194 VOYAGE au L E V A N T
pouffiere qui nous etoufFoit prcfquc,
aufli ne fongeois-je finon à
palTcr le mieux que je pourrois,
& je trouvai par experience que
ceux qui m'avoieiit fait les difficultez
de ce dciTeiii comme inllirmontablcs,
n'avoient pas mauvaife
raifon. La plus part de ceux de
notre compagnie étoient demeurez
dehors , & deux ou trois de ceux
qui nous voulurent bien liiivre, &
qui étoient déjà couchez fur le ventre
1 s'e retourneroient quand ils
tre quarrée par où on entre dans
une grotte qui eft creufée dans une
montagne qu'on trouve ici qui
n'eft pas de pierre vive, mais comme
de fable coagulé & ferré enfcmble
, elle s'etend en fa longueur
de l'Orient à l'Occident. Quinze
pieds plus bas & par confcqucnt à
quatre vingt deux depuis le haut,
on trouve un chemin creufé dans le
Roc , il a de large deux pieds &
demi, il defcend en bas & fort de
travers, la longueur de cent vingt
s'apperceurent de la fatigue qu'il;trois pieds, au bout delquels il ell:
ftlloit eiTuyer. Je croi pourtant ' plein de fable , & de faletez des
qu'on trouveroit ici la meme hauteur
qu'a l'entrée , fi les Arabes
vouloient fe donner la peine d'ôter
le fable qui y cil pouiTé par le
vent. L'air y eft extraordinairement
incommode & prefque etoufchauvefouris.
Au moins eft ce ce qu'-
on dit qu'a trouvé iin Gentil-homme
Ecollbis dont le S. Thevenot
parle dans fes voiages. Pour moi,
comme je l'ai déjà dit, je ne voulus
point en faire l'cflai : peut-être
f a n e , p a r c e que c o m m e le p a f f ag e ce pui t s a-t-il é t é fait p o u r devaler
„ f t R, n.i'll n ' v n ail- c n b a s Ics c o en bas les corrDpSs qt iuu ''oo nn mm eettttooiitt dd aann ss
les cavitéz qui font fous les Pyramides.
Le long du premier des deux
chemins dont nous avons parlé,
fçavoir celui qui eft Horizontal ou
de niveau avec la terre , & qui
a trois pieds & trois pouces en
quarré , on vient dans une chambre
longue de dixhuit pieds & large
de douze, dont la voûte eft en
dos d'âne. Auprès de cette chambre,
mais dans un heu plus elevé,
vucui uu -j - quelques uns prétendent qu'il y a
a i n f i glifle par ce paflage étroit, on une fenêtre par où l'on pourroïc
trouve un efpace où l'on fe peut un encore aller dans d'autres chemins,
peu repofer , & cependant il faut mais je n'ai pû à caufe de la hauavoir
foin de conferver fa chandelle , teur en faire la recherche'
allumée; auffi avions nous pris avec' Quand on eft revenu de ce chenous
un fufil pour la rallumer au be- min horizontal qui eft à la main
' • droite, on entre à la gauche dans
le fécond, qui a fix pieds & quatre
pouces de largeur, & qui monte
ainfi la longeur de cent foixantc
deux pieds. Des deux côtez de
la muraille il y a un banc de pierre
haut de deux pieds & demi,
& raifonnablement large , auquel
on fe tient ferme en montant , à
quoi ne fervent pas peu les trous
qu'on y a fait à terre prefqu'a chaque
pas , mais fans ordre & fans
propreté, afin d'y mettre les pieds;
On ne fçait pas parce qui ils ont
é t é
eft fort étroit, &qu'il n'y a au
cune ouverture, on ne retire prelquc
point d'autre air que celui qu'-
on y a mis en refpirant.
Au commencement de ce chemin
qui va en montant, on rencontre
à main droite un grand trou où l'on
jeut aller quelque temps en fe coursant,
& l'on trouve par tout la même
largeur, mais à la fin on trouve
de larefiftance, ce qui fait croire que
ce n'a jamais été un paflage, mais
que cela s'eft ainfi creufé par la longueur
du temps. Apres qu'on s'eft
foin fi par hafard elle fe fut éteinte
Quand on eft à la fin de ce chemin
qui va en montant, on en rencontre
deux autres , l'un bas dont la
place eft toute unie, & l'autre qui
eft en montant, à l'entrée du premier
il y a un puits qui defcend
en bas à plomb, à ce que témoignent
ceux qui y font defcendus ,
pour moi je ne jugeai pas à propos
de le faire. Mais felon que
d'autres le difent , après qu'on a
compté foixante fept pieds en y
defcendant, on rencontre une fenê