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e n E G Y P T E ,
grand bonheur de ce qu'en jcttant
l'ancre quelques uns de nous ne
s'entre-heurterent point , ce que
nous eûmes auffi bien de la peine à
evirer comme on le peut juger par
la planche marque 2.
Scylle & Environ cet endroit font les rochaiybde.
chers de Scylle & de Charybde qui
ont autre fois tant fourni de matière
aux Poètes, parce qu'anciennent ce
détroit etoit eftimé très dangereux,
& célébré par les Naufrages qui s'y
failbient.
S c y l l e eft un rocher au bord de la
mer vis à vis du Phare. Charybde
lui eft direftement oppofé , & eft
vers le Port de Meffine. Il n'y a
rien à craindre , ft ce n'eft lors que
les courans s'entre-rencontrent &
s'entre-heurtcnt, car cela fait tourner
les vaiftcaux, & enfin les coule
à fonds. Mais il eft fans doute
qu'autre fois le danger y a été bien
plus grand , à caufc qu'on n'entendoit
pas fi bien la navigation , Se
que les vaiilèaux n'étant pas fi forts
q u ' o n les fait à prefent, ils ne pou-
• voient pas refifter long temps à la
v i o l e n c e des vagues. On dit que
le plus grand danger eft au milieu,
lequel on tâche aulTi toujours d'eviter.
Mais pour dire la vérité, le
danger eft grand par t out , & le Port
même n'en eft pas exempt. Virgil
e en fait une defcription qui repref
c n t e bien la frayeur dont etoient
f a i f i s ceux qui avoient palTé par cet
e n d r o i t , c'eft au 3. de fon Eneide,
o ù il fait dire à Enée.
'Dextrum Scylla latus, hevumimp
lac at a tharybdis
Ohjidet at que imo barathri tergtirgite
vajlûs
Sorbet ¡71 abruptum Jîuiîus , rurfufque
fub auras
Erigtt alternas Jîdera verberat
undâ.
C ' e f t à dire , Scylle eft à
„ la main droite , & l'impitoia-
„ ble Charibde à la main gau-
„ che, oil elle engloutit les eaux au
„ fond de fes abyfmes, d'où puis
j , après elle les repouffe avec violen-
3) c e , & eleve lcs vagues iufqu'au
» Ciel.
S Y R I E . &c. 17
L ' I f t e de Sicile qui n'eft éloignée
de l'Jtalic que d'environ quinze milles
pafle pour la phis grande, & la
plus conliderable des Mes de la
Mer Mediterranée. Elle a plus de
f o i x a n t e dix lieues de tour, & elle
eft très abondante en bleds, & en
vins excellens; mais d'autre côt é elle
eft fujette à de très grandes mcomm
o d i t e z à caufc du MontGibe l , ou
Mont ¿Ethna, qiùjetteprefquecontinuellement
quantité de feu & qui
couvre de fes cendres, & des autres
reftes de la matiere que le feu a conf
u m é e , toutes les campagnes d'alent
o u r , jufqu'à une grande é tendue de
païs. Elle eft outre cela fujette à
des tremblemens de terre qui y caufent
fouvent de terribles ravages.
L e 20. au matin on leva l'ancre
& l'on fit toute la diligence poftible
pour partir le détroit en louvoiant.
C e p e n d a n t quelques uns de nos
hommes prirent une chalouppe, &
allèrent à la rame jufqu'a Mefllne,
à deftèin d'y acheter quelques rafraichiiTemens,
mais on ne leur permit
pas de venir à terre , parce qu'ils
n ' a v o i e n t pas pris les précautions
neceflàires , & qu'ils n'avoient point
d e lettres de famé.
L e foir nous eûmes le C a p dell'
Armi à l'Eft, & le lendemain matin
celui de Spartivenco, pareillelement
à l'Eft , & le Montgibel à
r O u e f t . Le 24. un vaiiTeau de Ven
i f e nommé l'Echelle de Jacob,
qui étoit deftiné poyr cette ville,
fe fepara de nous. Le 16. nous
aperceumes l'ifte de Zante. Le 28.
nous nous trouvâmes fous le C a p de
M a t a p a n , & fur le midi nous paffâmes
entre Cerigo , & Cerigotto.
L e matin fuivant nous eûmes au
N o r d les Iftes d e Mi lo, d 'Ant imi lo, &
d'Anania. Le Naffau qui étoit deftiné
pour Scanderona, nous quitta
en cet endroit pour fuivrc fa route.
Le 30. . n ous découvrîmes un
vaiftèau , & nous lui donnâmes la
chafte pour le joindre, mais après
l ' a v o i r pourfuivi une heure & demie
nous nous en defiftâmes. Nous
étions lors entre le C a p d'Angelo &
C e r i g o .
C e r i g o qui eft la premiere Ifle en
C en .
Siciie,
Cabo dell'
Armi.
Cabo di
Spartìvento
Montgibello.
Zante.
Cabo di
Matapan.
Cerigo,
Cerigotto.
Milo,
Antimibj
Anania-
Cab»
d'Angelo.
Cerigo.
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