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3 2 0 V O Y A G E au L EV A N T
meam. Tu es 'Pierre, & fur cette
pierre j'édifierai mon Egtife.
D'un autre côté font encore les
ruines d'un grand bitiment, qui a
peut-être été un Château.
Les murailles qui environnent
aujourd'hui cette ville , qui n'eft
qu'une fore petite partie de celle
d'autrefois , y ont été bâties à ce
qu'on prétend par une veufve Juive
, qui les fit faire afin que les
Juifs qui y étoient alors en aiTez
grande quantité , y demeuraiTent ;
Mais il y a plus de trente ans que
les extorfions & la Tyrannie des
Turcs fies en ont chaflez de forte
qu'il n'y en a pas un aujourd'hui.
Entre ces murailles & le bord de la
mer il y a plufieurs palmiers.
D'ici l'on a une très agreable vue
fur la Mer de Galilée, à côté de laquelle
on voit l'Arabie Pierreufe, &
Ton y remarque aifément l'endroit
où le Jourdain fe déchargé dans cette
Mer. Je deflinai cette ville de
defllis une haute montagne qui eft
la même où nous avions paiTéen venant
ici. L'Eglife de S. Pierre eft
reprefentée à la lettre A. la Mer de
Galilée , dans l'endroit où le Jourdain
y entre, à la lettre B. Lçs
montagnes de l'Arabie pierreufe, à
la lettre C. c'eft dans la Taille-douce
N" 173. „
A la gauche de ce qui eft marque
ici à la lettre B. on dit qu'il y a en
core quelques ruines de la ville de
Capernaum, où S. Matthieu quitta
le Peage pour fuivre Notre Seigneur.
Que c'ait été dans ces environs qu'-
elle à été fituée, tous les Evangeliftes
le témoignent affez , & auffi
cette menace qui lui avoit été faite
n'a point été vaine Et Toi Capernaum
qui as été elcvée jufqtiau Ciel tu
feras ahbaiffèe jujqu'en enfer &c.
Matt. 11: î j . car elle a été tellement
ruinée qu'à peine peut on reconnoitre
le lieu où elle étoit.
Je deflinai aufll encore de delTus
le bord de la Mer, à l'endroit où il
y a un grand bâtiment reprefenté
dans la ville, deux différentes vues,
elles font N°. 17+ & i75'-.dans la
premiere on voit le bâtiment à
main droite 1 & dans l'autre une
partie de ce même bâtiment main
gauche.
Pour ce qui eft de la Mer de Ga- Mer 4
lilée I à qui on a auffi donné les Calili,
noms de Mer deTibcrias,& de Lac
de Gcnezareth, l'eau en eft douce,
fort bonne à boire, & tres-poiffonneufe.
Autrefois il y avoit beaucoup
de Pêchcurs Chrétiens qui s'y
tenoient, & qui y gaignoicnt ailëî:
bien leur vie : mais la Tyrannie &
l'avarice des Turcs les a contraints
de fe retirer ailleurs de même que les
Juifs. Amfi je ne pus avoir de cette
abondance de poilfon autre chofe
que la vue , car de quelque côté
qu'on tourne les yeux le long du rivage
on en voit nager une grande
quantité. Il naît encore une autre
incommodité de ce que les Pêcheurs
ont abandonné ce lieu, c'eft qu'on
ne fçauroit fe faire paffer à l'autre
bord , ce qui fe feroit aifément s'il
y avoit de ces fortes de gens avec
leurs barques, au lieu qu'il faut
prendre , un grand tour en faifant
tout ce chemin par terre, ce qui même
ne fe fait pas fans grand danger
à caufe des Arabes qui font, comme
on l'a dit, de grands voleurs.
Ce fut fur cette Mer que Jefus
Chrift commanda à Pierre & à André
de le fuivre, en leur promettant
que de pêcheurs de poiiTon.i qu'ils
étoient , il les feroit pêcheurs
d'hommes. Matt. 4: 19. Il appella
de même deux autres freres,
Jacques & Jean fils de Zebedée,
qui étoient occupez avec leur pere
à raccommoder leurs filets. Ce fut
ici encore que Jefus Chrift chemina
fur les eaux quand Pierre lui demanda
de pouvoir aller à lui , & que
craignant d'enfoncer dans l'eau il
s'ecria Seigneur fauve moi Matt. 14,!
30.
Ce fut à Tiberias que nous foupâmes
de ce que nous avions apporté
avec nous. Nous nous mîmes
pour cet effet à l'ombre d'une vieille
mafure, & nous ne paflàmes pas la
nuit plus commodément , puifqiie
nous couchâmes à l'air, n'ayant
pour tout couvert qu'une petite hutte
de paille qui fcrvoit pendant.le
jowt de Sopha au Gouvcrnciitr de la
ville.
I»
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