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24S VOY AGE au L EV ANT 1
C H A P I T R E XLV.
Second depart du C a i r e . A r r h é e I D a m i e t t e ^ F o i a -
^ ^ e de là à J a f f a . Ignorance des Matelots Egyptiens. Arrivée h. J a f f a
Ó- particularités de ce lieu. Cmitîme des telerins qui vienneiit à j a f -
Ja pottr aller à Jerufalem. Autres particularitez de J a f f a &c.
SecoHcl
départ du
Caire.
part
Jaffa.
LE lendemain au matin après que
j'eus pour la fécondé Fois pris
congé du Confuí, je m'embarquai
le 14. jour de Juillet pour aller à
Danuettc. Dans ce voiage je fus
beaucoup incommodé de la chaleur,
parce que pendant plufieurs jours
nous n'eûmes point de vent. Le n 6.
nous vînmes à Simmenout que l'on
compte pour la moitié du chemin, &
après midi nous vînmes jufqu'a
Manfoura qui eft fort agréablement
lltué à l'Orient du Nil. Cette ville
cil: plus longue que large , elle a
neuf ou dix Tours, & d'aifez belles
maifons avec plufieurs arbres.
Arrivée à D'ici nous vînmes le dixfeptiéme
huit heures du matin à Damiete,
pour°ù je ne fus pas plutôt arrivé, que
je m'informai fi je ne trouverois
point d'occafion pour aller à Jaffa,
J'en trouvai une, & j'accordai avec
le Capitaine pour ma voiture, faifant
en même temps toutes mes provifions
, pour partir le lendemain
matin à fept heures. Cela fe fit dans
une barque avec laquelle je dcfcendis
jufqu'au Bourg des Bogas où je
la quittai pour entrer dans un vaiffeau
qu'on nomme , mais
nous ne pûmes fortir de tout ce jour
là , à caufe que le vent étoit trop
violent. Le .19. au matin après que
ceux de là Douane eurent bien cherché
dans nos hardes, nous les fîmes
charger dans un petit bateau, afin
de pouvoir mieux padèr les Bogas
ou Greves ; nous commençâmes à
dix heures à avancer un peu nôtre
chemin , touchant plufieurs fois le
fonds , & avant que nous eulTions
rechargé nôtre bagage, qui neconfiftoit
prefque qu'en Riz , il étoit
deux heures après midi. Alors nous
levâmes l'ancre par un vent tel qu'-
on le pouvoit fouhaittcr , ce qui
nous fit bien tôt perdre la terre de
vue , d'autant plus qu'elle eft fort
baiTe. La nuit nous eûmes un petit
calme qui nous dura jufqu'au lendemain
à midi, que le vent commença
à fraîchir, fie comme il s'augmentoit
toujours à melure qu'il contînuoit
, nos Matelots s'ecrierent
avant que le Soleil fe couchât, qu'-
ils voioient la terre de Jaffa. Cependant
nous ne vîmes point de terre
pendant tout ce temps là, ce qui
me^furprit, parce qu'on m'avoit dit
qu'on peut toujours voguer le long
de ces terres fans aucun danger,
mais fans doute que la fituation baffe
de ce païs en étoit caufe. Le foir
nous aperceumes du feu , que nos
Matelots crurent qui étoit à J a f f a ,
ils tirent donc de ce côté là , & la
nuit ils y jetterent l'ancre; mais le
lendemain iors qu'on put diftinguer
les objets, nous trouvâmes que nous
étions dans un autre endroit, aiant
de beaucoup pallé Jaf fa, par la mal
habileté de nos Matelots. Nousre-•kté Mal-liabi-
des
tournâmes donc fur nos pas avant Matelots
que le Soleil fut levé, mais comme 'i'^syp«-
nous avions alors le vent contraire,
c'etoit pour nous faire perdre patience
, quand nous fongions que
nous aurions pû être un jour plus
tôt à Jaffa. Mais c'eft là ce qui arrive
fouvent quand on eft obligé
d'aller par Mer en ces quartiers là.
Enfin le 2 t. Juillet environ midi
nous mouillâmes devant Jaffa , autrefois
fort connue fous le nom de
Joppe.
J e defcendis auili tôt à terre. Se ^ A™«
après que mes hardes eurent été vifitées
par ceux de la Douane, je me
rendis felon la coutume des Chrétiens
en ce pais là, à la maifon des
Reli-
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