'etoit
pas necelfaire , outre que nos
gens de marine doutoient que le bouo
u _i_l s'établit. „I l y, étoit ewn^cou ri ew llieert npiûirt vvpenniirr jiiijiifhqiiu»'-a! nôtre vaiiTeau.
dans le temps que j'y denleurois,
vivant à la maniéré des Turcs avec
fes domeftiques qui étoient tous
des Efclaves Turcs, tant fon coçher
que fes laquais ; & même il
avoit quelques femmes Efclaves de
la même Nation. Au refte c'etoit
• à delfein, & pour, faire dépit aux
Turcs , qu'il avoit ces gens là à
fon fervice. Auiïï depuis ce temps
là n'ont-ils point eu d'autre fermiers
de la douane que des Turcs & ils bâtirent
Cependant lor» qu'on eut fait une
décharge , le boulet que nous pûmes
ailèz bien appercevoir à caufe
de fa groflèur, & que nous entendimes
gronder, vola bien avant dans
la mer, où mous le vimes bondir deux
ou trois fois, frifant auflî loin iiir
l'eau par delà notre VaiiTeau que
nous étions éloignez du Fort,
ainfi , bien nous en prit de ce
qu'il n'approcha pas plus près
de nous. Cela me fit dire que
fi l'on en devoit tirer plufieurs ,
j'aimois mieux me mettre à terre
ce Fort pour.empêcher qu'aucun
vaifl'eau ne pût fortir du Havre , amiuis mieux me
fans montrer un Tefireé o\x acquit!avec la chalouppe ,
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