
 
        
         
		Z9Ó  V  O  Y AG  E  au  L  EV  A  N  T  
 ••  It  
 â ' ]  i.  
 !>pt  
 I '  
 I  
 II  II  -f  
 I  îiih!  I  
 il  
 I r '  'ihiî  
 t;  
 il.  '1  
 f  
 vcnoit  aufli'pour  la  premiere  fois  
 à  Jeriifalem  ,  en  fciiric  une  bien  
 plus  grande  ;  Car  lors  qu'il  s'agenouilla  
 devant  le  S.  Sepulcre  ,  
 il  verfa  une  iî  grande  abondance  
 de  larmes  &  de  foupirs  qu'à  peine  
 au  bout  de  deux  heures  putil  
 fe  remettre  un  peu.  Je  ne  
 veux  pourtant  pas  dire  par  
 là  que  ce  foit  véritablement  là  
 le  Sepulcre  de  Notre  Seigneur.  
 Mais  comme  on  ne  fauroit  s'en  
 approcher  fans  y  apporter  ce  préjugé  
 ,  &  par  confcquent  fans méditer  
 profondément  fur  les  fouffranccs  
 de  Notre  Seigneur  pour  
 nos  pech.cz  ,  il  ne  fc  peut  pas  
 ' autrement  qu'on  ne  fente  quelque  
 émotion  qui  pénétre  jufqu'au  fond  
 de  l'ame  ,  &  je  croi  qu'encore  
 que  nous  vivions  dans  un  temps  
 où  il  femble  que  beaucoup  de  
 pcrfonnes  faflènt  gloire  de  ne  croire  
 que  peu  ou  point  ,  peut-être  
 pour  cette  feule  raifon  qu'ils  veulent  
 fe  diftinguer  par  là  du  commun  
 ,  &  paiTer  pour  des  efprits  
 forts )  je  croi,  dis-je,  que  l'Athée  
 le  plus  déterminé  ne  pourroit  s'empêcher  
 avec  toute  fa refolution  affe£ 
 tce  de  fentir  la même émotion  &  
 le  même  ferrement  de  cCeur,  
 en  E G Y P T  E,  S Y R  I E,  &c.  297  
 C h a p i t r e  LV.  
 'Defcription de la ville de femfalem.  Tarticularite^touchant  
 le  Cloitru  de  S.  Sauveur  &  les  Religieux  qui j/  demeurent  ordinairement.  
 Ranfonnement  des  Turcs  à l'égard  de  ce  Cloitre.  Frais  qu'il faut  faire  
 pour  le  vùiage  de  laTerreS*'.  Rofes,  &  Olives  de bois,  de'Jéricho.  
 CHAPIPrès  
 la  Defcription  que  nous  
 venons  de  donner  des  Saints  
 hcux  il  cft  jufte  que  nous  difions  
 quelque  chofe  de  la  ville  dejerufalcm. 
   '  
 Situation  Cette  ville  Capitale  de  la  Judée,  
 kra  &  q"'  à  été  fi  celebre  autrefois,  
 cft  fituée  dans  un  pais  de  montagnes  
 &  fort  fee  ,  qui  ne  produit  
 rien  du  tout,  étant  fort iterile à trois  
 ou  quatre  milles  à  la  ronde.  On  
 iesPortes.y  compte  fix  Portes  ,  fçavoir  la  
 Torte  de  S.  Etienne,  la  'Porte  d'Herodes, 
   \3.'Porte  de'Damas,  Torte  
 d'Hebron  ,  la  Torte  de 'David  Si  
 la  Torte  du fumier.  Nous  dirons  
 un  mot  de  chacune  en  particulier.  - 
 Pojte de  La  Porte  de  S. Etienne  qui  eft.  
 S.Etienne.appellée  dans  l'Ecriture  la  Porte  
 du  Bétail,  eft  à  l'Orient  de  la  ville  
 ,  &  les  Anciens  Chrétiens  lui  
 donnèrent  le  nom  qu'elle  porte  aujourd'hui, 
   à  caufe  que  S.  Etienne  
 fut  lapidé  hors  de  la  ville  auprès  
 de  cette  porte.  ^  .  
