
 
        
         
		I  i  ji  
 Hf  '  
 106  V o  Y  A G  E  au  L  EV  A  N  T  
 beralitez  aux  pauvres  prefque  au  de  
 là  cic  leur  pouvoir.  Cela  donne  
 même  occafion  aux  Turcs  d'abufer  
 de  cette  charité,  car  ils  ont  de  coU'  
 tume  de  mener  dans  ces jours  là  aux  
 Eglifcs  leurs  Efclaves  Chrétiens  qu'- 
 ils  tiennent  enchaînez  ;  Auili  leur  
 donne  t-on  rarement  quelque  choie  
 de  confiderable  ,  parce  qu'on  fçait  
 bien  que  ces  charitez  ne  tourneroienc  
 pas  au  profit  de  ces  pauvres  
 milèrablesi  qui  font  aflîirément  dignes  
 de  compaffion,  mais  qu'elles  
 iroient  dans  la  bourfe  de  leurs  Maîtres  
 avares  &  affamez.  
 Quand  la  Féce  de  Pâque  arrive,  
 ils  la  celebrent  avec  de  grandes  
 marques  de  joye,  tellement  que  les  
 Egliles  retentiflènt  de  la  voix  de  
 ceux  qui  à  mefure  qu'ils  fc  rencontrent  
 ,  s'entrccrient  K^e/©'  «vIîj  Le  
 Seignenr  eft  reffufcité,  &  des  autres  
 qui  repondent  » a iMî  ¿vsî j  Vraiement  
 il  eft  rejjufcité  s  Auffi  appellent  ils  
 cette  Pafque  nx^a  «»«î^,«».  uTafque  
 de  la  Refurreiiîon.  
 Le  Dmranche  après  Pâque  ils  celebrent  
 k  memoire  de  S.  Thomas  
 qui  toucha  Nôtre  Seigneur,  après  
 fa  Refurreftion.  Jean  lo.  
 L e  troifiéme  Dimanche  ils  celebrent  
 celle  des  femmes  qui  allele  
 Grand  &  le  Saint  ;  ils  l'obfervent  
 quarante  jours  durant  devant  
 Paque  à  l'imitation  des  Eglifes  anciennes  
 ;  &  entre  ces  quarante  
 jours  il  y  en  a  qui  font  particulièrement  
 deftinez  ,  à  celebrer  la  
 memoire  de  pluiieurs  evenemens  
 confiderables  que  la  Bible  rapporte  
 ;  &  la  dernierc  femaine  ,  que  
 le  peuple  qui  fuit  la  Religion  Romaine  
 en  Hollande  ,  appelle/iî^i)»- 
 ne  femame  ,  les  Grecs  l'appellent  
 la  Sainte  &  la  grande  Semaine  ,  
 &  ils  la  celebrent  par  des  veilles  &  
 des  jeûnes  extraordinaires.  
 Leur  fécond  jeûne  dure  auiïï  
 quarante  jours,  &  il  vient  devant  la  
 Féte  de  la  naiflànce  de  Nôtre  Seigneur. 
   
 L e  troifiéme  dure  deux  femaines,  
 on  le  garde  à  l'honneur  de  la  Vierge  
 Marie,  &  il  commence  le  pre- 
 &  finit  le  quatorzième. 
   
