en E G Y P T E , SYRIE;
C H A P I T R E XXX. '
%etour de Conjlamimple à Smyme far cM r. Courte
i t ' J / T , '^f fon rencontre en chemin, comme auffUesTlardanelies,
tant celles d'autrefois que celles et aujourd'hui. Tarticularite^
touchant PHeUefpont. Situation de Bàbabarnoue ù-de M ylTne
Avis touchant les Corfaires de Tripoli. Arrivée à Smjrne
ifllîfnH^ A j'™' demeuré envi-
51!,=""- i X r o n un an & demi à Conftantinople
, pendant lequel temps
j'eus une dàngereufe maladie qui
me dura huit mois, j'en partis le
premier (jour de Juillet 1680. avec
deux de mes amis, pour retourner
à Smyrne. Nous louâmes une barque
exprès pour nous , aiin d'avoir
la commodité de pouvoir vifiter
tout ce qu'il y a de plus remarquable
fur cette route. Ce fut environ
fept heures du matin que nous
demarâmes de Galata, faifapt voile
droit aux Sept Tours, qui eft une
fortereiTe à l'une des extremitez de
Conftantinople, je la deffinai telle
qu'on la voit N". 40.
s Stepha- , ^ heures nous vinmes à force
de rames à S. Stephano, où j'allai
voir une petite Eglife ancienne du
même nom. Pendant que nous y
étions arrêtez il nous vint un vent
très favorable avec lequel nous partimes
à trois heures après midi ,
paifant Boeyoek-Tfchefme, ou la
grande pointe, c^ù il y a un jolibâ-
Knnejo. timcnt nomme Tanejo ou la Madona.
A Soleil couchant, après que
nous eûmes paifés plufieures villages
& Bourgs qui font le long du Canal
& qui en rendent la vue très agréable,
_ nous nous trouvâmes devant Selym-
5=hvrce. ¿ „ a qu'on appelle aujourd'hui Selivrée
, ville ancienne & qui eft
pourvue de quantité de Mofquées.
Le lendemain nous pafflmes de-
Rodofto,^""' Marmora, Gano,
Marmora,""'''^ ' ic tleraclée , qui eft un
Gano,&c. Bourg qui eft fitué fort agréablement
dans un lieu planté d'arbres.
Nous paflâmes aufli devant l^erfni-
\ga & Verita dont la fituation eft
auffitresagreable. Environ deux heures
après midi nous pafllmes Galli- G.uiooii
poli qui eft une ville raifonnablement
grande, mais mal peuplée:
Il y a plufieurs Grecs qui y demeurent
, dont le trafic ordinaire
eft de vendre du Raki, c'eftàdire
de l'eau de vie. On y voit un
Chateau , mais qui n'eft pas de
grande importance ; il y a aufli un
petit Golfe qui fert pour les vaiffeaux
& pour les Galères. Sur le
bord de la Mer eftl'Arfenal, où il
y a , fous une efpece d'arcade,
quelques vieilles Gaieres qu'on die
que les Turcs ont prifes fur les
Vénitiens , quand ils fe rendirent
mutres de l'Me de Chypre: Mais
il eft plus vrai femblablequecefont
les reftes de leur flotte qui fut défaite
auprès de Lepante, & qu'ils
tâchèrent de tranfporter par l'Ifthme
de Corinthe pour la faire paflcr
dans l'Archipel où ils ne pouvoienc
^ors aller par Mer, parce que les
Chrétiens qui avoient remporté la
viftoire , tenoient les paflkges fermez.
On croit que cette ville efl:
la première que les Turcs ayentpris
en Europe fous Amiirat I. 'an
1363. On la voit N". 4.7. eft c'eft
une de celles que j'ai copiées fur les
deiTeings du S'. Waftjau, parce que
je n'eus pas le temps d'en foire moi
meme le crayon. Afîndegarentirlcs
vaifleaux des accidens qui leur peuvent
arriver pendant la nuit & dans la
tempête , on voit là deux Phares
qu'on entretient fort commodément
de ^argent que- tous lés vaiflèaux qui
paflent font obligez de donner.
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