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«4 00 V O Y A G E au L E V A N T
C h a p i t r e LXXVII.
LAuteur ^m de SmymepouraileraFenife. Coutume de
faire faire la garant aine à ceux qm viennent du Levant. Situation de
l Hôpital de i. Lazare ¿yc.
Qu o i q u e je p.iíraíre fort agréablement
le temps à Srayrne,
taiiià la cliairequ'autrement, &que
même pour y vivre plus commodément,
quelques Marchands de notre
nation y euiTent fait bâtir exprès
une maifon à Hafelaer autrement
Hadgiler ou Haggiler, reprefentéeici
N". 204. dans laquelle ils ont plufieurs
beaux appartemens & diverfes
chambres , avec une écurie à tenir
trente chevaux, le tout environné
d'une bonne muraille, par les ouvertures
de laquelle on peut voir la
maifon dans toute fa beauté. Je ne
lailfai pas de former le deflèin de
retourner en Italie, après avoir demeuré
aflèz longtemps chez Moniîeur
Giacomo 'De Bucquoy , qui
faifoit la depenfe de fa table en
commun avec Meflîeurs BenediBo
Giuk , & Guitlielmo Slaars, auifi
Marchands de notre nation , & ils
avoient avec eux dans la même maif
o n le Threforier Giacomo vander
Merkt. Outre cette bonne compagnie,
j'étois encore fort bien venu
chez le Confuí Monficur -van
T>am , à la table duquel je
mangeois fouvent. Tous ces Mefiieurs
prenoient grand plaillr à la
chaife & à la pêche, ce qui étoit
auiTi ma paillon. Tout cela ne
m'empêcha pas de penfer au volag
e d'Italie, & lors que le deiTeinen
fut pris, je crus que je ne pou vois
mieux faire que de me fervir d'un
convoi qui étoit là, un des vaiffeaux
duquel , nommé Juffrouw
Anna étoit commandé par le Capitaine
Jean de Ipogei, & étoit defliné
pour Venile. Apres donc
avoir fait à Smyrne un fejour de
iix mois, je pris congé du Confuí ;
Monficur van Dam, de ces autres;
Meflîeurs dont je viens de parler,'
& de tous mes amis,en fuite de quoi j e
me rendis à bord, un peu après
minuit, parce que j'étois parti fort
tard de Smyrne avec la chalouppe.
Le d'Oaobre 168+. au ^^
tin le vaifléau Elswout ou commandoit
le S'. Gérard -vanaer 'Duffen
, leva l'ancre , & nous le faivimes
auflî tôt. Environ deux heures
après midi nous eûmes du calme,
& un vent contraire, ce qui
fut caufe que nous ne fîmes que
louvoier jufqu'au foir, auquel temps
le Commandant fit tirer un coup
de canon ; & allumer du feu pour
donner le lignai qu'on eût à jetter
l'ancre comme lui, ce qui fut fait
auilî tôt. Le 16. au matin comme
le jour commençoit, on leva l'anc
r e , & en même temps les cinq
autres vailfeaux partirent du Fort
& nous joignirent environ huit
heures. Nous louvoiâmes tous enfemble
jufqu'a minuit par un vent
de Nord , pallant cependant Calaberno
& l'Ifle de Chio. Le
au point du jour trois de nos vaiiTeaux
étoient déjà hors de nôtre vue.
Environ trois heures nous paiTàmes
r i f l e d'Ipfera. Avant le foir le
Commandant nous attendit avec Ipfera.
les cinq autres vaifleaux , il faifoit
alors un fort mauvais temps
mêlé de pluye , de tonnerre , &
d'éclairs. Toute cette nuit nous
ne fîmes prefque que flotter, parce
que nous n'ofions paflir le detroïc
qui eft entre Negrcpont & Andréa
appellée autrefois Andros. Le 28.
au matin nous eûmes encore le même
temps , & ils faifoit fi obfcur
que nous ne pouvions voir la terre.
Environ midi nous vînmes entre jVfgrepont
Si: Andréa , où nous palfimes Ncgrcpar
un bon vent d'Ëf l . Cette vue eft . An»
reprefentée N°. 20 j . La montagne de
Negre-
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