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23Ó VOYA G E au L E V A N T
voit rcprefcntée, N®. 4; m'a été donnée
pour un Ofiris 5 mais on conjcilure
à h difformité de fa cére!
qui eli: extraordinairement groflc
que ce pourroit être plutôt une
reprefcntation des anciens Pygmées,
ou bien de quelque Nain ordinaire,
qui porte dans là main gauche une
corbeille entre-Iacée comme il paroi:
quand on la regarde par le côté
, où les entre- aceurcs ne font
pas fi ufées que par devant. Elle
eft habillée d'une maniere toute particulière,
& comme il femble, c'ell:
d'une grande robe de toile qui a
beaucoup de plis. Elle a le derriere
de la tête appuie fur le morceau
•de cuivre fur lequel elfe eft , &
avec lequel elle femble avoir été
fondue ; on le voit au deflùs de Ja
tête, 011 il paroît comme une petite
planche de travers , à peu près
de la même maniere qu'on a accou-j
turaé de reprefenter l'ecriteau de la
Croix de Notre Seigneur. Il femble
que l'habit de deiTus foit attaché
au cou -arec un noeud de ruban
qui pend en travers des deux
côtez.fur la poitrine jufques vers les
bras.
Cette plaque de cuivre fur laquelle
eit appuyée la ftatuë dont je
viens de parler, a de l'autre côté
une figure d'homme, mais qui n'eft
pas à beaucoup près fi relevée que
celle du premier côté , ce qui eft
caufe auffi qu'elle eil: fort ufée de
vieillelTe. Autant qu'on la peut
encore voir on y remarque une tête
auiîi difforme qu'a l'autre , mais
l'habillement en eft tout a fait dif-.
fercnt , & ne va plus bas que les
genoux du côté gauche, & que la
moitié de la jambe du côté droit,
l'habit femblant au refte attaché
ou ceint de deux bandes ou rouloaiBt
en E GY PT E, SY R IE, &:c. 237
Icaux de toile. Elle touche de fa ¡ceau de cuivre aifez long, & qui
main droite une petite ftatuë nuë 'va en arrondiiTant , fur lequel il
qui eft à côté d'elle, qui n'aque juf- 'paroît quelque chofe, comme ii cequ'aux
épaules & nne partie du :1a vouloit reprefenter une Clef,
c o u , la tête aiant été rompue. C'cft ce qu'on peut voir f.
Dans fa main gaucho clic a uii mor- i, ,;
C H A p i t r e XLIÎ.
Vépan du Caire pour aller à ^Alexandrie. -SManim de
dcinjer des Arabes. Arrivée à Rozette. Tarticularitiz,. de cette ville.
'Dangers qu'il y a dans cejieu là à caufe des voleurs Arabes^ T)épûrt
de Rozette. Rencontre de quelquis Arabes. 'Poi[fon dont fefait la
Bout argue. Arrivée à Alexandrie.
vù au Criire pier les : occaiioiis favorables de
Départ du A Près que j'eus
Caire pour Î \ . tout ce __ que j'avois ^ envie d'y--faire quelque ^ ^ butin fur^les barques
.
aller faire ^ jg je formai fof.ii^i |le c deflèiii avant avaiit qui paOcnt paOciit
, ce qu'ils font auili
AleSn-" que 'i'a'ilcr à Damiette , de luire'aiTez fouvenr , principalcmenc h
drie. un tour à Alcvaiidric. Pour cet, nuit & à la nage. Ce jour là
effet je pris des Lettres de recoin- ; nous avançâmes fort peu , parct;
mandation du Confuí, pour m'en| que nous avions le vent contraire
fervir tant à Alexandrie qu'à Ro-' & que pat plufieurs^ fois nous
zette. Le deuxième de Juin je ; avions été engravez , à caufe des
m'embarquai donc à Boulac à une; fables qu'on rencontre fouvent.
heure après midi , dans une bir-|Nous demeurâmes la nuit au bord
que qui va ordinairement à Ro-ide la riviere , il n'y avoit la auzettc.
Le chemin fe lit en peu de, cunes maifons , ce qui nous oblitemps
, parce qu'on defcendoii; gca de faire bonne garde avec le
avec le courant de la riviere; Mais ;peu d'armes que nous avions, afin
à peine eûmes nous a\ ancé deux ; d'eviter d'etre accablez par les Aheures
qu'un veut fort grand fe' rabes qui rôdent aux environs en
leva qui rompit nôtre voi'c en trois sjrand nombre. Le 3. jour nous
endroits diilêrcns depuis ie haut eûmes le vent affez favorable, mais
jufqu'au bas, ce qui nous obligea; vers les cmq heures du loir il dede
retarder à terre juíiiu'a ce que, vint contraue , dcforte que nous
nos Matelots euircnc reparé le dom- fûmes obligez de nous arrêter.
Le 6. de Juin, qui étoit le 4. de
: rcp.
mage que le vent nous avoit eau
!é. A Soleil couchant nov.s av.in- notre embarquement , nous partîçâmes
encore & vinmes au bras ; mes à la pointe du jour, & à huit
du Nil qui va vers Rozette5 011 y
«pmptc fix lieues du Caire. _ Nous
palfâmes là la nuit. Le lendemain
Juin nous étant remis à la
voile , nous vîmes plufieurs Arabes
qui étoient affemblez fur le
bord de la rivière leurs lances
plantées à. terre. Ces. gens qui
font nez larrons & vauriens fe
tiçjineni; dans cet endroit afin d'éhccucs
nous arrivâmes a une greve
qui eft ordinairement dans cet
endroit. Nous nous mîmes donc
tous à terre , & la plus part de
nos bardes furent ôfées du vaiffeau
& miles dans de petits bateaux,
afin de faire plus aifément paffer
notre b'arque. Sur le midi nous
nous remîmes en chemin ; ma.s
comme fur les cnutre heures le
G c: ? vent