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 c n  E G  Y P T E ,  SYRIE,&c ;  
 C H A P I T R E  LXII.  
 T)ej^an  de  J\(ji^areth.  S efora.  Vallèe  de Zàbulon,  &•  
 montagnes  de  'Damas.  Benedîe.  Turi.  Vlaine  de  S.  Jean  d'Acre.  
 Frais  qu'il  faut  faire  pour  le  voyage  de  Nazareth  &  de  la  Mer  de  G alilee. 
   
 d'Avril  à  fcpt  heures  du  un  arbre  pour  y  prendre  notre  rc- 
 Sefora.  
 raarm,  après  avoir  remercié  le  
 l^cte  Prciîdenc  de  fa  bonne  reception  
 &  de  toutes  fes  honnêtetez  ,  je  
 me  mis  en  chemin  pour  retourner  
 à  Acre.  Je  vins  premièrement  ài e  
 fora  ou  Saffauri  qui  eft fur une montagne. 
   C'a  été  autrefois  une  belle  
 ville,  comme  on  le  peut  juger  aifément  
 par  les  fondemens  qui  reftent  
 des  grands  bâtimens  ruinez,  des  
 morceaux  de  Colonnes  &: de  Piliers,  
 dont  quelques  uns  pourtant  font encore  
 entiers,  de  même  qu'une  arcade  
 qu'on  dit  qui  eft  de  l'Eglile  de  
 S.  Joachim.  11  y  en  a  qui  croyent  
 que  ce  lieu  eft  l'ancienne  ville  de  
 Safet.  
 ,  ,  D'ici  on  a  une  fort  agréable  vue  
 ïwon  fur  la  vallée  de  Zàbulon,  '&  fur  les  
 montagnes  de  Damas  qui  font  toujours  
 couvertes  de  neige.  
 Quand  on  vient  à  la  vallée  qui  a  
 environ  feize  milles  d'Italie  de  long,  
 &  deux  de  large,  on  paflè  le  village  
 de  Benedie  qui  eft  fur  une  monta- 
 Beiiedie.  gnc,  &  vis  à  vis  eft  celui de jR^rBiKdo. 
   Ici  il  y  a  une  fontaine  qui  porte  
 le nom  de  la vallée,  & qui eft environ  
 à  fix  milles  de  Nazareth,  
 En  continuant  de  marcher  par  un  
 pais  de  montagnes  fort  agréable,  on  
 vient  au  bourg  de  Tieri où  commence  
 la  plaine  d'Acre.  Ce  bourg  eft  
 environ  à  cinq  milles  de  cette  fontaine, 
   &  il  a  une  tres-belle  vuë  fur  
 la  plaine,  fur  la  mer  &  fur  la  montagne  
 de  Carmel.  Nous  nous  arrêtâmes  
 ici  en  pleine  campagne  fous  
 Tien.  
 Plains  
 d'Acvc.  
 pas,  après  quoi  nous  continuâmes  
 notre  chemin  & ,  V  .   nous  arr.i vâ.»m  es  à.   Ketoui ^si   
 trois  heures  a  Acre  ,  ou  j  appris  ^ae.  
 qu'il  y  avoir  un  vaiffcau qui  devoit  
 partir  le  même  jour  pour  Tripoli.  
 J e  refolus  aufli  tôt  d'aller  trouver  
 le  Patron,  &  de  faire  marché  avec  
 lui  pour  le  voyage:  Mais  avant  que  
 d'en  parler  il  faut  metttre  ici  la  lifte  
 des frais qu'il faut faire pour aller .t  
 Nazareth  &  à  la  mer  de  Galilée  ,  
 comme  j'en  ay  déjà  donné  une  à  
 l'égard  du  voyage  de Jerufalem.  
 Quand  on  eîi  feul  comme  je  l'etois  
 il  faut  louer  deux  chevaux  l'un  obligé  de  
 pour  vous,  &  l'autre  pour  le  Dro-  faire  pour  
 geman  qui  vous  doit  conduire à  Nazareth  
 &  à  la  Mer  de  Galilée  ,  &  „th  & de  
 vous  remener  enfuite  à  Acre;  cela  la Mer de  
 fe  monte  environ  à  quatorze  ecus.*^®'''^'-''  
 Mais  il  ne  faut  pas  comprendre  
 dans  cette  forame  e  prefent  qu'on  
 fuit  au  Cloître  à  Nazareth  comme  
 ce  n'eft  point  en  effet  une  
 chofe  fixée  ,  chacun  donne  felon  
 fon  pouvoir  &  felon  fa  libéralité. 
   Pour  mon  particulier  il  
 faut  que  j'avoue  que  j'y  fus  
 fort  bien  traitté  ,  &  je  ne  
 croi  pas  que  perfone  ait  fujet  d'eu  
 parler  autrement.  En  effet  ces  Religieux  
 font  fort  civils  &  d'un  accueil  
 tres-favorable  ,  &  le  bon  
 traittement  qu'ils  font  aux  Pèlerins  
 mérité  bien  que  ceux-ci  entrent  en  
 confideration  des  necelfitez  du  
 Couvent  pour  y  remedier  par  quelque  
 gratificatio!!.  
 S  s  z  CHAPI.  
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