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 î58  VO.Y  a g e  au  
 de  pierre  où  il  y  avoit quelque  fiieillage, 
   ce  qui  fit  que  je  l'emportai  avec  
 moi  comme  un  monument  de  
 cette  ancienne T r o y e  fi  fameufe autre  
 fois,  afin  de  le  joindre  aux autres  telles  
 d'antiquité  que  j'aflèmblai  çà&  
 là  pour  les  garder.  J'euiTe  bien  
 voulu  encore  entrer  plus  avant  dans  
 le  pais,  &  j'euiun  fenfiblc regret  de  
 L E V A N T  
 ce  qu'il  en  fàlloit  partir  fi  tôt  :  mais  
 mes  Camarades  , ne  voulurent  pas  
 s'engager  plus  avant  dans  un  quartier  
 dont  la  méchanceté  des  habitans  
 ne nous étoit pas  inconnue.  
 En  retournant  nous  trouvâmes  encore  
 plufieurs morceaux  d'annquitez  
 dont  je  delïïnai  quelques  uns  qu'on  
 voit  ici.  
 En  effet  la  curiolîté  m'a  fouvcnt  
 fait  entreprendre  des  chofes  dont  
 je  n'envifageois  pas  alTez  bien  le  
 danger,  &  l'envie  que  j'avois  de  
 vifiter  les  reftes  de  Troye  nous  auroit  
 fouvent  coûté  fort  cher,  fi  nous  
 cuffions  fait  quelque  mauvaife  rencontre  
 ;  mais  par  bonheur  nous  
 ne  vîmes  pas  un  feul  homme.  Cependant  
 la  peur  nous  faifit tellement  
 à  notre  retour,  que  nous  arrivâmes  
 au  bord  de  la  mer  pleins  de  fueur,  
 &  que  nous  rentrâmes  bien  vite  
 dans  la  barque,  mettant  en  même  
 temps  la  voile  au  vent.  
 Nous  au.'ions  été  encore  bien  
 plus  fâchez  qu'il  nous  fût  arrivé  
 quelque  mauvaife  rencontre  ,  fi  
 nous  euffions  feu  alors  comme  
 nous  l'avons  apris  depuis  par  quelques  
 Sçavans  ,  que  tout  ce  que  
 l'on  voit  aujourd'hui  dans  ce  lieu  
 l à ,  n'eft  point  aflêurément  de  l'ancienne  
 Troie,  mais  de  ce  que  les  
 Romains  y  ont  bâti  long  temps  
 depuis  la  ruine  de  cette  ancienne  
 ville.  
 Il  etoit  cinq  heures  après  midi  
 lors  que  nous  partîmes  de  Troye,  
 prenant  notre  cours  vers  ßaia-  Bababaf  
 barnouë  ,  comme  qui  diroit  AV^; rouä.  
 «s'a  jPere j  C'cft  une  Pointe  en  Afie,  
 fur  laquelle  eft  le  Château  de  Ma/- 
 v a ,  vis  à  vis  du  bout  de  l'Ifle  de  
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