wiO'âki «afflAfti
en E G Y P T E , SYRIE,
que c'ctoic là auprès qu'ctoit né
Homere. A prelènt, cc n'eft plus
qu'un ruiflèau qui ert: prcfqiie à Icc,
à moins qu'il ne vienne à s'enfler
par l'abondance des pluies. Ce qu'il
y a d'eau , fait tourner deux moulins
qui fervent à la porter dans les
jardins qui font aux environs pour
les arrofer.
A une bonne heure de la Ville,
dans l'endroit qu'on appelle Planure,
autrement la plaine de Hafelaer,
il y a quelques ruines, qu'on
dic être des reftes d'un Temple
dejanus. C'eft une petite place qui
a deux entrées, l'une au Nord, &
l'autre au Sud. On dit qu'on fouilla
aux environs il y a quelque temps,
& qu'on y trouva la Statuede Janus
à deux vifages, qui fur achetée par
le Confuí de Venife. Cela confirme
la penfée, que c'etoit là eneiFet
le Temple de cette Divinité.
Dans la même plaine, à un demie
heure de Smyrne, on trouve auprès
du grand chemin, le bain de Diane.
C'eft un Lac dont l'eau fait tourner
fept moulins à moudre du blé.
A une petite li'eup He la Ville, en
allant vers le Château, on trouve,
à ce que l'on croit , l'endroit ou
étoit l'ancienne Smyrne, on y voit
auffi encore quclquqs reftes d'Antiquitez.
C'eft autour de là qu'on trouve
fous terre la plus part des Statues ,
comme il arriva dans le temps que
je demeurois à Conftantinople. Des
Turcs fouillant par hazard dans cet
endroit, en trouvèrent quatre qui , à
ce qu'on dit , étoient fort belles.
U n de nos Marchands les acheta,
& pour avoir la perraifllon de les
faire enlever , il fit un prefent au
Cadi, ou juge du lieu.
Cette Nouvelle étant venue aux
oreilles de Monfieur de Guilleragues
qui etoit alors AmbaiTadeur de
t r a n c e à la Porte, il pria le marchand
qui les avoit achetées de les
hu vouloir ceder ; vraifemblablement
dans le deiTein de s'en faire honneur,
& de les envoier au Roi fon
Maiftre. Mais le Marchand les lui
refufa le plus civilement qu'il put.
A quelque temps de là crois de
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ces Statues furent chargées fur un
vailTeau François qui partoit pour
Marfcille. Il fut pris par les Corfaires
d'Alger qui étoient alors en
guerre avec la France , mais leur
vaiiTeau alla echouer vers la cote de
Ligourne. Les trois ftatuës furent
retirées de l'eau, & eniiiiteenvoiées
à Pans par la Nation Françoife, &
de Paris on les porta à Verfailles où
elles font à préfent. La quatrième
fut depuis envolée par le convoi de
Hollande , & déchargée à Amfterdam,
d'où elle a été encoreenvoiée
à Rouen , & de là pareillement à
Verfailles , où elles font à prefent
toutes quatre. On donna à Paris
douze cens Ecus pour cette dernier
e , & l'on ajouta lors que le paiement
s'en fit, que fi le marchand
avoit pu livrer les quatre cnfemble
on lui en auroit aiTeurément donné
du moins vingt mille ecus.
Les Tremblemens de terre qui
font fort ordinaires à Smyrne, ont
ruiné cette ville jufqu'a fix foisj
mais à caufe de la commodité de
fon Port, elle a toujourscté rebcâtie.
Les Grecs de ce païs là appréhendent
beaucoup un feptieme Tremblement,
à caufe d'une certaine predidion,
qui dit qu'à cette feptieme
fois elle fera détruite fans reiTource.
On trouve encore fouvent dans
ce heu de fort belles Antiquitez fous
terre. En l'année ló/i. l'on trouva
le Tombeau de Marcus Fabius
Romain , & de fon fils , les deux
corps y étoient encore l'un auprès
de l'autre avec leurs cuiraflesSc leurs
habits de guerre, & fur la tombe il
y avoit une infcription Grecque
dont voici le fens.
Marais Faims, fils de Marcus
Fabius, de la Famille Galería,
furnomme Junms , aagé de
vingt é- un an.
Ce Tombeau eft à prelènt tout
auprès de Smyrne dans le jardin
d'Achmet Aga, où il fert à une fontaine.
Il paroift tel que le reprefcnte
la taille douce qu'on a jointe
ici.
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