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 28  VOYAGE  au  L E V A N T  
 liberté  j  il  n'efl:  pas  neceflâire  ici,  
 d'avoir  un Janiflàire  avec  foi,  comme  
 il  faut  en  avoir  dans  les  autres  
 endroits  de  la  Turquie.  
 Les  jours  des  plus grandes Feftesj  
 les  Grecs  fe  donnent  auffi le  plaifir  
 de  s'en  aller  à  la  Campagne,  prenant  
 avec  foi  de  quoi  faire  bonne  
 chere  ,  &  dans  ces  occafions  on  fe  
 divertit  à  voir  faire  aux  femmes  de  
 cette  Nation  mille  plaifanteries.  
 On  a  tous  les  jours  de  ces fortes  
 d'aflèmblées  entre  les  marchands,  à  
 caufe  que  toutes  fortes  de  vivres  y  
 font  à  grand  marché.  En  un  mot  
 on  peut  dire  qu'on  trouve  àSmyrne  
 tout  ce  qui  peut  flatter  les  lêns  &  
 rendre  la  vie  agreable.  
 SotiTra-  Au  refte  autant  que  la  maniéré  
 fc  de  vivre  y  eft  divertiifante,  autant  
 s'y  fait  il un grand commerce.  Entre  
 les  Negotians  ,  les  Hollandois,  qui  
 ne  font pas les moindres,  y font auffi  
 bien  que  les  Anglois  un  très fameux  
 trafic.  Nos  Flottes  accompagnées  
 de  bons  convois  y  mènent  tous  les  
 ans  une  grande  quantité  de  Draps  
 de  Hollande,  &  d'autres  richesmarchandifes, 
   &  lors  qu'elles  y arrivent  
 on  voit  accourir  fur  le  bord  de  la  
 mer  des  milliers  de  perfonnes,  parce  
 qu'une  partie  des  marchandifes  
 dont  ces  vaifleaux  font  chargez  font  
 pour  le  compte  des  habitans  de  ce  
 pais  là,  tant  Turcs  que Juifs,  Arméniens  
 &  Grecs,  ou  qu'au  moins  
 on  en  negotie  avec eux fur le champ.  
 On  ne  voit  jamais la même affluence  
 de  peuple,  quand  les  autres  vaiffeaux  
 arrivent  ,  non  pas  même  
 quand  c'eft  la  Flotte  des  Anglois  
 parce  que  leurs  navires  ne font  jamais  
 chargez  d'autres  marchandiiès  
 que  de  celles  de  leur  Nation.  
 •  Les  principales  marchandifes  que  
 les  Chretiens  rapportent  de  ce  pais  
 là  font  des  foies  de  Perfe que les Arméniens  
 amènent àSmyrne,  du fil &  
 des  toiles  de  Coton  qui  viennent  de  
 Magnefie ,  du  poil  de  chameau  &  
 des  étoffés qui en font faites,  tels que  
 font  les  camelots  ondez  &  d'un  parfaitement  
 beau  luftre.  Ils  fe  fabriquent  
 à Angoure,  & ces marchandiiès  
 font  amenées  par  les  Caravanes,  
 de  dix  huit  journées  de  chemin  de  
 Smyrne ;  On  les  vent  depuis  douze  
 ecus  jufqu'a  foixante,  &  même  au  
 delà,  felon  qu'elles  font  belles,  on  
 en  aporte  encore  des  Tapiflèries,  
 des couvertures  picquées,  des  Noix  
 de  galle  &c.  
 Les  Caravanes  y  arrivent  environ  
 les  mois  de  Février,  de Juillet,  &  
 d'Oilobre,  &en  repartent auffi environ  
 le  même  temps,  pour  lequel  
 chacun  fe tient  prêt.  Ce  voyage de  
 Perfe  &  de  Smyrne  dure  d'ordinaire  
 environ  fept  mois.  
 Fendant  que ¡je  demeurai là j'ouis  
 dire  que  William  Rey  Confuí  de  la  
 Nation  Angloife &  Richard  Mondi  
 Commandant des Vailfeaux,  etoient  
 dans  le  delTein  d'aller  faire un  voyage  
 à  Ephefe  ,  &  dans  quelques  autres  
 villes  de  l'Afie  Mineure  ,  aux  
 r  Auteur  
 trouve une  
 ocafion  
 pour  aller  
 àÊphefe.  
 Eglifes  de  laquelle  furent  autrefois  
 addreilées  les  lettres  qu'on  voit dans  
 l'Apocalypfe.  Je  cms  que  je  devois  
 profiter  de  cette  occafion,  &  dans  
 cette  vue  je  tâchai  de m'infinuer  auprès  
 de  ce Confuí,  &  je  le  priai  de  
 vouloir  bien  que  j'euife  le bonheur  
 de  me  joindre  à  fa  fuite.  Il  me  
 1 accorda  fort  civilement,  &  je  me  
 mis  auffi  tût  à  apprêter  tout  ce  que  
 je  crus  qui  m'etoit  nccelTairc  puurce  
 voyage.  
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