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 j'allai  chercher  cxaaement  de  tous  
 côcez,  je  vis  bien  vingt  ou  trente  
 nids  de  chauvefouris,  mais  je  n'apcrceus  
 aucune  ouverture  qui  conduific  
 quelque part.  
 ^ Apres  avoir  ainfi  bien  confidcré  
 la  chambre  de  fepulcrcs  par  dedans  
 ,  nous  nous  mimes  en  état  de  
 defcendre  par  le  même  chemin  par  
 tout  craflèux  de  la  fueur  que  nous  
 avoit  caufé  la  fatigue  &  la  peine  
 d'aller  auifi  couchez  fur  le  ventre  j  
 appuiez  feulement  d'une  main,  parce  
 que  de  l'autre  il  falloit  tenir  
 la  chandelle,  &  d'ailleurs  tout  barbouillez  
 de la poudre  qui  s'etoit  mêlée  
 avec  la  fueur,  à  peine,  dije,fumes  
 nous  f ^  1  --  ^  H H ^  ortis  ,  que  le  Confuí  &  
 ou  nous  étions  montez,cherchant  fa  compagnie  qui  nous  virent  fi  
 mplcment  a  prc  ^u x  gardons  fi  prirent  â  eclatter  
 peine  Nous  defcendimes  donc  le  fe  pouvoir  remettre  
 long  des  Ipncs à | r ands pas,  & nous  Mais  le  Confuí  qui  craienoit  que  
 eûmes  aflez  d'àifaire  à  pofer  ferme-  nous  ne  nous  refro^diffions^avec nomcnt  
 nos  pieds  du  côté  gauche  ,  &  ! tre  fueur  ,  ne  voulut  pas  nous  rétea  
 éviter  du  côté  droit  le  gliilant des  |nir  plus  long  temos,  l  ,1  noi^coi l  
 pierres  en  nous tenant  ferme au banc.  Ifeilla  de  monter  au  plutôt  en  hau  ,  
 foîs  ^  . m c ^ n  '  ' T '  nous  portoit  enc«:  
 fois  a  glider ,  nous  aurions  bien  eu j re  à  aller  vifiter  le  rcfte  de  la  Pyran 
 v i i r i " '  '  Nous  ar-  mide,  ce  que  nous  jugeâmes  eifef- 
 ¿ T "  h^^euftment  au  bas,!  fet  qu'il  falloit  faire fans  dilVere  da- 
 &  a  CCS aparreracns  que  nous  avons  i vantage  
 Cependant;  Nous  commençâmes  donc  à moncomme  
 a  cunofice  me  portoit  à  ter  par  dehors,  &  en  reprenant  de  
 ?  ^  P™"'  quelques  temps  en  temps  haleine,^iou  parc  
 erchc^s  '  ^^  i"iqu'a  environ  ù  moitilde  
 encore  un^  n ^  l  '>  '  >  hauteur  ,  où  nous  trouvâmes  à  
 L  fnn  J  r  ^  1 ™  '  «t r e  l'Eft  ¿  
 Cependant  un  ou.  deux  de  ma  
 peme.  
 ^  :  Quand  on  clî  venu  au  h.ii]r  .  nn  
 compagnie  étant  dê,a  fortis  par  là  , j t r o ^  une  belle  pl  te  fo  me  d'où  
 je  voulus  auiîi  m'y  ghiTer  avec  ceux  i l'on  a  une  agreabk  vue  fw  le  Ca^rc  
 qui  me  fuivoient,  mais  je  demeu-!  &  fur  toute^a  camp  gne  des  
 rai  fourre  dans  ce  trou  fans  pou-  rons.  Je  dellinai  de^cfha«  
 voir  me  remuer  çà  m  la.  Par  bon-,  tois  la  vue  des  fept  Pyr  m L s  au'  
 heur  cetoit  tout  à  l'extrémité  du  on  conte  d'ici  à  diiCe  de  ^e^t  
 trou,  de  forte  que  ceux  qui  etoient  
 dêja  fortis  pouvoient  bien  me  toucher, 
   ils  me  prirent  donc  par  le  
 bras  &  me  tirèrent  dehors,  &  ceux  
 qui  me  fuivoient  aiant  trouvé  un  
 peu  plus  d'efpace en  fortirent  auiïï.  
