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 354  VOYAGE  au  L E V A N T  
 d ' O i t o b r e ,  fi le dernier  K  eft une  lettrenumerale  
 ,  commeje  lefuppofe.  
 Mais  il  n'eft  pas aifé de dire  qui  eft ce  
 Jaribohis,&à  qui ils donnoient  le  nom  
 d e  egoc  comme  on  avoit d e  coutume  
 de  faire en  general  aux  Empereurs  Romains  
 dont  on  trouve  aflèz fouvent  les  
 noms  dans  ces  Infcriptions.  Ils  
 étoienc  fous  l'Empire  des  Parthes  
 avant  que  les  Romains  les  euiTent  
 fournis.  Mais  la  date  montre  que  
 ceci  eft  depuis  le  temps  d'Adrien  ,  
 &  par  confequent  depuis  la  venue  
 des  Romains.  Véritablement  dans  
 une  Infcription  que  nous  avons  rapportée  
 ci-deiTus,  d'une  date  pofterieure  
 à  celle-ci  de  80.  ans,nous  
 avons  le  nom  de  la  même  perfonne.  
 Les  bains  chauds  d'eau  fulfiirécfont  
 f o r t  communs  dans  ce  pais  là,  &de  
 là  vient  le  nom  qu'il  a  de  Sfria  Sahtifera. 
   La  nature  de  ces  eaux  eft  
 prefque  femblable  à  celles  de  Bath  
 e n  Angleterre  ,  mais  elles  ne  font  
 pas  fi  piquantes,  ni  d'un  goût  fi  
 defagréable:  &  au  contraire  quand  
 elles  fe  font  aflèz  éloignées  de  la  
 fource  pour  être  refroidies,  elles  
 font  fort  bonnes  à  boire,  Scies  gens  
 d u  lieu  n'en  boivent  point  d'autre:  
 Mais  tout  le  temps  que nous  demeurâmes  
 là,  nous  envoiyons  à  une  fontaine  
 qui  a  des  très  bonne  eau,  environ  
 à  une  lieuë  de  la  ville.  
 A  l'Orient  de  cette  longue  place,  
 il  y  a  encore  comme  une  forêt  de  
 colonnes  de  marbre,  s'il  eft  permis  
 de  fe  fervir  de  cette  expreffion,  les  
 unes  entières  ,  &  les  autres  n'ont  
 plus  leurs  beaux  chapiteaux,  mais  
 toutes  font  dans  un  tel  desordre  
 qu'il  n'eft  pas  pollible  de les  arranger  
 d'une  maniéré  qu'on  puiflè conjeAurer  
 a  quoi  cela  peut  avoir  fervi.  
 Dans  un  certain  endroit  il  y en  avoit  
 onze  difpofées  en  unquarré  de  cette  
 maniéré  :  :  le  fonds  en  étoitpavé  
 d e  larges  pierres  plattes  ,  mais  fans  
 toit  ou  couverture.Etun  peu  plus  loin  
 font  les  ruines  d'un  petit  Temple  
 marqué  D.  dans  la  planche.  II  
 femble  être  un  refte  de  ces  Antiquitez  
 ,  &  c'eft  une  piecc  trescurieufe.  
 Mais  le  Toit  eft  entièrement  péri,  
 &  les  murailles  toutes  défaites  &  
 ufées  par  le temps.  Devant  l'entrée  
 qui  regarde  vers  le  midi  il  y  a  un  
 endroit  foutenu  de  fix  colonnes,  
 deux  à  l'un  des  côtez  de  la  porte,  
 deux  à  l'autre  côté  ,  &  une  à  chaque  
 bout.  Les  piéd'eftaux  de  celles  
 qui  font  à  la  face  font  remplis  d'infcriptions  
 tant  en  Grec  qu'en  cette  
 autre  langue  dont  nous  avons  déjà  
 parlé  ,  mais  elles  font  fi effacées & f l  
 ufées,  qu'on  ne peut  ni les l i r e ,  ni  les  
 entendre.  La  moins  gâtée  ctoit  
 celle-ci.  