 L e  quatrième  ,  qui  s'obferve  en  
 memoire  des  Apôtres  S.  Pierre  &  
 S.  Paul,  commence  le  fécond  jour  
 après  la  Fête  de  tous  les  Saints,  
 &  dure  plus  ou  moins  ,  felon  que  
 Pâque  vient  plus  tôt  ou  plus  tard.  
 Car  ce  jeûne  doit  durer  autant  de  
 jours  qu'il  y  en  a  depuis  Paque  jufqu'au  
 rent  pour  embaumer  le  corps  de  f cfus  
 deuxième  jour  de  Mai.  
 Chrift.  '  
 Comme  donc  les  Grecs  different  
 L e  quatrième  Dimanche,  qui  eft  | beaucoup  de  l'Eglife  Romaine  dans  
 celui  du  milieu  entre  Pâque  &  la  l'obfervation de  leurs  Fêtes  &  de  leurs  
 Jeûnes,  ils  en  different  aulll  beaucoup  
 à  l'égard  de  la  maniéré  de  les  
 celebrer  ,  &  ils  ont  un  grand  mépris  
 pour  les  Fêtes  desSeftateurs  du  
 Pape.  
 Ils  n'adorent  point  non  plus  le  
 Sacrement  dans  l'Euchariftie,  mais  
 après  qu'ils  ont  rompu  le  pain  en  
 morceaux,  qu'ils  l'ont  trempé  dans  
 le  vin  mêlé  avec  l'eau,  &*qu'ils  ont  
 fait  la  priere  deiFus  ,  le  Prêtre  le  
 porte  à  la  ronde  dans  un  plat  couvert  
 ,  lors  qu'il  n'eft  point  encore  
 confacré  ,  &  il  fait  aitifi  un  ou  
 deux  tours,  pendant  que  le  peuple  
 regarde  cette  efpece  de  procelfion  
 avec  un  grand  refpeft  ,  &  la  faluë  
 bien  devotement,  en  baiffant  la  tête, 
   &  en  fe  mettant  à  genoux,  &  
 même  en  fe  profternant  quelquefois  
 Pentecôte,  ils  font  commémoration  
 de  ce  qui  arriva  au  Paralytique.  
 L e  cinquième  Dimanche  ils  rapportent  
 ce  qui  arriva  aux  aveugles  
 ,  &  le  cinquième  jour  après  
 ils  celebrent  l'Afcenfion  de  fefus  
 Chrift.  
 Le  fixiême  Dimanche  ils  celebrent  
 la  memoire  des  g 18  Pcres  qui  
 compoferent  l'Affemblee  du  Concile  
 de  Nicêe.  
 L e  feptiéme  Dimanche  ils  celebrent  
 la  Féte  de  la  Pente-côte,  &  
 le  lendemain  celles de  la  Sainte  &  Indivifible  
 Trinité.  
 Le  Dimanche  qui  fuit  la  Pentecôte  
 ils  celebrent  la  Féte  de  tous  
 les  Saints.  
 Ils  ont  quatre  grands  jeûnes  dans  
 l'année  dont  ils  appellent  le  premier  
 en  E  G  Y  P T E ,  S Y  R I E ,  &c.  107  
 fois  tout  à  fait  à  terre,  &:  baifant  le  hâter  la  Cérémonie.  Car  ils  tienbas  
 de  la  robe  du  Prêtre.  Ils  diiênt  nent  la  necenité  du  baptême  figranqu'ils  
 font  cela  en  partie  pour  de-  de  qu'ils  n'ofent  rien  efpercr  de  bon  
 mander  au  Prêtre  qu'il  intercede  des  enfiins  qui  meurent  fans  l'avoir  
 r » o n r  i^iiv  P^ÎT^  ^. . / i :  
 Mili'  '  
 pour  eux  ,  &  qu'il  en  faflê  commemoration  
 lors  qu'il  cclebrera  
 l'Euchariftie,  &  en  partie  auilî  pour  
 honorer  les  dons  divins  ,  qui  quoi  
 qu'ils  ne  foient  pas  encore  confierez, 
   ne  laiffent  pas  d'être  dediez  à  
 Dieu  ,  &  d'être  les  Antitypes  du  
 Corps  &  du  Sang  du  Seigneur.  A- 
 . près  cela  la  Prêtre  porte  ce  pain  &'  
 ce  vin  fur  l'Autel  du milieu  qu'ils  ap- 
 ,  pellent  la  SainteTahle.  
 O n  diftribue  de  ce  pain  &  de  ce  
 vin  aux  Hommes  &  aux  Femmes,  
 &  même  aux  Enfans  qui  ne  viennent  
 que  d'être  Baptifez  ,  &  ils  
 condannent  violemment  les  Latins  
 qui  retranchent  le  Calice  aux  Laïques. 
   