 Nous  continuâmes  en  fuite  le  long  
 de  cette  ouverture  par  où  nous  étions  
 entrez  ,  &  fortimes enfin  dehors  
 ,  fort  aifes  d'avoir  contenté  
 notre  curiofité.  
 lieues.  On  a  la  mer  à  côté  gauche  
 comme  elle  eif  reprefentée  N°.8o.  
 J e  deffinai  aulli  une  autre  vue,  qui  
 reprcfente  tout  le  païs  tel  qu'il  fe  
 montre  a  le  regarder  de  là,  &  comment  
 au  tour  de  ces  Pyramides  il  
 Y  a  pluficurs  reftes  de  quelques  autres  
 bâtimens  ,  de  rochers  ,  &  de  
 grottes  ,  comme  en  le  peut  voir  
 dans  la  taille  douce  N".  8i.  
 La  platte  forme  qui  à  la  regar- 
 A  perno  fumes  nous  fort,s  d.c.)  der  d ' ^ X  Se'^f imr  
 t e .  
 e n E G  Y P T E ,  S Y R I E .  &c.  
 te  ,  eft  de  dix  ou  douze  großes  
 pierres  i  &  elle  a  à  chaque  côté,  
 qui  eft  quarré,  feize à dix  fept pieds.  
 Il  y  a  quelques  unes  de  ces  pierres  
 qui  font  un  peu  rompues,  &  
 la  principale  de  toutes,  fur  laquelle  
 étoient  la  plus  part  des  noms  de  
 ceux  qui  avoient  pris  la  peine  d'y  
 monter,  avoir  été  jettéedu  haut  eiv  
 bas  ,  par  l'emportement  de  quelques  
 voiageurs  François  ,  deforte  
 qu'on  ne  voioît  plus  là  gueres  de  
 noms.  J'écrivis  aufli  le  mien  fur  
 une  de  ces  pierres.  
 Enfin  nous  nous  mîmes  en  état  
 de  defcendre  de  deffiis  la  Pyramide  
 où  nous  étions  montez  avec  
 beaucoup  de  peine.  Ce  fut  par  le  
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 fis  mefurer  la  diftance  de  ces  coins  
 de  l'un  à  l'autre  ,  qu'ils  trouvèrent  
 qui  montoit  à  cent  vingt  huit  brafles  
 qui  font  fept  cens  &  quatre  
 pieds.  
 L'entrée  n'eft  pas  droit  au  milieu,  
 le  côté  du  foleil  couchant  étant  plus  
 large  d'environ  foixante  pieds  que  
 celui  du  foleil  levant  ,  au  moins  à  
 ce  que  diicnt  quelques  uns,  car  je  
 ne  me  donnai  pas  la  peine  de  le  
 mefurer.  
 Alors  j'envoiai  les  mêmes  Arabes  
 encore  une  fois  au  haut  pour  prendre  
 la  mefure  de  la  hauteur,  qui  fe  
 trouva  être  de  cent  douze  braflès  à  
 mefurer  auflî  par  devant.  Ces  braffes  
 à  les  prendre  chacune  de  cinq  
 dehors  que  nous  en  defcendimes,  ' pîeds  &  demi  reviennent  à  fix  cens  
 Car  quand  on  les  a  bâties  ,  on  a  •  fcize  pieds.  Deibrte  que  cette  Pytellement  
 pofé  les  pierres  les  unes  ramide  nous  parut  plus  large  du  
 fu..r.  Ulecs  autres  qu'après  en  avoir  pied  (autant  qu'on  le  pouvoît  mcfait  
 un  rang,  avant  que  d'en  po  
 fer  un  fécond,  on  a  laiffé  un  efpace  
 à  fe  pouvoir  tenir  delîus  ,  ou  
 au  moins  y  adbir  les  pieds  fermes  
 pour  y  pouvoir  monter  &  defcendre  
 comme  par  degrez,  je  les  confurer  
 au  deilùs  du  fablej)  de  quatre  
 vingt  huit  pieds  ,  qu'elle  n'etoit  
 haute,  &  felon  cette  mefure  le  centre  
 de  la  Pyramide  devoir  être  de  
 trois  cens  cinquante  deux  pieds.  