 MAAgNTON  KAI  ArPIÜHAN  lAPAIOï  TOT  
 PAAIOT  rPAMMATgA  reNOMgNON  TO  
 ¿gTTePON  eniAHMI(A)  eeOT  AAPIANOT  
 AAIMMA  nAFACXOTA  EeNOIC  TÊ  KAI  
 nOAglTACIC)  
 Et  un  peu  plus  bas  on  voiöit  ces  lettres  eparfcs.  
 eNH....  N  TnHPgTHCANTA  THT.-.- 
 CTPATgTMA  TOT...  TnO—  HKAI  TON  
 NAON  TON....  AIOC....  NT»T  
 J'aurois  penfé  que  KAI  étoit  une  
 c o n j o n f t i o n  ,  &  qu'elle  feparoit  le  
 mot  Agrippa  qui  la  fuit,  du  nom  
 precedent  ;  mais  les  mots  qui  fuirent  
 pas  cette  conftruilion.  Ainfi  
 il  faut  que  la  perfonne  pour  qui  l'on  
 a  fait  cette  Infcription  eutt  nom  
 — f  - —  —  T.  -  ^M-—a..l.me-n.wtwuws   C—a " agri'p  paf , "  7  q»JuWii   exerçan<»t.   
 vent  au  nombre  fingulier  ne permet-  l'office  de  Secretaire  ou  quelque  
 en  EGYPTE.  S Y R Î E .&c .  355  
 autre  charge  femblable  dans  une  
 expédition  de  l'Empereur  Adrien,  
 eût  fait  une  adtion  de  grande  utihté  
 &  de  grande  generofité  tant  
 à  l'égard  des  Etrangers  que  des  
 im-  Scc. Ci toicns  ,ce  qui  eft  fignifié  par  ce  mot  
 i f  nien-' AAIMMA  O U  qui  fignificOndion.  
 t i a n d ' u n e  Peut-être  leur  fit-il  une  diftribution  
 pcrfomoe  d'huile  douce  pour  l'ufage  des  
 '"'ofé»"  domma g e  de  ce  que  
 ïcraâi-  la  fuivante  eft  fi  defeftueufe  ,  &  
 on, & d'à  particulièrement  de  ce  qu'on  ne  
 " "  d'TiïP^'^'-  P^'  trouver  la  date  ,  car  
 jem  des cela  auroit  pû  nous  marquer  pre- 
 Provinces, cifémcnt  le  temps  de  cette  expcdid'Adrien  
 dans  l'Orient  ,  où  
 ,B;»rai7«/.il  remporta  de  grands  avantages,  
 tOioin l 'eqxua'icl -JgJ^j   étendit  les  bornes  de  l 'Empi r e  
 aïoltcom-  .,  .  ,  C I  r  
 mifeence-  Mais  leurs  bepulcrcs  marquez  E.  
 laav.o irp  eé«té,d a n s  la  Taille- "  ••  dolice  '  
 font  aullî  
 trc  lefquelles  nous  trouvâmes  les  
 debris  de  deux  llatuës,l'une  d'un  
 homme  &  l'autre  d'une  femme,  
 taillées  en  pofture  de  perfonnts  
 aiTifcs  ,  ou  plutôt  appuiées  ;  les  
 têtes  &  une  partie  des  bras  en  font  
 rompues  ,  mais  les  corps  en  font  
 aiTcz  entiers  ,  de  forte  que  nous  
 eûmes  l'avantage  de  voir  comment  
 elles  écoient  habillées:  la  manière  
 nous  en  parut  fort  noble  ,  mais  
 approchant  plus  de  l'Européenne  
 que  de  celle  qui  eft  aujourd'hui  
 en  ufage  dans  l'Orient  ,  ce  qui  
 me  fit  croire  que  ce  pouvoit  bien  
 être  des  Romains.  Sur  ces  morceaux  
 de  pierres  entailêes  ça  &  là  
 en  divers  lieux  nous  trouvâmes  
 quelques  Infcriptions  ,  mais  qui  
 ne  valoient  pas  la  peine  qu'on  les  
 copiât  ,  parce  qu'elles  ne  rendoienc  
 beau.K  &  audi  curieux  qu'il  fepuiife.  aucun  fcns  parfait.  
