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maudoit pas un fou plus que ce qui
lui étoit dû de droic. Je tirai donc
ma bourfe & lui comptai environ
quatre écus, qui eft ce qu'il prenoit
pour chaque perfonne. Ce qui me
fâcha le plus dans cette affaire,
c'cft que je içavois bien qu'il ne lui
croit rien dû , & que les Marchands
de la côté m'avoient inftamment
prié de ne point payer, parce que
quand les Turcs ont une fois commencé
à établir une chofe , il eft
rres-difiîcilc de s'en relever. Ainfi
j e crains bien que dans la fuite les
Francs ne foicnt obligez de payer ce
d r o i t , quand même ils s'en dcfendroient
aulii refolument que je fis,
& qu'a mon exemple ils fe feroient
mettre en prifon.
L a raifon qui m'obligea à me fai-
Puitsderc mettre ici à terre, c'étoit pour voir
Salomon, les Puits de Salomon. Pour ceteffét,
après que j'eus réglé le different que
j'avois eu avec l'Aga, je lui demandai
un de fes Janiffaires , & accompagné
de deux Grecs de notre barque
nous primes des chevaux, &
après avoir marché environ deux
heures nous arrivâmes" à ces I uits.
.. les trouvai fi beaux que cela me
jit oublier tous les mécontentemens
que j'avois eus. On les appelle les
trois Puits, & en effet il y en a trois.
Mais à parler prupicuiciiL il n'y cii
a qu'un qui mérité ce n om, comme
celui feul dont l'eau débordé toujours
par deflîis. On dit qu'on n'a
jamais pû trouver le fond de ce
puits , quoi qu'on l'ait fondé pluiieurs
fois avec une corde & vn
poids qu'on y avoit attaché; mais je
croi que ce qui empêche de trouver
le fond , c'cft qu'au bas du puits le
courant eft trop fort. L'opinion
commune eft que cette eau vient
d'une Riviere qui cft fous terre, &
qui a fa fource des montagnes du
Liban , & que le R o i Salomon
ayant eu par fa grande pénétration,
connoiifancc de cette riviere,iit à
deftcin creufer ce puits dans cet endroit.
Je ne fçai pas precifément
ce qui en eft , mais il faut que j 'avoue
que je n'ai jamais rien vû de
plus beau, ni de .plus extraordinaire.
S Y R I E , &c. 3^ 5
L'eau en fort par deffus en grande
abondance, & fe rcpanddansun
Canal qui eft à côté du puits d'où
puis après celle coule par la campagne
jufqii'a la Mer dans laquelle elle
fe décharge. On y a auiTi fait un
Aqueduc par où feau eft conduite
dans un grand bâtiment quarré qui
n'eft pas loin de là. Il y a dans cet
endroit quelques moulins qui fervent
à moudre le blé des montagnes
voifmes & des villages des environs.
L'eau
ment ,
Moulins
fort du pli
& elle eft enlevée par ces
' en grande quantité par
quelques trous, & enfuite elle coule
comme nous venons de dire de celle
du puits, & elle fe va décharger
dans la Mer. Tout auprès de ce
bâtiment il y a un gros arbre qui
donne une ombre fort agrcabic.
E n defïïnant ce puits j'avois particulièrement
mcfuré la grandeur de
fon ouverture, & par je ncfçaiquei
malheur ou par quelle negligence j e
la perdis enfuite: Mais j'ai depuis
apris par quelques autres qu'il afeize
pieds de diametre. 11 paroit
o f t o g o n e , & eft tout revêtu de'
larges pierres, de même que fa
mardelle. La vue de ce Puits & du
bâtiment qui eft auprès eft teprefentcc
N". I/^.
Au côté droit de cette taille-douce
on voit fort bien marqué le paffage
par où l'eau fort du puits Se
s'ecoule dans la campagne. Cette
eau eft très-bonne à boire, co qui
eft caufe aulïï que tous les habitans
des bourgs & des villages voifins y
viennent continuellement avec des
cruches de terre pour en emporter ,
ce que nous vîmes faire pendant que
nous étions là, pat les gens d'un
village prochain.
Ceux de Tyr qui avoient envie
de fe fervir de cette eau, firent faire
un Aqueduc depuis ce Puits jufqu'a
leur ville -, On en voit encore des
reftes & des morceaux, niais en ^uffi
mauvais état que j'ai déjà reprefcnté
les autres ruines de cette ville.
Cet Aqueduc a été raifonnableraent
haut, & il étoit étendu fur plulieurs
grandes arcades, comme il paroit par
S s i ce
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