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e n E G Y P T E . SYRIE.&c:
C H A P I T R E LXXV.
T)é^an de Sattalia, O- retour à Smyrne.
De-part J^E i_o. de/Sattalia. | ^ r i »in ,» j je- pris congèdi,
J U <-onfiil pour m'en aller à Smyrne
avec une Caravane qui s'écoic
pour faire ce voiage. Nous
paflames d'abord par une plaine d'environ
deux lieuès de long, qui ne
, confifte pour la plus part qu'en de
petits bouquets de bois, & de là par
une montagne, après laquelle nous
vînmes encore dans une vallée femblable
à la premiere. Nous y trouvâmes
un beau Lac, où nous nous
arrêtâmes auprès d'une Fontaine qui
iorc de terre au travers du fable.
Un peu devant le foir une grande
partie de la Caravane qui étoit demeurée
derriere, nous vint rejoindre:
A une heure après minuit nous
reprîmes notre chemin , & après
avoir marché environ une heure,
nous nous trouvâmes entre les montagnes,
où l'on rencontre les ruines
d'un fort grand bâtiment, plufieurs
autres ruines, & quelques grandes
pierres où il y avoit des Infcriptions
qui marquoient qu'elles avoient fervi
à des tombeaux. Je nepusleslire,
quoi qu'il fît un beau clair de
Lune parce que les Lettres avoient
ete tellement ufées par le temps,
qu'elles n'etoient plus hfibles. Aux
environs de là on pafle une partie
d'un fort méchant chemin, des deux
côtez duquel on trouve entre les
montagnes plufieurs reftes & morceaux
de divers grands bâtimens.
Lors que le jour commençoic nous
vînmes dans une belle & grande vallee,
qui s'etend au long & au large
entre les montagnes , & où nous
_ rencontrions par tout beaucoup de
bétail. Je vis auiTi un village où il
y avoit une petite Ëglife ou Mofquée
avec ia Tour. L'on pafTe là prefque
toujours entre d'agréables bocages
environnez tout au tour de petites
montagnes. Sur les neuf heures
nous vînmes à une fontaine où l'on
fit halte jufqu'a quatre heures après
midi. Alors nous nous remîmes en
chemin & nous paiTâmes deux villages
qui font l'un auprcs de l'autre
dans la montagne. Nous nous arrêtâmes
dans un champ auprès d'un
autre village, où je trouvai un ancien
bâtiment, mais je ne pus l'aller
voir, parce que c'etoit le foir & bien
tard. Ce bâtiment fervoit de Mufquée.
Le 12. nous nous remimes en chemin
deux heures avant que le Soleil
fe levât, & nous trouvâmes au bout
de cette plaine dont nous venons de
parler, une fontaine revetuë de grandes
pierres; Elle reçoit fou eau des
montagnes voifines. On voit auprès
de cette fontaine, un ancien bâtiment
qui femble avoir été autrefois une
Eglife ou un Cloitre. De là nous
traverfâmes la montagne, & nous vinmes
en fuite dans une vallée. Je
trouvai aux environs de là plufieurs
reftes de bâtimens dont quelques •
uns font prefque tous enfevelis en
terre. Environ neuf heures nous
nous arrét|mes auprès d'une fontaine
Cette plaine étoit en plufieurs
endroits couverte d'eau, au travers
de laquelle il falloir que nous pafiaffions.
A quatre heures après midi
nous continuâmes notre chemin ,
& dans peu de temps nous arrivâmes
dans la montagne, où nous nous arrêtâmes
auprès d'une fontaine.
Le 13. nous repartîmes une heure
avant k jour, & nous pafîlmcs par
un aiTez grand Heu où il v a plufieurs
Tours, & nousvinmesenfuite
dans une plaine où l'on voit une
efpece de Lac, & de là nous vînmes
a un Bourg où nous nous arrêtâmes,
c'etoit làquedemeuroitmonTOiar-w:
Et comme nous avions laifle la Ca» '
ravane derriere nous, nous fûmes
obligez de l'attendre là, parce que
le refte du chemin n'eft gucres
fûr. Il y a là aux environs plûiieurs
villages.
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