 Ils  font  aufli  obligez  par  les  Loix  
 receu  ,  audi  permettent-ils  ,  quand  
 il  y  a  danger  de  mort  ,  à  tous  les  
 Laïques  tant  hommes  que  femmes,  
 d'adminiftrer  ce  Sacrement.  
 Il  ne  leur  eft  pas  permis  de  
 reïterer  le  Baptcme  ,  à  moins  qti'un  
 Herètique  ou  un  A portât  ne  voulût  
 rentrer  dans  l'Eglife  ,  après  avoir  
 donné  de  bonnes  marques  de  fa  repentance, 
   &  c'eft  ainfi qu'ils  rebaptifent  
 ceux  de  l'Eglife  Romaine,  
 quand  il  arrive  que  quelqu'un  d'eux  
 veut  fe  joindre  à  leur  communion.  
 Ils  rejettent  tout  à  fait  le  Purgatoire  
 des  Latins  ,  quoi  qu'ils  ne  laiffent  
 pas  de  prier  pour  les  morts  &  
 d'en  faire  la  commemoration,  lors  
 de  la  celebration  du  Sacrement  de  
 la  Cene  ,  parce  qu'ils  croient  que  
 de  leur_Eglife  de  fe  confeffer  qua-'  les  ames  des  fideles  ne  vont  pas  
 trefois  l'an  ;  Mais  on  n'exige  point  !  droit  au  Ciel ,  lors  qu'elles  fortcnt  
 d'eux  ,  comme  on  fait  dans  l'Eglife  [  des  corps  ,  mais  qu'elles  font  gar- 
 Romaine  ,  un  detail  exaft  &  precis  
 de  tous  leurs  pechez,  comme  fi  c'etoit  
 un  crime  d'en  cacher  la  moindre  
 circonftance,  &  de  ne pas  reveler  
 ceux  que  la  pudeur  même  veut  
 que  l'on  tailè  ,  &  que  cela  rendit  
 inutile  l'ufage  de  la  confeiTion.  Enfuite  
 de  quoi  ,  après  qu'ils  ont  accompli  
 la  Penitence  qu'on  leur  imp 
 o f e ,  ou  que  du  moins  ils  l'ont  receuë  
 &  ont  promis  de  l'accomplir,  
 le  Prêtre  leur  donne  l'Abfolution,  
 bien  plus  en  forme  de  priere  qu'avec  
 des  marques  d'autorité.  Comme  
 par  exemple  quand  il  dit  Notre  Seigneur  
 Je/us  Chrift  vous  vueille  pardonner  
 lui  même  tous  les  pechez  que  
 vous  venez  de  confe[[er  en  fa-pre- 
 Jence  à  moi  fon  indigne  Jerviteur,  ¿y  
 tous  que  vous  pouvez  avoir  oubliez. 
   Mais  ils  ne  fe  fervent  pas  
 toujours  de  tant  de  parolles,  &  fouvent  
 ils  fe  contentent  de  dire  en  
 peu  de  mots  vos  pechez  vous  foient  
 pardonnez.  
 Il  n'y  a  point  de  temps  ordonné  
 dées  jufqu'au  jour  du  jugement  dans  
 la  main  de  'Dieu  ou dans  le  'Paradis,  
 parceque  Jefus  Chrift  Luc.  23:  4.j.  
 dit  au  Brigand  converti  T u  feras  
 aujourd'hui  avec  moi  en Paradis.  Ils  
 difent  aufll  dans  le¡ein  d'Abraham,  
 à  caufe  de  ce  qui  eft  dit  en  S.  
 Luc.  16:  22.  
 Ils  ont  une  telle  averfion  pour  les  
 Images  en  boffe,  en  matiere  deRehgion  
 qu'ils  reprochent  aux  Latins  
 ,  à  caufe  de  l'ufage  qu'ils  en  
 font  ,  d'imiter  en  cela  les  Payens  :  
 mais  pour  les  Images  deplatte  peinture, 
   ils  les  tiennent  pour  faintes  &  
 dignes  de  veneration.  Lors  que  le  
 Prêtre  eft  près  de  commencer  le  fervice  
 du  foir  ,  il  n'entre  point  au  
 Choeur  qu'il  n'ait  fait  trois  genuflexions  
 devant  l'Image  de  Jefus  
 Chrift  ,  &  trois  devant  celle  de  la  
 Vierge  Marie,  &  IOTS qu'on  célébré  
 l'Euchariftie  ou  la  S.  Cene  ,  on  fait  
 trois  femblables  genuflexions  devant  
 les  mêmes  Images.  
 Dans  les grandes  Fêtes  des  Saints,  
 on  met  aufli  leurs  Images  dans  les  
 Eglifes  pour  exciter  plus  puiffamment  
 ni  limité  pour  le  Baptême  de  leurs  
 Enfans  ,  mais  ils  le  font  rarement  
 avant  le  huitième  j _  j uonuir  ,,   aà  imj i vo/iini iso   que  11ÌI..11L  ICÛ  i n  
 le  peril  de  mort  ne  les  oblige  d'en | memoration  
 les  fidelles  à  en  faire  la  com- 
 &  on  les  met  fur  une  
 O  î  place  
 BlB:  ti'i  
 A : Miiii j  
 p i l i  
 Ì' 'ifS':  
 h m  
 ifi^illî^al  
 l i l i S