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240 V O Y A G E au L E V A N T
quelque temps après que la téte
commençoit à rac faire mal , je
pris un crêpe dont je me couvris
la téte & le vifage , comme ont
accoutumé de faire ceux qui veulent
fe garentir de la chaleur : Ce
pendant l'envie que j'avois de voir
le païs , & le vent agreable que
j'avois fenti en marchant fur le
bord de la Mer , & qui m'avoit
un peu rafraîchi , fut caufe que
je m'avifai un peu tard d'ufer de
cette précaution. Auffi ne pcniai
je point du tout à l'état 011
je m'etois mis, & où je me trou-
Arrivéeà^^'' quCTant arrivé à Alexan-
Alexan- drie à quatre heures après midi,
drie. & ayant abordé deux marchands
Anglois que je trouvai chez le Conful
, à qui j'allois rendre mes devoirs
, dés que je fus arrivé , ils
me dirent de me regarder au miroir.
Mon vifage me fir peur, car
j'etois tout à fait méconnoiilable,
& rouge comme du feu , outre
que j'avois les yeux égarez , &
que j'etois tout changé. Et pluft à
Dieu que j'en fuife demeuré la; mais
quelques jours après je commençai
à changer de peau , ce qui ne fe fit
pas fans que je fentifle de grandes
douleurs, & cela durajufqu'aceque
tout ce qui avoit été brûlé du Soleil me
fût tombé du vifage, pour faire place
à une nouvelle peau qui comm-nça
à fe montrer au bout de trente
jours.
CHAPt