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 pouffiere  qui  nous  etoufFoit  prcfquc, 
   aufli  ne  fongeois-je  finon  à  
 palTcr  le  mieux  que  je  pourrois,  
 &  je  trouvai  par  experience  que  
 ceux  qui  m'avoieiit  fait  les  difficultez  
 de  ce  dciTeiii  comme  inllirmontablcs, 
   n'avoient  pas  mauvaife  
 raifon.  La  plus  part  de  ceux  de  
 notre  compagnie  étoient  demeurez  
 dehors  ,  &  deux  ou  trois  de  ceux  
 qui  nous  voulurent  bien  liiivre,  &  
 qui  étoient  déjà  couchez  fur  le  ventre  
 1  s'e  retourneroient  quand  ils  
 tre  quarrée  par  où  on  entre  dans  
 une  grotte  qui  eft  creufée  dans  une  
 montagne  qu'on  trouve  ici  qui  
 n'eft  pas  de  pierre  vive,  mais  comme  
 de  fable  coagulé  &  ferré  enfcmble  
 ,  elle  s'etend  en  fa  longueur  
 de  l'Orient  à  l'Occident.  Quinze  
 pieds  plus  bas  &  par  confcqucnt  à  
 quatre  vingt  deux  depuis  le  haut,  
 on  trouve  un  chemin  creufé  dans  le  
 Roc  ,  il  a  de  large  deux  pieds  &  
 demi,  il  defcend  en  bas &  fort  de  
 travers,  la  longueur  de  cent  vingt  
 s'apperceurent  de  la  fatigue  qu'il;trois  pieds,  au  bout  delquels  il  ell:  
 ftlloit  eiTuyer.  Je  croi  pourtant  ' plein  de  fable  ,  &  de  faletez  des  
 qu'on  trouveroit  ici  la  meme  hauteur  
 qu'a  l'entrée  ,  fi  les  Arabes  
 vouloient  fe  donner  la  peine  d'ôter  
 le  fable  qui  y  cil  pouiTé  par  le  
 vent.  L'air  y  eft  extraordinairement  
 incommode  &  prefque  etoufchauvefouris. 
   Au  moins eft ce ce  qu'- 
 on  dit  qu'a  trouvé  iin  Gentil-homme  
 Ecollbis  dont  le  S.  Thevenot  
 parle  dans  fes  voiages.  Pour  moi,  
 comme  je  l'ai  déjà  dit,  je  ne  voulus  
 point  en  faire  l'cflai  :  peut-être  
 f a n e  ,  p a r c e  que  c o m m e  le  p a f f ag e  ce  pui t s  a-t-il  é t é  fait  p o u r  devaler  
 „ f t  R,  n.i'll  n ' v  n  ail-  c n  b a s  Ics  c o en  bas  les  corrDpSs   qt iuu ''oo nn   mm eettttooiitt   dd aann ss   
 les  cavitéz  qui  font  fous  les  Pyramides. 
   
 Le  long  du  premier  des  deux  
 chemins  dont  nous  avons  parlé,  
 fçavoir  celui  qui  eft  Horizontal  ou  
 de  niveau  avec  la  terre  ,  &  qui  
 a  trois  pieds  &  trois  pouces  en  
 quarré  ,  on  vient  dans  une  chambre  
 longue  de  dixhuit  pieds  &  large  
 de  douze,  dont  la  voûte  eft  en  
 dos  d'âne.  Auprès  de  cette  chambre, 
   mais  dans  un  heu  plus  elevé,  
 vucui  uu  -j  -  quelques  uns  prétendent  qu'il  y  a  
 a i n f i  glifle  par  ce  paflage  étroit,  on  une  fenêtre  par  où  l'on  pourroïc  
 trouve  un  efpace  où  l'on  fe  peut  un  encore  aller  dans  d'autres  chemins,  
 peu  repofer  ,  &  cependant  il  faut  mais  je  n'ai  pû  à  caufe  de  la  hauavoir  
 foin  de  conferver  fa  chandelle  , teur  en  faire la  recherche'  
 allumée;  auffi  avions  nous  pris avec'  Quand  on  eft  revenu  de  ce  chenous  
 un  fufil  pour  la  rallumer au be-  min  horizontal  qui  eft  à  la  main  
 '  •  droite,  on  entre  à  la  gauche  dans  
 le  fécond,  qui  a  fix  pieds  &  quatre  
 pouces  de  largeur,  &  qui  monte  
 ainfi  la  longeur  de  cent  foixantc  
 deux  pieds.  Des  deux  côtez  de  
 la  muraille  il  y  a  un  banc  de  pierre  
 haut  de  deux  pieds  &  demi,  
 &  raifonnablement  large  ,  auquel  
 on  fe  tient  ferme  en  montant  ,  à  
 quoi  ne  fervent  pas  peu  les  trous  
 qu'on  y  a  fait  à  terre  prefqu'a  chaque  
 pas  ,  mais  fans  ordre  &  fans  
 propreté,  afin  d'y  mettre  les  pieds;  
 On  ne  fçait  pas  parce  qui  ils  ont  
 é t é  
 eft  fort  étroit,  &qu'il  n'y  a  au  
 cune  ouverture,  on  ne  retire  prelquc  
 point  d'autre  air  que  celui  qu'- 
 on  y  a  mis  en  refpirant.  
 Au  commencement  de  ce  chemin  
 qui  va  en  montant,  on  rencontre  
 à  main  droite  un  grand  trou  où  l'on  
 jeut  aller  quelque  temps  en  fe coursant, 
   &  l'on  trouve  par  tout  la même  
 largeur,  mais  à  la  fin  on  trouve  
 de  larefiftance,  ce qui fait croire  que  
 ce  n'a  jamais  été  un  paflage,  mais  
 que  cela  s'eft  ainfi  creufé  par  la  longueur  
 du  temps.  Apres  qu'on  s'eft  
 foin  fi  par  hafard  elle  fe  fut  éteinte  
 Quand  on  eft  à  la  fin  de  ce  chemin  
 qui  va  en  montant,  on  en  rencontre  
 deux  autres  ,  l'un  bas  dont  la  
 place  eft  toute  unie,  &  l'autre  qui  
 eft  en  montant,  à  l'entrée  du  premier  
 il  y  a  un  puits  qui  defcend  
 en  bas  à  plomb,  à  ce  que  témoignent  
 ceux  qui  y  font  defcendus  ,  
 pour  moi  je  ne  jugeai  pas  à  propos  
 de  le  faire.  Mais  felon  que  
 d'autres  le  difent  ,  après  qu'on  a  
 compté  foixante  fept  pieds  en  y  
 defcendant,  on  rencontre  une  fenê