 ci  une li- C e  font  des  Tours  quarrées  hautes  
 bcralitéou  quatre  ou  cinq  otages  ,  qui  
 K o n ' d e i oM  élevées  des  deux  côtez  d'un  
 la Provin- chemin  creux  qin  eft  au  Nord  de  
 ceaiiGou-ij  ville.  Ils  s'étendent  en  long  
 l'efpace  d'un  mille  ,  &  il  fe  peut  
 ijnelijue  faire  qu'ils  fe  ibient  autre  fois  
 perfonne  etgndus  bien  plus  loin.  La  prenche  
 au  .  ^  •  i  *  i  
 P e . j p i e .  miere  fois  que  nous  les  vîmes  lors  
 Oo  bienilque  nous  entrâmes  dans  ce  lieu  nous  
 Il  y  avoit  plufieurs  autres  Tombeaux  
 ,  aulTi  rompus  &  ruinez  
 que  ceux  ci.  C'ell  pourquoi  nous  
 les  pailàmes  pour  aller  à  deux  autres  
 qui  croient  vis  à  vis  ,  &qui  
 nous  fembloient  plus  entiers,  mais  
 ne  laiflantp-is  de  porter  des  marques  
 de  la  brutaiiié  des  Turcs.  C'éroient  
 deux  Tours  quarréjs  dont  l'une  
 étoit  plus  groiTe  que  nos  clochers  
 fandioit  ne  pouvions  deviner  ce  q u e  c'étoit.  ; ordinaires  ,  &  haut e  de  c in q  éta- 
 ^Tui-'  Quelques  uns  penfoient  que  ce  fût  
 des  Clochers  de  quelques  Eglifes  
 ruinées  ,  &  ils  efperoient que  nous  
 feilt meme  .  .  .  ^  ^  
 comme  trouverions  lei  que  
 cw/uo»  Chriftia  
 ou Culinar 
 è r l o - 
 mains.  
 ques  marques  du  
 lifme  :  d'autres  les  
 num  ef„t   noient  p^ o- ur  . des  baf. tions  &  •p ro  ur  
 ouclque  Partie  des  anciennes  tortihcafois  
 em- rions  -,  mais  on  n'y  voie  aucuns  
 fjl^^ fondemens  des  murailles.  Neantmoins  
 lors  que  deux  jours  après  
 nous  les  eûmes  vifité  avec  plus  
 d ' e x i f t i t u d e  ,  nous  découvrîmes  
 enfin  quel  avoir  été  leur  ufige.  
 Elles  etoient  toutes  d'une  même  
 forme  ,  mais  de  diverfe  grandeur  
 Se  de  different  eclat  ,  étant  plus  
 o u  moins  fplendides  à  proportion  
 du  rang  &  des  moyens  de  ceux  qui  
 les  avoient  fait  bâtir.  La  premiere  
 que  nous  vimes  étoit  toute  de  
 marbre  ,  mais  elle  eft  à  prefent  
 tombée  ,  &  ce  n'eft  plus  qu'un  
 monceau  de  pierres  rompues  )  cnges. 
   Le  côté  de  dehors  n'étoit  
 que  de  pierres  communes  ,  mais  
 par  dedans  ,  les  murailles  &  le  
 pavé  étoient  de  beau  marbre  ,  &  
 pre-  ; même  ornez  par  tout  de  belles  
 fculpture  &  de  peinture  ,  avec  des  
 ftatuës  d'hommes  &  de  femmes  
 reprefentez  en  bulle  &  à  demi  
 corps  ,  mais  miferablemcnt  délaits  
 &  rompus.  Au  defious  &  à  côté  
 de  ces  llatuës  étoient  en  carafteres  
 inconnus  les  noms  des  perfonnes  
 qui  apiremmcnt  é:oient  entrerées  là,  
 ou  bien  leurdevi fe,  ou  quelque  autre  
 chofe à leur mémoire.  Nous  entrâmes  
 dans  l'une  de ces T o u r s  par  une  porte,  
 au  midi  de  laquelle  il y  avoit  une  allée  
 en  croix  qui  travcrfoit  tout  le  bâtiment  
 par  le  milieu.Mais  le  pavé  en  
 étoit  rompu,  &  cela  nous  donna  le  
 nioien  d'appercevoir  en  bas  une  
 voûte  qui  étoit  partagée  de  même.  
 Les  efpaces  des  deux  côtez  étoient  
 Y  y  j  pi r - 
 I  jlt >1  
 •Vp^'-"'-^