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C h a p i t r e X X I I .
Tafetem^s, jeux, Excercices ,T)hertiJ[emens(9- Infirumens
à jouer en ufage chez les Turcs, & autres partîcularitezqui f ont
àu. rapport.
COmme les Turcs font d'un naturel
fore grave & ferieux, on
mens do- nc Ics voit p:is beaucoup en moumelMques
vcnient , quand il n'y en a pas de
" neceflîté On auroit même raifon
de les accufer d'un peu de pareilc;
car quand ils font à lamaifon & qu'-
ils n'ont point d'affaires, ils fe tiennent
ordinairement affis iiir leurs
Divans à fumer une Pipe de Tabac,
ou à jouer d'une cfpece de luth qui
n'a que trois cordes, & qui, quoi
que l'harmonie n'en foit pas fort
agreable , ne les ennuie jamais. Ils
emploieront ainfi à jouer une apresdinée
entiere affis tout feuls , & ils
jafleront auilî une bonne partie de
eur temps à dormir.
Quand ils vont fe rendre vifite les
uns aux autres, on apporte d'abord
le Tabac & le Caffé , & enfuite ils
fument & ils caufent avec beaucoup
de gravité, fans fe lever jamais de
leur Divan j lî ce n'eft pour alien
Jeux.
s'ennuicr de cette oifiveté, & qu'ils
veulent prendre quelque paflè temps,
ils fe font apporter un jeu d'echecs,
à quoi ils font fort habiles, ou bien
un damier , ou un jeu de marelle ;
Mais ils ne jouent jamais pour de
l'argent, car ils croient que c'eft un
péché. Et quoi qu'ils jouent d'un
fi grand fens froid, & qu'ils ne faffent
jamais paroitrede joyenide trifteflê
, foit qu'ils perdent ou qu'ils
gagnent, ils ne laiifent pas d'y prendre
grand plaifir , jufqu'à y paifer
des jours entiers.
Le Mankala , ou jeu des coquilles
eft aulli for: commun chez
eux , & tant les riches que
les pauvres y jouent, de forte qu'il
n'y en a point qui foit phis en vogue.
Il y a quelques voiageurs qui difent
que les Turcs ne jouent jamais aux
dez ni à quelque autre jeu de hazard
qije ce foit, mais j'ai vû plulîeurs
fois le contraire, & Je jeu
faire leurs neceffitez. Nous repre-i du verker cil: en ufage chez eux,
fentons dans la planche fuivante lai quoi qu'on n'y joue pas fi foumaniere
dont ils font aflis; la lettrej vent: Ils le jouent de la même fa-
A. reprefente une compagniel'hom-1 çou que nous, mais avec cette difmes,
& la lettre B. une compagnie | ference qu'on ne releve pas toutes
de femmes. | les Dames, mais qu'il faut toujours
Ils ne fe promènent jamais dans, qu'il en reftc pour pouvoir recom.
une chambre ou dans quelque autre i menccr -, le Damier n'en eft aufli
endroit en allant & venant plufieursj que d'une couleur,
fois, comme c'eft la coutume parmi! Les divertillèniens de ceux qui
nous: Ils fe moc_quent même tout fuivent les armes font d'une touteremMs'dS
ouvertement des Francs quand ils les
voient fe promener ainfi, & les
traittant comme des fous , ils leur
demandent ce qu'ils ont tant à faire! fort adroits. Il y a plufieurs maidans
autre nature. Celui de tirer de
de l'arc & de la fleche eft un8""'<='
des plus ordinaires , & ils y font
un lieu où ils vont fi fouvent,' fons à Conftantinople ou l'on peut
& dont on les voit revenir à chaque] prendre ce divertiiTement pour un
moment, Ihns qu'il paroiiTe qu'ils y j prix très mediocre , & cependant
aient rien fait. | cela les fait aifez bien fubfifter. Ils
Mais quand ils commencent à i tirent auffi fort bien au blanc avec
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