
 
        
         
		ÌÌW  
 i -V  'i  
 1 5 4  VOYAGE  
 que  de  lire  le formulaire,  faitfiimer  
 tant  fur  eux  que  fur  tous  les  alTiftans, 
   de  l'cncens  ou  quelques  autres  
 parfums.  Cependant  cous  les  
 affiftans  marmottent  quelques  prieres, 
   & font plufieurs fignes de  croix,  
 comme  s'il  prioient  pour  ceux  qui  
 entrent  dans  l'état  du  mariage,  apres  
 quoi  le  Papas  leur  Ik  le  formulaire, 
   &  les marie,  prenant  premièrement  
 l'anneau  de  deiTus  l'Autel,  
 u  L  E  V  A  N  T  
 fer  ,  ou  faire quelques  mouvemens  
 femblables.  Apres  que  toutes  ces  
 Ceremonies  font  faites,  les  hommes  
 fe  retirent  &  les  femmes  auili,  &  ils  
 s'en  vont  chacun  à  part  fe  rejouir  
 &  faire  les  Noces.  La  compagnie  
 eli  d'ordinaire  fort  grande  :  Les  
 mets  qui  font  fort  abondans,fe  fervent  
 &  après  l'avoir  bénit &  fait plufieurs  
 fignes  de  croix  ,  il  le  met  au  petit  
 doigt  de  la main  droite  de  l'Epoux,  
 &  puis  au  petit  doigt  de  l'Epoufe  ,  
 ce  qu'il  réitéré  jufqu'a  trois  fois  tant  
 à  l'un  qu'à  l'autre.  11  fait  la  même  
 chofe  des  deux  petites  couronnes  
 qu'il  leur  met  fur  la  tête.  Lors  que  
 cela  eft  fait  ils  s'entre-donncnt  la  
 main  ,  &  on  leur  prefente  un  verre  
 de  vin  dont  ils  boivent  chacun  une  
 gorgée  &  le  Parrain  aulTi.  Quand  
 le  verre  efl;  vuide  le  Papas  le  jette  
 &  le  caife,  &  puis  il  leur  etend  une  
 efpece  de  voile  ou morceau  d'ctoffe  
 de  foie  fur  la  téw,  &  les fait  dana 
 dans  de  petits  plats ;  &  l'on  en  
 change  raifonnablement  pendant  le  
 repas.  Qiynd  la  compagnie  eft  fi  
 grande  ils  n'ont  point  de  Table,  &  
 comme  ils  s'ailèient  tous  à  terre à la  
 maniere  des  Turcs,  on  met  auffi les  
 plats à terre, & tous les conviez ont  une  
 ferviette  pour  s'eiTuier  les  mains  
 qui  eft  fi  longue  qu'elle  s'etend  à  la  
 ronde fur les genoux de toute  k  compagnie. 
   
 Chez  les  Juifs  on  marie  auilî  
 gens  fort  jeunes.  De  mon  temps  il  
 y  eut  un  jeune  homme  de  quinze  
 ans  qui  fe maria à une fille qui n'en avoit  
 que  douze,  &  au  bout  de  l'an  
 ils  Curent  un  enfant,  de  forte  qu'- 
 eux  trois  ne  faifoient  pas vingt  neuf  
 ans.  
 CHAPIHP  
 i  
 "  il  
 't   '1i1l   f  
 1"  '  
 m