e n E G Y P T E , S Y R I E , &c. B^9
G H A P i T R E LXIV.
L'iAuteur pan à Tripoli pour aller à ÏAlep. Thßeurs par"
tkularitez au fujet de quelques places qu'on rencontre en chemin. Trifle
accident arrivé a me vieille femme. Arrivée àAlef.
Es que je fus entré dans la
ville, j'allai an logis de Mr.
George Klokkenaar Marchand Holhindois
qui y cil établi. J'en fus
rcccii avec toute forte de civilité, &
il témoigna même qu'il étoit fâché
de ce que je devois en repartir fi
tôt -, Mais comme j'etois bien aife
d'avancer mon volage d'Alep, je
m'informai d'abord s'il n'y avoit
point d'occafion pour y aller , &
j'eus le bonheur de rencontrer un
Viturjn c'cfl: à dire un Guide.
Nous partîmes donc tous deux
S i le 4- de Mai, dans l'efperance de
rencontrer la Caravane ou de l'attendre
, & nous paflames plufieurs
fontaines , & quelques petits hameaux
fituez lelongdela montagne,
Eglife ruinée, bâtie de pierres exrremement
jufqu'a ce que la nuit nous obligea ,
de nous repofer & de nous retirer
auprès de quelques Arabes qui font
dans la Campagne , & qui ont là
leurs Tentes la nuit, où ils gardent
leurs Troupeaux.
Le lendemain matin nous étant
remis en chemin , nous arrivâmes
environ midi à un lieu qui n'eft pas
ioin de la Mer, oii je trouvai plufieurs
anciennes ruines. Ici nous
fimes halte pour ce jour , parce
que nous voulions attendre la Caravane
de Tripoli ; Mais comme
nous ne l'apercevions point, nous
nous remîmes en chemin à la pointe
du jour , & nous vinmes un peu
Toi tofa, après midi à Tortofa. C'eft une
ville fort ancienne , mais ruinée ;
elle eft fituée tout auprès de la Mer
& elle a un fort beau Chateau.
Je laiflai là nos chevaux à la
Porte , & je me hâtai d'aller voir
les ruines , parce que nous avions
encore beaucoup de chemin à faire
ce jour là. La principale chofcquc
j'y rencontrai c» fut une ancienne
grandes , & ornée d'un
aiTez grand nombre de Colonnes,
qui partagées en deux rangs, foutiennent
la voûte qui cil fort élevée.
C'a été une très belle piece d'architefture
, & qui en partie eft encore
adèz entiere; on peut monter au
haut par deux fort beaux efcalicrs qui
n'ont point été, gîtez , & lors
qu'on y eft , on a une très belle
vue fur toute la campagne.
Apres cela continuant notre chemin
fur le bord de la Mer nous
rencontrâmes un Chateau qui eft à.
prefent alTez avant dans l'eau , mais
qui fans doute a appartenu autrefois
à la ville. • •
Environ cinq heures nous reprîmes
le chemin de la Terre , &
nous nous arrêtâmes dans un champ
auprès d'une'fontaine dont l'eau eft
fort belle & fort claire.
Le 7. à la pointe du jour nous
continuâmes notre chemin, & nous
vînmes premièrement à C««/««''
Bajas qui eft un hameau de quelques
maifons auprès defquelles coule
un agreable ruifleau d'eau douce.
De là nous vinmes à Jebelin &
nous couchâmes la nuit à l'air en
pkine campagne.
Le 8. nous paffâmes par le bourg
de Baloye & un peu après midi nous
choifimes pour nous repofer "un
endroit où il y avoit un arbre le
long du chemin , & un ruifleau
d'eau claire qui paftbit auprès. Je
deflînai dans cet endroit une aiTez
belle vue auprès d'un Pont où l'on
paftè ce ruifleau , comme on peut
voir N°. JS3. Nous attcndim.es
dans cet endroit la Caravane , parce
que nous n'ofimcs pas nousengager
plus avant à caufc que c'eft ici que
commence la montagner Se qu'on
Jebelic.
c court
Baloye,