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 C H A P I T R E  LXIX.  
 'Defcrï^ûon  de  quelques  cMedatlles,  O"  de quelques  pierres  
 qu'on  trouve  àçjlep.  Hahillemens  des Femmes  &-c.  
 COmme  j'ai  paiTé  un  temps con-'  
 fiderable  à  Alcp  ,  j'ai  eu  
 l'occafion  de  recouvrer  quelques  
 Médaillés  que  les  Arabes  &  les  
 Turcs  vendent  aiTez  fouvent  aux  
 Curieux  ,  &  qu'ils  vont  chercher  
 dans  les  mafures  &  fous  les  ruines  
 des  anciens  bâcimens  ,  afin  de les  
 vendre  aux  Européens  qui  les  re  
 cherchent  ,  &  qui  leur  en  donnent  
 de  l'argent.  J'y  en  achetai  
 donc  un  aiTez  grand  nombre ;  mais  
 lors  que  je  fus  à  Venife  j'en  trafiquai  
 d'une  bonne  partie  ,  &  même  
 de  quelques  unes  des  plus  confiderables. 
   e  ne  m'en  fuis  pas  
 pourtant  tellement  dégarni  ,  que  
 je  n'en  puife  bien  encore  montrer  
 quelques  unes  ,  entre  lefquelles il  
 y  en  a  que  je  croi  qui  meritent  
 bien  qu'on  en  dife  que que  chofe;  
 Elles  font  entre  celles  qui  font  remieux  
 ce  qu'elle  veut  dire,  &  à  
 quelle  occafion  elle  a  été  frappée »  
 j'ajouterai  ici  le Jugement  des  fçavans  
 fur  cette  matière.  
 Ils  croient  donc  que  dans  la  premiere  
 Médaillé  qui  eft d'argent,  &  
 prefque  auiTi  grande  qu'elle  paroîc  
 dans  la  figure,  eftîreprefentée  d'un  
 côté  la tête  de  la  Deefle Diane  avec  
 un  arc  fur  fon  epauie  ,  &  fur  le  
 revers  ,  Apollon  qui  eft  appuié  
 fur  quelque  chofe  qui  par  en  bas  
 reifemble  à  un Trepied  -,  il  tient  
 dans  fa  main  une  branche  de  Laurier  
 ,  dont  l'arbre  étoit  confacré  à  
 cette  fauflè  Divinité  ,  avec  cette  
 Legende  MAFNHTON  HATSANUS  
 nATSANIOT-  qui  donne  à  connoitre  
 que  ceux  de Magnefie  firent  frapper  
 cette  Médaillé  lors  que  Paufanias  
 fils  de  Paufanias avoit  le  fouverain  
 commandement  chez  eux.  On  
 prefentées  N°.  188.  &  les  Sçavans  ! trouve  dans  l'hiftoire  que  Diane  
 en  font d'autant plus d'etat,  qu'elles  étoit  en  grande  veneration  dans  ce  
 font  fort  rares  -,  ce  qui  n'empêche  pais là  ,  6c_perfonne  n'ignore  qu'- 
 pas  pourtant  qu'on  n'en  trouve  
 encore  quelques  unes  là &  ailleurs,  
 &  que  les Medailliftes ne  donnent  
 la  defcription  tantôt  des  unes,  tantôt  
 des  autres.  Et  il  ne  faut  pas regarder  
 cela  comme  un  mal  ,  parce  
 que  comme  il  arrive  fort  fouvent ou  
 que  quelque  chofe  des Lettres eft  
 efFacé,ou que l'image eft toute  ufée de  
 vieilleiTe,  ou  que  de  quelque  autre  
 maniéré  que  ce  foit  ,  il  y  manque  
 quelque  chofe,  on  y  peut  fuppléer  
 par  ce  moien  là  ,  &  remplir  pour  
 ainfi dire  ce  qui  y  manque.  
 Mais  comme  on  a  moins  de fatiffaftion  
 à  en  confldeter  fimplement  
 la  graveure  fans en  comprendre  la  
 fignification,  que  lors  qu'on  compare  
 la  Médaille  avec  fon  Revers,  &  
 que  par  la  confrontation  qu'on  fait  
 de  CCS  deux,  chofes on  comprend  
 Apollon  paflbit  pour  le  frere  de cette  
 DeeiTe  ,  à caufe de  quoi les Magnefiens  
 voulurent  lui  faire part  de  
 l'honneur  qu'ils  rendoient  à  cette  
 Divinité  ,  en  faifant frapper  cette  
 médaillé.  
 La  fécondé  piece  d'argent  qui  eft  
 un  peu  plus  petite  que  la  premiere,  
 a  fur  le  premier  côté  une  tête  de  
 femme  ,  &  fur  le  revers  on  voit  
 un  cheval  fous les  pieds  duquel  il  y  
 a  une  urne  avec  cette  infcription  
 KTMAffiN, &  fous le  cheval, EET0HE,  
 qui  donne  à  connoitre  que  ceux  de  
 Cyme  en'  Eolie  firent  frapper  cette  
 médaillé  lors  qu'un  nommé  Scuthes  
 etoit  leur Gouverneur.  
 Sur  le premier  côté  de  la  troifiéme  
 piece  qui  eft de  cuivre  ,  &  encore  
 plus  petite  que  les  autres  on  
 voit  r.iEgi(Jc  OU le  bouclicr  de  Mi- 
 '  netve