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 ]cru l'aleni  
 en E G Y P T E,  S Y R I E, &:c.  28J  
 CHAPI TRE  LU.  
 'R eîour de "Bethlehem à femfalem  ; ayec  la c/eßription  des lieux  
 des chof '.s qui font  entre  deux.  
 à  T  E  Ji.  d'Oftobre  après  que  j'eus  
 1  ^ viiîté  à  mon  aife  tout  ce  qu'- 
 il  y  avoit  à  voir  à  Bethlehem  &  
 aux  environs  ,  je  me  mis  en  état  
 de  retourner  à  Jerufalem,  &  pour  
 cet  effet  le  ioir  je  pris  congé  du  
 Pere  RevcrendiiTime  ,  qui  me  témoigna  
 beaucoup  d'affeftion,  &me  
 foiihaitta  bien  du  bonheur  &  beaucoup  
 de  bcnediftions  en  toutceque  
 je  pourrois  encore  entreprendre.  
 Le  premier  de  Novembre  à  huit  
 heures  du  matin  nous  fortiraes  au  
 Couvent  ,  &  nous  primes  notre  
 chemin  droit  à  Jerufalem.  La  premiere  
 ebofe  qu'on  rencontre  lors  
 qu'on  eft  hors  de  Bethlehem,  c'eft  
 Puitsde'^  PîwiJ  de  'David  ,  nom  que  lui  
 David.  donnent  encore  aujourd'hui  les  habitans  
 du  pais.  C'eft  un  grand  
 puits  qui  a  trois  bouches  ou  ouvertures  
 ,  il  eft  un  peu  écarté  du  chemin. 
   On  croit  que  c'eft  celui  dont  
 Dauid  defira  de  boire de  l'eau,  mais  
 qu'il  ne  voulut  pas  boire  lors  qu'on  
 lui  en  apporta,  quand  il  fit  reflexion  
 Tur  le  danger  où  s'etoient  expofez  
 ceux  qui  la  lui  etoient  allez  quérir  
 comme  cela  eft  écrit  i  Sara.  23:  14.  
 Et  David  etoit  alors  dans  lafarter  effe, 
   &  UgarnifondesThiliftinsétoit  
 en  ce  temps  là  en  Bethlehem  ,  .  ò"  
 David  fouhaitta  difant,  quiejl-ce  
 qui  me fetoit  boire  de  l'eau  duTuits  
 qui  ejl  à  la  Torte  de  Bethlehem  Ì  
 Alors  ces  trois  Treux  f afferent  tout  
 au  travers  du  Camp  des  "philijiins  ,  
 ¿r  puiferent  de  l'eau  du  Tuits  qui  
 ¿Mit  à  la  Torte  de  Bethlehem,  &  
 faiant  apportée  la  prefenterent  à  
 David  qui  n'en  voulut  point  boire,  
 tnais  la  repandit  à  ÎEtemel:  Car  
 il  dit,  a  Dieu  ve  plaife  que  je  faff e  
 une  telle  chojefn'eft-cepasle  fang  
 ¿e  ces  hommes  ici  qui  ont fait  un  tel  
 i]Ofage  au  danger  de  leur-uie-,  ainji  
 il  n'en  voulut  point  boire.  Or  comme  
 dans  ce  pallige  ce  puits  eft  reprefenié  
 comme  étant  à  la  Porte  de  
 Bethlehem,  ilparoit  de  là  que  quoique  
 l'Fxriture  nous  parle  de  Bethlehem  
 comme  d'une  petite  ville,  elle  ,  
 a  pourtant  été  bien  plus  grande  qu'- 
 elle  n'eft  aujourd'hui.  
 Enfuite  on  rencontre  auprès  du  
 chemin  à  un  quart  de  lieuë  de  Bethlehem  
 le  Sépulcre  de  Rache/,  dont  Sepnlae  
 il  eft  fait  mention  Gcn.  3,-:  19.  yiin- d'il^achel  
 ß  mourut  Rachel  ,  &  fut  enterrée  
 au  chemin  d'Ephrat,  qui  efl  Bethlehem. 
   Et  Jacob  drefa  une  en fei-  —•  
 gne  fur  la  Sepulture.  C'efl  l'mfeigne  
 de  la  Sepulture  de  Racheljufqu'a  ce  
 jourd'hui.  Ce  Sepulcro  eft  raillé  
 dans  la  voûte  d'une  Roche,  &  couvert  
 d'un  Dome  qui  cft  ibu-.  
 tenu  de  quatre  Piliers  quarrez  ou  
 morceaux  de  muraille  qui  donnent  
 vue  fur  le  Sepulcre,  comme  on  voit  
 N°.  138.  Il  y  a  autour  une  petite  
 muraille  quarrée  haute  d'environ  
 trois  pieds  à  l'entrée  de  laquelle  on  
 monte  par  trois  petits  degrez.  
 Au  Nord  de  ce  Sepulcre  on  voie  
 une  piece  de  terre  qui  eft  appellée  
 par  les  habitans  du  lieu  le  champ  des  
 pois  ou  des  feverolles,  parce  qu'on  des^J^ï.'  
 y  trouve  de  petites  pierres  qui  ne  
 reiTemblent  pas  mal  à  ces  legumes.  
 Il  a  bien  la grandeur  de  deux  arpens,  
 &  il  ne  produit  rien  du  tout.  On  
 rapporte  à  ce  fujet  un  miracle,  c'clt  
 que  la  Vierge  Marie  allant  un  jour  
 de  Bethlehem  à  Jerufalem,  vit  un  
 paifan  occupé  dans  ce  champ  à  ferner  
 quelque  choie,  &  comme  elle  
 lui  eut  demandé  ce  qu'ils  femoit  
 là  ,  il  lui  repondit  que  c'etoient  
 des  pierres,  mais  cette  incivile  reponfc  
 lui  coûta  bien  cher,  car  par  
 la  permiflion  de  Dieu,  cette  femence  
 qui  étoit  des  pois,  ne  produifit  
 N  n  2  que  
 Champ