 La  Porte  d'Hcrodes  >  qui  s'ap- 
 J c r c ^ ^ f s .  Jeremie,  
 &  la  Porte  d Ephraim,  eft  du  côté  
 du  Nord  I  &  fon  nom  lui  vient  
 ou  de  ce  que  c'eft  Herodes  qui  
 l'a  bâtie  ,  comme  le  veulent  quelques  
 uns,  ou,  comme  prétendent  
 quelques  autres,  parce  qu'elle  eft  
 auprès  du  Palais  de  ce  Prince.  La  
 va ée  de  Jofaphat  finit  à  cetre  
 porte.  
 Porte de  La  Porte  de  Damas  eft auflî  du  
 Oamas,  côté  du  Nord  ,  &  fon  nom  lui  
 vient  de  ce  que  c'eft  par  là  qu'on  
 fort  pour  aller  à  Damas.  C'eft  par  
 cette  Porte  qu'entrent  les  Pèlerins,  
 parce  qu'elle  cft  du  côté  de  Rama  
 Porte  &deJoppe.  
 i'Hebron.  La  Porte  d'Hebron  ou  plutôt  
 de  Joppe  &  de  Bethlehem  eft  à  
 l'Occident  de  la  ville,  &  clic  s'appelle  
 ainfi,  parce  qu'elle  cft  fituée  
 à  l'entrée  du  chemin  qui  même  à  
 Joppe  &  à  Bethlchem.  La  valée  
 de  jofaphat  aboutit  auftï  à  cette  
 Porte.  
 La  Porte  de  David  ,  ou  de  la  ''''  
 montagne  de  Sion  ,  cft  du  côté  
 du  midi,  &  elle  a  fon  nom  de  cette  
 montagne  parce  que  c'cft  par  là  
 qu'on  y  va.  
 La  Porte  du  fumier  cft  du  côté  
 d'Orient  ,  &  elle  s'appelle  aiiifi  à fumkr.  
 caufe  que  c'eft  par  elle  qu'on  emporte  
 hors  de  la  ville  le  fumier  &  
 les  autres  ordures.  Ce  fut  par  elle  
 que  Jefus  Chrift  fut  mené  à  
 Jerufalem  quand  il  ftit  pris  par  les  
 Juifs.  On  dit  que  c'eft  la  plus  
 ancienne  de  toutes  ,  &  cnfiiite  
 celle  de  David  &  celle  d'Herodes,  
 on  :croit  que  les  autres  font  plus  
 nouvelles.  
 Outre  ces  fix  Portes  on  en  voit  
 encore  une  Septième,  qui  eft  la  
 Torta  Aurea  ou  Porte  Dorée,  ainfi  
 appellée  peut-être  à  caufe  de  la  
 dorure  dont  elle  étoit  enrichie,  &  
 qui  la  rendoit  plus  remarquable  
 que  toutes  les  autres.  Mais  il  y  a .  
 long  temps  qu'on  l'a  maçonnée,  
 à  caufe  d'une  certaine  prédiftion  
 dont  les  Turcs  ont  voulu  empêcher  
 l'accomplifTement  ,  c'cft  que  
 les  Chrétiens  prendront  Jerufalem  
 par  cette  Porte.  Ils  portent  encore  
 plus  loin  leur  précaution  &  leur  
 follicitude  à  cet  égard.  Car  tous  
 les  vendredis  on  ferme  à  midi  tou- •  
 tes  les  autres  Portes,  &  l'on  ne  les  
 ouvre  point  que  la  Prière  du  midi  
 ne  foit  achevée  ,  parce  qu'une  
 autre  Prophétie  ou  PrediiStion  les  a  
 menacez  que  ries  Chrétiens  s'en  
 rendront^  les  Màitres  .un  veridrcdi  
 '  P  p  à  midi  
 M  VII  
 p f p j