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i88 V O Y A G E au L E V A N T
C H AP I T R E XXXV.
Foiage k atarea. Mai fon de fo/ephO" de Marie dans
ce iteu ¡i. Maifon du Grand Seigneur. Maifon de Sultan Gori. Entretien
avec deux Agas. Situation & autres farticularitez, du
•vieux Caire. Greniers de Joftph. Bel Aqueduc pour conduire l'eau an
Chat eau du Caire.
Quelques jours après que mon
L'auteur
tombe malade.
Camarade de voiage fut parti,
c'eit à dire au commencement du
mois de Mai , lors que je me preparois
à aller voir les beautez du
Caire tant celles de la ville que celles
des environs, je fus tout d'un
coup attaqué de la fievre qui me
contraignit d'arrêter mon deiTein.
Auffi tôt j'eus recours à mon remede
ordinaire, qui''eft de jeuner en
ces occafions, c'eft à dire d'obferver
une bonne diete, & de ne prendre
qu'un peu de bouillon. Je m'en
trouvai fi bien, qu'après m'être tenu
cinq ou fix jours bien chaudement
au lit , je me trouvai entièrement
rétabli , & aufiî fain que j'euife jamais
été. Je repris donc mon deffein,
& après avoir loué quelques
ânes je continuai mon voiage , &
accompagné du Drogeman, & d'un
JaniiTaire du Confuí, je m'en allai le
2 f. du mois à Matarea qui eft un
Bourg ou village à deux bonnes
heures du Caire, du côté d'Orient.
C'eft ici que l'on croit que Jofeph
& Marie choifirent leur demeure
lors qu'ils fc retirèrent en Egypte
fuivant le commandement qui leur
en fut fait par l'Ange. Fui t'en in
Egypte, 0" demeure là jufques à ce
(jue je te le dife. Matth. 2:13. afin que
fuß accompli ce qui avoit été dit par
le Trophete. J'ai appelle mon Fils
hors d'Egypte v. i f. conféré avec Ho-
Maifon fée 11: I. On y montre auffi lamaiÎdelTa''""
o'it demeuré,
,ie. c'eft une chambre quarrée dont le
fol eft pavé. On y voitune fontaine
ou efpece de puits quarré. On
parle auiÉ d'une certaine fenêtre en
maniere de petite armoire où l'on
dit que la Vierge couchoit |e(üs
I) va à
Matarea.
Chrift pendant qu'elle lavoit fes linges.
Les Prêtres Chrétiens y difoient
cy devant quelquefois la
Meife , à prefent elle eft maçonnée,
quoi qu'on rcconnoiiTc bien encore
l'endroit. La fontaine eft entourée
d'un efpece de treillis fait de
lattes pofées les unes fur les autres
en maniéré de lozanges. La maifon
ne paroit par dehors que comme
une etable de Païfan, comme
on le peut poir dans la figure N".
y 6. & le dedans comme on le voie
N°. 77. L'eau de la fontaine fe répand
çà & là dans les jardins des
environs après qu'on l'a tirée en haut
par le moien d'une roue tournée
par deux boeufs, à la quelle font
attachez plufieurs pots de terre qui
fervent à puifer l'eau. Il y en a
qui prétendent que cette eau vient
du Nil par deflbus la terre, mais
les autres difent qu'elle vient de
fource. Cette derniere opinion me
paroit la plus vrai-femblablei tant
parce que cet endroit eft trop éloigné
du Nil, que parce que comme
le témoignent les habitans du lieu,
, lors que l'eau du Nil cft fort trouble
, celle ci demeure toujours très
claire , & qu'elle n'a point fon accroiftement
& fi diminution comme
le Nil a les iiens tous les ans; auili
le nom même que porte le lieu femble
favorifcr ce dernier fentiment.
Car Matarea. vient de Matarug qui
fignifie de l'eau fraîche. Les Mahometans
veulent qu'elle ait fa fource
du Puits BiriJlimJin, qui eft une eau
miraculeufe de leur Prophète Mahomet.
Cette fource eft- à Mechorc\i\\
eft à environ quinze journées du
Caire à y aller par Caravane.
Ici auprès l'on voit dans un jardin
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