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e n E G Y P T E , S Y R I E , &fc. 275
tombant eiifuite fur une pierre à de- ' leil couché. J'allai premièrement à
mi ronde en maniere de fontaine; j l'Eglifc de S. Catherine qui cft pof-
&delààtcrre. Lebaffindelafontai- fedée par les Grecs , ou |e vis les
ne eft fait de grandes pierres. Il y cinquante Colonnes dont nous vea
encore derrière de grandes ruines nons de parler. En défendant dixd'une
EglHc qui a été bâtie par l'Im-| huit degrez fous i'Egliie on vient
leratriceHelcne. On les voit derriercj dans une Grotte ou Caverne , oii
es arbres. Lors que les enfans d'I- ; l'on vous montre (au moins comme
Iraèl éroient canipcz au defert de ' on fe l'imagine) le lieu ou naquit
Paran, comme cela eft rapporté au 13.! Notre Seigneur, celui oii la Vierge ¡-feudeb
des N" 'o mb•r es, M. -o ïfercceutordre de Marie le mit d.a ns une crèch_e , & naiilànce
Dieu de prendre un homme de chaque
Tribu , Sz de les envoier dans la
ferre promife, afin de l'epier & de
celui oii les trois Rois l'adorèrent.
J'ai dit qu'on fe l'imagine, car les
Grecs qui ont une Chapelle là aucic.
j.G
découvrir quelle étoit la Nature & près,prétendent avoir la vraye place
la qualité du pais. Où après oii ces chofes font arrivées. On "
qu'ils eurent coupé une grappe de '
raifin dans la vallée d'Efcol, ils la portèrent
à deux fur un levier jufqu'a
Moife dans le Camp. De dire en
voit audi une pierre iiir laquelle
étoit aflîfe la Vierge Marie, lorsque
les Rois adorerent fon Fils Jefusqui
venoit de nairre. Cette grotte eft
quel endroit étoit cette valléed'Efcol | toute creufée dans le roc, & fi gran
c'cft ce que tous les autres trouveroient
ailèz difficile , mais cela ne
fait point de peine à ces bons Peres,
qui montrent non feulement oii
étoit cette vallée , miiis qui marqiient
encore auprès de cette Fontaine
quel étoit precifément l'endroit
où fut coupée cette incomparable
grappe de raifin.
Enfuite nous palîâmes à l'endroit
où font les cinquante Colonnes qu'-
on void à Bethlehem dans l'Eglife ,
& qui ont été taillées de la montagne
; On en voit encore les marques
dans le roc d'où elles ont été
taillées d'une feule piece avec le
marteau & le cifeau.
Apres cela on vient au Bourg appellé
Beitiela , auprès duquel on
voit la plaine de Sennacherib qui a
pris ;fon nom de ce que l'armée de
Sanherib ou Sennacherib Roi d'Affyrie
y fut défait en une nuit avec
toute ion armée par un Ange, comme
il cft éerit Efaïe 37: 38. où ce
Prophète dit. Un^nge donc de CEternel
fortit & tua Cent quatre
vingt cinq mille hommes au Camp
des AJJf riens , à- quand on fut levé
de bon matin-, c'étaient tous des corps
morts. Et Sennacherib Roi des Af-
Syriens partit de là & s'en alla&c.
Artiv&à Quand nous eûmes encore un
fedita- peu avancé nous arrivâmes à Bethiehem
environ une heure devant fo-
Plainede
Sciinaclielib.
de & haute qu'on y peut aller commodément.
On y voit auffi un Autel
auquel on donne le nom dey»- Jepb , & le Sepulcre des Innoccns,
ainfi appellé , parce que plulieurs
petits enfans qui y étoient cachez
avec leurs Meres y furent mis à mort
& y font enterrez.
D'ici je me rendis au Couvent
où je fus receu fort civilement &
avec un accueil plein de bonté par
le Tere ReverendiJ/me, à quoi ne L'Auteur
fervit pas peu une lettre de recom- fortcMemandation
qui m'avoit été donné mentidans
par Monfieur Lub pour qui ce Pere
Gardien a beaucoup de confideration
, de même que le Tere 'procureur
Taulus à Mulonico qui eft à
Jerufalem , parce que ce Monfieur
avoit pendant quelques années
exercé la fonftion de Procureur
îour le fervice du Cloitre à Rama.
1 y avoit auflï quelques Religieux
que j'avois connus en Egypte, & à
qui j'avois rendu fervice , qui tâchèrent
de m'en témoigner leur reconnoifiTance,
de même qu'àjerufalem.
Et même le Pere Reverendif
fime eut la civilité de m'offrir un
logement pour fix mois dans le
Cloitre fans qu'il m'en coûtât rien,
parce qu'avant que j'arrivaflê il avoit
oui dire que mon occupation ordinaire
partout où i'allois, étoit de
defliner ce qu'il y avoit de plus eu»
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