 Voiez  donc  à  p,eiènt  comment  
 tai  en  defcendant,  &  j'en  trouvai  | peut  s'accorder  avec la vérité,  ce que  
 deux  cens  dix,  les  unes  hautes  de  ; quelques  uns  dilent,  qu'une  fleche  
 quatre  paumes,  les  autres  de  cinq,,  tirée  du  haut  de  la  Pyramide ne  peut  
 &  quelques  unes  de  fix  ,  &  pour  jamais  atteindre  jufqu'a  la  derniere  
 la  largeur  quelques  unes  l'avoient  marche  ou  rang  de  pierres  du  bas.  
 de  deux  paumes,  &  quelques  unes  
 de  trois,  d'où  il  eft  aifé  de  comprendre  
 combien  il  doit  etre4difficile  
 d'y  monter.  En  effet  il  faut  
 Car  un  bras  mediocrenient  fort  peut  
 tirer  une  fleche  jufqu'a  la  longueur  
 de  mille  pieds  ,  &  j'en  ai  vu  entre  
 les Turcs  &  les  Arabes  qui  favoient  
 quelque  fois  travailler  en  même  j fi bien  manier  l'arc, que la  fleche  votemps  
 des  mains  des  pieds  &  desjloit  à  plus  de douze cent  pas.  
 genoux,  &  l'on eft obligé de fe repo- ';  Le  côté  de  cette  Pyramide  qui  refer  
 de temps en temps.  Cependant  il  
 eft  encore  plus  malaifé  de defcendre  
 que  de  monter,  & quand  on  regarde  
 de  haut  enbas,  les  cheveux  dreffent  
 à  la  tête.  C'eft  pourquoi  je  
 garde  le  Nort  eft  bien  plus  gâté que  
 les  autres  cotez  ,  parce  qu'il  eft  
 beaucoup  plus  battu  du  vent  du  
 Nord,  qui  dans  les  autres  pais eft un  
 vent  iéc,  mais  humide  en  Egypte.  
 Pour  ce  qui  eft  de  la  fécondé  py-  Sccondc  
 ramide  nous  ne  la  pûmes  voir  que  ^'i'''""'''^- 
 defcendis  toujours  à  reculons,  &  je  
 ne  regardois  nulle  part  finon  à  bien  
 pofer  mes  pieds  à  mefure  quejedef-1 par  dehors  
 cendois.  1 ni  y  cntrsr  
 parce  qu'on  ne  peut  
 ni  monter  par  deffiis.  
 Enfin  après  en  êtredefcendu  avec  j Car  coiiimc  nous  l'avons  déjà  dic  
 bien  de  la  peine  &de  l'inquictude,  ! elle  eft  fermée,  fc  elle  n'a point  non  
 j'allai  d'un  coin  à l'autre,  fçavoir par.  plus  de  degrez  comme  l'autre  par  
 devant,  &  je  contai  trois  cens  bons ; ou  l'on  puiffe monter.  Do  loin  cetp. 
 is.  Alors  je  donnai  à  deux  Ara-  te  feconde  Pyramide  paroit  plus  
 bes  une  corde  que  j'avois  pour  haute  que  la  premiere,  pircc  qu'elcet  
 effet  prife  avec  moi ,  &  je  leur! le  eft  bâtie  dans  un  endroit  plus  cieli  
 b  ^  vé .  
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